Le régime syrien a annoncé sa participation le 22 janvier à la conférence internationale Genève 2 sur la Syrie pour défendre une transition politique sous la houlette de Bachar el-Assad, face à une opposition qui exclut sa présence. La délégation officielle sera munie « des revendications du peuple syrien, avec en premier lieu l'anéantissement du terrorisme », a annoncé hier une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle SANA. Le ministère a précisé que « la délégation officielle syrienne va à Genève non pas pour remettre le pouvoir, mais pour dialoguer avec ceux qui sont attachés à l'intérêt du peuple syrien et qui soutiennent une solution politique pour le futur de la Syrie ». Répondant « aux ministres des Affaires étrangères français, britannique et autres, comme à leurs agents dans le monde arabe, qui insistent pour dire qu'il n'y avait pas de place pour le président Assad dans la phase transitoire, le ministère leur rappelle que l'époque du colonialisme est révolue et qu'ils doivent abandonner leurs illusions », a-t-il martelé, faisant allusion aux propos tenus par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Il avait indiqué la veille que « l'objet de Genève 2, c'est un consentement mutuel entre les représentants du régime – sans Bachar el-Assad – et l'opposition modérée (pour) arriver à faire un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs ».
Assad « le plus grand terroriste »
Réagissant au communiqué de Damas, le bureau du président de la Coalition de l'opposition a jugé que le « régime affiche clairement ses intentions, à savoir un simulacre de coopération internationale comme couverture à sa guerre contre le peuple syrien ». Concernant le « terrorisme », l'opposition accuse M. Assad de « l'avoir introduit dans le pays et d'être le plus grand terroriste ». Mardi, la Coalition de l'opposition avait accepté de se rendre à Genève, mais a insisté sur son « refus total de la participation de Bachar el-Assad et de tous les criminels responsables du meurtre du peuple syrien dans l'instance de pouvoir durant la période transitoire ».
De leur côté, l'Iran, qui soutient le régime syrien, et la Turquie, qui appuie l'opposition, ont tous les deux appelé à un cessez-le-feu en Syrie avant Genève 2, selon l'agence iranienne Mehr. Un appel qui pour le moment ne semble pas être entendu sur le terrain. Depuis l'annonce lundi par l'ONU de la date de réunion, les combats ont redoublé de violence. Des « opérations militaires » se déroulaient ainsi près de Nabek et Deir Attiya, à Qalamoun et dans la Ghouta orientale, a indiqué une source de sécurité, assurant que les rebelles n'avaient pas pu, « malgré leurs tentatives », briser le siège imposé par l'armée. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, l'armée a bloqué les rebelles dans la Ghouta, et à Marj as-Salam, 17 rebelles, dont cinq étrangers, ont été tués. En revanche, à Nabek, l'armée n'a pas pu avancer. Pour l'expert de la Syrie Nikolaos Van Dam, « le régime a plus de chance de l'emporter (à Genève) s'il reste militairement le plus fort ». « Bachar el-Assad ne veut négocier que s'il en tire profit, comme par exemple l'arrêt de la guerre, mais il ne va certainement pas négocier son départ, je ne le vois pas signer son arrêt de mort », explique l'auteur de La lutte pour le pouvoir en Syrie.
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commentaires (6)
RIEN, MAIS ALORS ABSOLUMENT RIEN AVEC LE SATANÉ BÄÄSSYRIEN.... !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 24, le 28 novembre 2013