Rechercher
Rechercher

À La Une - Manifestations

Crise politique en Thaïlande : Bangkok en partie "paralysée"

Yingluck Shinawatra "n'est d'ores et déjà plus Première ministre".

Des dizaines de milliers de manifestants thaïlandais occupé lundi plusieurs intersections clé de la capitale pour faire tomber la Première ministre Yingluck Shinawatra. AFP PHOTO/ Nicolas ASFOURI

Des dizaines de milliers de manifestants thaïlandais ont partiellement "paralysé" Bangkok lundi, occupant plusieurs intersections-clés de la capitale, dans une énième tentative de faire tomber la Première ministre Yingluck Shinawatra.


Portant des T-shirts "Bangkok shutdown" ("Paralysie de Bangkok"), ils ont monté des tentes et des stands de nourriture, signe de leur intention de rester jusqu'à la "victoire", soit la chute du "système Thaksin", frère de Yingluck.  L'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d'État en 2006, continue malgré son exil de cristalliser la haine des manifestants, qui l'accusent de gouverner à travers sa sœur.


"Nous menons notre révolution populaire, nous n'appelons personne à faire un coup d'État", a assuré en tête de cortège le meneur des manifestants Suthep Thaugsuban, par ailleurs sous le coup de poursuites pour "meurtre" pour la répression des manifestations de 2010, époque où les rapports de force étaient inversés et où il était au gouvernement.
Aux yeux des manifestants, Yingluck n'est d'ores et déjà "plus Première ministre", a-t-il insisté, au milieu des manifestants agitant le drapeau national bleu-blanc-rouge et s'époumonant avec des sifflets.


Après avoir occupé et assiégé des ministères les précédentes semaines, la frange la plus radicale des manifestants a menacé de s'en prendre les prochains jours à la Bourse de Bangkok, voire au siège du contrôle aérien. Et lundi, même si tout Bangkok n'était pas bloqué, la situation restait très volatile.


Le gouvernement a proposé à l'opposition une rencontre mercredi autour de la question du report des élections législatives du 2 février, boycottées par le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, dont est issu Suthep.

 

Métro normal, écoles fermées
L'opération de "paralysie" de Bangkok, qui pourrait durer encore un nombre indéterminé de jours, n'a bloqué que partiellement la mégalopole de 12 millions d'habitants.
Le métro fonctionnait normalement, ainsi que la circulation en dehors des zones bloquées. Des dizaines d'écoles étaient en revanche fermées et des habitants ont fait des stocks de nourriture.


Les autorités ont prévenu qu'elles étaient prêtes à déclencher "l'état d'urgence" si des violences se produisaient à Bangkok, où près de 20.000 policiers et soldats sont mobilisés mais invisibles autour des manifestants.
Pour l'heure, les partisans du gouvernement, dits "chemises rouges", ne sont pas descendus dans la rue à Bangkok, afin d'éviter les violences auxquelles leurs opposants les plus radicaux aspirent. Mais ils ont manifesté dans leurs fiefs du nord et du nord-est du pays.


A Bangkok, seuls de nouveaux manifestants surnommés les "chemises blanches", en signe de neutralité par rapport à l'antagonisme classique entre "chemises rouges" pro-Thaksin et "chemises jaunes" anti-Thaksin, sont apparus ces derniers jours, pour demander à l'opposition de "respecter leur vote".


Ces opposants veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, ce qui suscite des craintes quant à leurs aspirations démocratiques.
D'autant plus que le Parti démocrate a claqué la porte du jeu démocratique, et appelle au boycott du scrutin, faisant craindre un enlisement de la crise politique.
L'opposition est notamment accusée de chercher l'affrontement pour justifier un nouveau coup d'État, dans un pays où l'ambiance de carnaval comme lundi peut abruptement virer à l'affrontement violent.


Dans la nuit de dimanche à lundi, de nouveaux tirs mystérieux ont visé un manifestant non loin d'un camp de tentes de l'opposition. L'homme de 36 ans a été hospitalisé.  Des tirs ont également visé le siège du Parti démocrate, sans faire de victimes.


"Tout le monde essaye de mettre fin aux violences, mis à part des groupes mal intentionnés dont la police doit s'occuper", a déclaré le chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, qui a récemment refusé d'exclure un putsch.


Depuis le début de la crise, il y a plus de deux mois, huit personnes ont été tuées, la plupart dans des circonstances troubles. Les forces de l'ordre ont continué à jouer la carte de la tolérance, comme aux premiers jours de la crise il y a plus de deux mois, laissant les manifestants empiler des sacs de sable à certaines intersections.

 

Pour mémoire
Pas de report malgré le regain de violences

Yingluck Shinawatra refuse de démissionner

Des dizaines de milliers de manifestants thaïlandais ont partiellement "paralysé" Bangkok lundi, occupant plusieurs intersections-clés de la capitale, dans une énième tentative de faire tomber la Première ministre Yingluck Shinawatra.
Portant des T-shirts "Bangkok shutdown" ("Paralysie de Bangkok"), ils ont monté des tentes et des stands de nourriture, signe de leur intention...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut