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À La Une - Diplomatie

Nucléaire iranien : "un accord est sur la table et peut être conclu", selon William Hague

Nouvelle réunion le 20 novembre, l'Iran tient à ses "droits nucléaires".

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, lors d'une conférence de presse, à Genève le 9 novembre 2013. AFP PHOTO / Pool / Jason Reed

Après trois jours de négociations à Genève, l'Iran et six puissances mondiales se sont quittés dimanche sans accord et en se donnant rendez-vous le 20 novembre.

Cependant, les commentaires ces dernières heures étaient plutôt optimistes.

"Il n'y a pas de doute, comme l'a dit John Kerry (le secrétaire d'Etat américain) pendant la nuit, que les points de vue entre les différentes parties sont plus proches qu'avant les discussions. Donc nous n'avons pas perdu notre temps", a déclaré le chef de la diplomatie britannique William Hague dimanche matin sur la BBC depuis Genève. "Il est vital de conserver cet élan. (...) Un accord est sur la table et il peut être conclu", a-t-il ajouté.

 

De son côté, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle estimait qu'on était "plus proches d'une solution raisonnable que nous ne l'avons été depuis des années", son homologue américain John Kerry saluait "les progrès accomplis", et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, très investi dans la négociation, affirmait ne "pas être déçu" en dépit de l'absence d'accord.

 

La réunion de Genève, portée par de grands espoirs après l'élection du nouveau président iranien, a cherché pendant ces intenses discussions un accord sur le programme nucléaire de l'Iran, officiellement purement civil, mais soupçonné d'avoir pour objectif l'accession à l'arme nucléaire.

 

A l'issue de la rencontre, la chef de la diplomatie de l'Union Européenne Catherine Ashton et M. Zarif ont annoncé qu'une nouvelle réunion était programmée le 20 novembre, réunion que la Suisse s'est dite dimanche prête à accueillir.

 

Rohani insiste sur les "droits nucléaires" de son pays

Mais dimanche matin, le président iranien Hassan Rohani a souligné que son pays ne renoncerait pas à ses "droits nucléaires", y compris l'enrichissement d'uranium, ont rapporté les médias.

"Il y a des lignes rouges qui ne doivent pas être franchies", a-t-il dit devant le Parlement. "Les droits de la nation iranienne et nos intérêts nationaux représentent une ligne rouge, de même que les droits nucléaires dans le cadre des régulations internationales, ce qui inclut l'enrichissement (d'uranium) sur le sol iranien".

"Si nous voulons réussir dans ces négociations, a-t-il ajouté, nous avons besoin du soutien du Guide suprême", en référence à l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur le programme nucléaire et qui, même s'il a apporté son soutien aux négociateurs, a aussi exprimé son pessimisme sur la possibilité d'un accord.

 

La reprise des négociations avec l'Iran, bloquées depuis des années, visait justement à capitaliser sur la politique d'ouverture du président Rohani vers l'Occident et les Etats-Unis amorcée depuis son élection en juin.

 

Celui-ci semblait espérer mettre rapidement fin à dix ans de tension sur ce dossier nucléaire, avec l'objectif d'alléger puis d'obtenir la levée des sanctions qui étouffent l'économie de son pays.

Mais les négociations ont buté sur les exigences de clarification de certains participants, en particulier la France, dans la rédaction d'un accord temporaire de six mois, première étape "vérifiable" vers un accord permament.

 

Le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France Grande-Bretagne plus l'Allemagne), l'Iran et l'UE se sont engagés à ne rien dévoiler du contenu de leurs discussions par souci d'efficacité.

 

(Lire aussi : Nucléaire iranien : une France offensive, au risque de l'isolement ?)

 
L'Occident veut des garanties

Des garanties étaient notamment demandées sur le sort du réacteur à eau lourde d'Arak, en construction pour être fonctionnel l'été 2014, et sur la fabrication de plutonium.
Et surtout, l'Occident veut des garanties concernant les capacités d'enrichissement de l'uranium de l'Iran - son stock d'uranium enrichi à 20%, étape obligée pour passer ensuite rapidement à 90% pour usage militaire, le parc de 19.000 centrifugeuses et la fabrication d'une nouvelle génération de centrifugeuses cinq fois plus rapides.


En échange d'un accord, l'Iran espère un allègement "limité et réversible" de certaines sanctions. En particulier celles qui ont abouti au gel des avoirs iraniens dans des banques de pays tiers mais pas aux Etats-Unis, les sommes en jeu représentant des dizaines de milliards de dollars.


Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a été le premier à annoncer l'absence d'accord, soulignant qu'il restait beaucoup de chemin et qu'il n'était pas question de signer un accord qui volerait ensuite en éclats comme celui de 2003-2004.


Et si la détermination française a dans un premier temps irrité certains diplomates qui y voyaient "une tentative par Fabius de se donner de l'importance tardivement", on reconnaissait de source diplomatique après l'échec de l'accord que "différents points posaient problème pour différents pays, pas seulement la France".

"Les Etats-Unis sont déterminés à ce que l'Iran n'acquière pas d'armes nucléaires", a aussi souligné M. Kerry après les inquiétudes exprimées par Israël, qui met en garde contre un éventuel accord avec l'Iran qui ne permettrait pas de démanteler son programme nucléaire.


Un ministre israélien a d'ailleurs annoncé dimanche que son pays allait faire campagne en ce sens auprès des parlementaires américains.


L'atmosphère optimiste des pourparlers pourrait toutefois avoir un premier résultat concret. L'AIEA, dont le directeur général Yukiya Amano sera lundi à Téhéran, espère obtenir des concessions de l'Iran sur le programme de vérifications et de visites dans ses installations nucléaires, notamment la base militaire de Parchin.

 


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commentaires (6)

ET QU'ATTEND-ON ? LE FEU VERT D'AILLEURS ?

SAKR LOUBNAN

15 h 53, le 11 novembre 2013

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Commentaires (6)

  • ET QU'ATTEND-ON ? LE FEU VERT D'AILLEURS ?

    SAKR LOUBNAN

    15 h 53, le 11 novembre 2013

  • Les droits nucléaires sont en effet devenus légaux dans un monde moderne ou il faudra négocier pour ne pas l'utiliser à des fins destructives . Wait and see . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 46, le 10 novembre 2013

  • Alors tenez vous bien, les politiques israéliens parlent de faire pression sur le congrès yanky pour faire capoter un accord , et leur argument serait de dire : imaginez dans 10 ans un bombe atomique sur Rome ou dans un sac à Paris .. on voit déjà ce que les sionistes préparent dans 10 ans , je le disais plus bas , ils seraient capables de s'en foutre une sur la gueule et accuser les autres , ces malfaisants . En plus ils disent que Obama n'en a que pour 2 ans et demi à tenir , ça veut dire quoi ? c'est eux qui choisiront le prochain pdt des us ?? ou qu'ils sauront le soumettre à leurs ordres ?? mais ils s'enfoncent les copains !!!

    Jaber Kamel

    13 h 13, le 10 novembre 2013

  • Quel bluff surréaliste ...pour ne pas avouer ...que les négociations ne font que commencer...!

    M.V.

    12 h 59, le 10 novembre 2013

  • Nathan videur déclare qu'il fera tout pour empêcher un accord , personnellement je le crois , un psychopathe de cette sorte serait capable de se foutre une bombe nucléaire sue la gueule rien que pour accuser l'Iran qui n'en a pas ! cette technique a été utilisée pour le chimique à Damas , mais ça n'a pas marché .

    Jaber Kamel

    12 h 56, le 10 novembre 2013

  • ANALYSE : PLUS PROCHE D'UNE SOLUTION RAISONNABLE, DISENT LES OCCIDENTAUX. DONC IL FAUT TOUT FAIRE POUR ABOUTIR À UN ACCORD ACCEPTABLE PAR TOUTES LES PARTIES ET DONNER LA CHANCE À L'IRAN DE PROUVER SA BONNE VOLONTÉ. CERTAINS PAYS, DITS DES CINQ PLUS UN, DEVRAIENT SE LIBÉRER DES PRESSIONS AUXQUELLES ILS SONT SUJETS ET DES MENACES D'ACTIONS UNILATÉRALES POUR LES INFLUENCER ET LEUR FAIRE PRENDRE UNE DÉCISION NÉGATIVE MÊME SI CONTRAIRE À LEURS INTÉRÊTS ET À CEUX DE LA RÉGION EN GÉNÉRAL. DÉNIER L'AVANCE TECHNOLOGIQUE ET LE RÔLE DE L'IRAN DANS LA RÉGION, C'EST ÉTERNISER LES CRISES ET LES CONFLITS DANS CETTE PARTIE DU MONDE.

    SAKR LOUBNAN

    06 h 01, le 10 novembre 2013

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