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Campus

Prendre une année sabbatique pour enseigner dans une école publique !

Alors que d’autres choisissent de faire le tour du monde sac au dos, Samer Sabri, 22 ans, licencié en science de l’informatique ainsi qu’en éthique, politique et économique de l’Université de Yale, décide de retourner enseigner gratuitement au Liban, reportant d’une année son offre de travail dans la prestigieuse boîte de consultance McKinsey.

Le regard vif et un rire qui va en cascade, Samer sait ce qu’il veut et y va à petits pas. Brillant élève au Collège Louise Wegmann, passionné un peu par la politique, concerné beaucoup par l’état de son pays, il veut aider au développement du pays du Cèdre. « Beaucoup m’ont demandé pourquoi avoir choisi de revenir enseigner au Liban au lieu d’aller faire le tour du monde, lance-t-il amusé. J’ai toujours eu une passion pour l’enseignement et j’avais besoin de me ressourcer parmi les miens avant d’entamer les nombreuses années de travail aux USA. De plus, si je cherche à améliorer un peu les choses au Liban, il me faudrait me rapprocher de cette classe lésée et comprendre ses problèmes, pour pouvoir y remédier un jour. » Il choisit alors l’enseignement dans les écoles publiques et se heurte à la longue charge des formalités à remplir.

Les difficultés du combattant
« Je ne savais pas que pour enseigner gratuitement dans une école publique, il fallait passer par tant de procédures et de paperasses », se désole Samer en relatant les différentes étapes qu’il entreprend depuis cinq mois auprès du ministère de l’Éducation. Comme tout doit converger vers le ministre lui-même, les choses prennent énormément de temps, dit-il. J’ai dû attendre trois mois les réponses à mes demandes envoyées depuis juillet, entreprendre l’équivalence de mes deux diplômes américains et faire une radio des poumons, car il y a des décennies une loi a été décrétée pour prévenir la tuberculose, elle n’a jamais été annulée depuis. « Grâce à un contact établi par l’ONG Teach a Child qui finance l’éducation d’élèves défavorisés dans les écoles publiques libanaises, à l’intervention du directeur du ministère de l’Éducation, M. Fadi Yarak, emballé par son initiative, du ministre de l’Éducation et des dizaines de coups de fil aux personnels du ministère, sa demande est enfin agréée. Il enseignera les maths à l’école secondaire mixte d’Achrafieh, à Jeitaoui, pour les classes de 7e et 8e.

Un monde différent
De sa première expérience, Samer en tire un énorme plaisir mais se dit désolé. « Ces enfants veulent apprendre. Mais ils ont de grosses lacunes liées au milieu où ils évoluent. La plupart n’ont personne pour les aider à la maison, soit que leurs parents sont illettrés, soit qu’ils ne comprennent pas la langue française, vu que les études se font en français. Ils perdent toute leur énergie à comprendre le cours, puis la consigne. Il faut alors tout traduire en arabe ! De plus, la différence des niveaux dans une même classe est énorme. Les bons éléments perdent leur temps. Les autres n’arrivent pas à suivre. » Conscient de l’ampleur de la tâche, Samer avoue « être parfois découragé » mais ne regrette pas un instant son choix. « Au Liban, l’éducation se limite au succès de l’élève à travers ses notes et sa réussite scolaire. À l’étranger, les jeunes s’épanouissent en dehors de leur cursus académique. Je sais que je ne vais pas changer le monde, mais je veux donner “un plus” à ces enfants. Je voudrais les motiver, leur redonner confiance en eux, leur prouver qu’ils peuvent avancer malgré les grosses difficultés qu’ils rencontrent et qu’ils peuvent réussir en dehors de leur milieu scolaire, à condition d’y croire, de travailler et ne pas se décourager. »

Le regard vif et un rire qui va en cascade, Samer sait ce qu’il veut et y va à petits pas. Brillant élève au Collège Louise Wegmann, passionné un peu par la politique, concerné beaucoup par l’état de son pays, il veut aider au développement du pays du Cèdre. « Beaucoup m’ont demandé pourquoi avoir choisi de revenir enseigner au Liban au lieu d’aller faire le tour du monde,...
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