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Économie - Matière première

Le charbon, pire ennemi du climat, mais énergie en plus forte croissance

La Chine consommait déjà 46,2 % du combustible dans le monde en 2011 et devrait consommer plus que le reste du monde réuni à partir de l’an prochain.

Des militants de Greenpeace manifestent contre l’usage du charbon, en marge du sommet de Varsovie. PAP/Radek Poland Out EastnewsOut

Le charbon, objet d’un sommet controversé à Varsovie hier qui coïncide avec les négociations internationales sur le climat, est l’énergie qui a le plus progressé au XXIe siècle, bien qu’elle soit la première sur le banc des accusés du réchauffement de la planète.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le charbon est responsable de 44 % des émissions de CO2 liées à l’énergie (35,3 % pétrole, 20,2 % gaz), soit à lui seul près de 30 % des gaz à effet de serre émis dans le monde.
Plus souvent associé aux « gueules noires » de la Révolution industrielle du XIXe siècle, celui qui est souvent surnommé le « roi » charbon (« King Coal ») a trouvé un nouvel élan ces dernières années, tiré notamment par son statut de combustible incontournable du « boom » économique chinois.
Un chiffre résume à lui seul l’adage « le charbon, c’est la Chine, et la Chine, c’est le charbon » : le géant asiatique consommait déjà 46,2 % du combustible dans le monde en 2011 et devrait consommer plus que le reste du monde réuni à partir de l’an prochain, selon les prévisions de l’AIE.
Le premier émetteur de CO2 au monde en tire les deux tiers de son énergie, ce qui signifie que le roi charbon se cache le plus souvent derrière l’étiquette « made in China ».
Mais la croissance charbonnière, qui a repris au début des années 2000 après une quinzaine d’années de déclin, ne se limite pas pour autant à l’ogre chinois. L’Inde, autre géant émergent, devrait devenir le premier importateur mondial d’ici à 15 ans et le deuxième consommateur mondial (devant les États-Unis) avant 2017, selon l’AIE.

Charbon « propre » ?
Au final, la moitié de la croissance mondiale de la consommation d’énergie depuis le début du siècle est venue du charbon, toujours selon l’AIE.
La seule véritable zone de déclin vient des États-Unis, où le charbon fait face à la concurrence du gaz de schiste.
Même en Europe, la consommation résiste, du fait du charbon bradé des États-Unis, du prix de la tonne de CO2 émise tombé à des niveaux quasi insignifiants ou encore de l’arrêt du nucléaire en Allemagne, qui donne au moins temporairement un élan au charbon.
Or la renaissance du charbon est une catastrophe climatique et environnementale : pour un contenu énergétique identique, il émet en effet environ 4 unités de CO2, contre 3 pour le pétrole et 2 pour le gaz, sans même parler des suies et autres particules responsables de pollutions locales dangereuses pour la santé.
Alors que de graves pollutions se multiplient dans ses grandes villes, la Chine a lancé un plan pour freiner sa consommation de charbon.
Selon les dernières projections de l’AIE début octobre, celle-ci pourrait atteindre un plateau en 2025.
Quant à la consommation mondiale de charbon, elle devrait certes encore augmenter de 17 % d’ici à 2035, dont les deux tiers avant 2020. Mais ce rythme, qui a déjà ralenti en 2012, est désormais inférieur à la croissance annuelle de 4 à 5 % affichée depuis 10 ans.
Même si les industriels vantent leurs centrales électriques à charbon (qui représentent les deux tiers de la consommation mondiale) avec de meilleurs rendements, la seule perspective d’un charbon vraiment moins polluant vient des technologies de « capture et stockage du carbone » (CCS).
C’est le « charbon propre » vanté par les industriels du secteur et qui occupe une large place de la vitrine du sommet controversé organisé par la World Coal Association dans la capitale polonaise, lundi et mardi, en marge des négociations climat de l’ONU, la « COP 19 ».
Le CO2 qui sort des fumées des centrales est capté puis stocké de façon souterraine, ce qui nécessite une surconsommation d’énergie pour faire fonctionner le processus, mais réduit considérablement l’impact effet de serre.
Mais si des incertitudes techniques demeurent, le principal obstacle est la non-rentabilité de cette technique (sauf à donner un prix élevé aux émissions de CO2) : selon l’AIE, seulement 1 % des centrales électriques thermiques seront équipées de ces technologies en 2035.
(Source : AFP)

Le charbon, objet d’un sommet controversé à Varsovie hier qui coïncide avec les négociations internationales sur le climat, est l’énergie qui a le plus progressé au XXIe siècle, bien qu’elle soit la première sur le banc des accusés du réchauffement de la planète.Selon l’Agence internationale de...

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