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Moyen Orient et Monde - Extrémisme

Aube dorée, son Führerprinzi et ses « actions criminelles »...

Des témoignages d’ex-militants d’Aube dorée et un rapport judiciaire publiés hier mettent au jour de nombreuses « actions criminelles » du parti néonazi grec. Le parti néonazi avait constitué des « milices d’assaut », selon le rapport judiciaire du vice-procureur de la cour suprême, Charalambos Vourliotis.
Ces dernières années, ces milices s’en prenaient en particulier « aux migrants pakistanais », ont révélé les témoignages devant la justice de deux ex-membres du parti cités par le rapport judiciaire. « J’ai participé à plusieurs reprises à des actions où prenaient part 50 à 60 motos, avec deux personnes sur chacune. Celui qui était à l’arrière tenait un bâton avec le drapeau grec et frappait tous les Pakistanais qu’il rencontrait », a révélé un de ces ex-militants. Et selon le rapport judiciaire, ce parti dispose d’une « structure strictement hiérarchisée, le dirigeant étant tout-puissant selon le système mis en place par Hitler, le Führerprinzip. Aube dorée a commencé ces attaques en 1987, tout d’abord contre des immigrés et ensuite contre des Grecs ». Évoquant l’idéologie raciste de cette formation, le vice-procureur souligne que « pour les membres du parti, ceux qui n’appartiennent pas à la “tribu” sont des sous-hommes. Dans cette catégorie figurent les migrants, les Roms, ainsi que les handicapés ». Il précise qu’Aube dorée, « dont les membres bénéficient d’un entraînement de type militaire, surtout dans des régions de l’Attique (...), a commis des dizaines d’actions criminelles » dont « deux homicides volontaires, trois tentatives d’homicide, et de nombreuses attaques contre des immigrés ». « Le phénomène le plus inquiétant est le recrutement de mineurs pour former des organisations de jeunes militants. » « La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été quand ils ont tiré avec des armes contre deux Pakistanais. L’un a réussi à s’enfuir mais l’autre a été rattrapé, violemment battu à coups de pied dans la tête. Les agresseurs disaient : « On frappe un penalty » ou « Peut-être qu’il est mort », a déclaré un des ex-militants. Selon ces témoins placés par la justice en « situation de témoins protégés », « il y avait des stylets, des matraques et des couteaux dans des locaux du parti ».

Crise des valeurs
De son côté, la police a poursuivi hier ses perquisitions dans des locaux d’Aube dorée et recherchait des caches d’armes, après les arrestations ce week-end de son dirigeant et fondateur, Nikos Michaloliakos, de six des 18 députés du parti, et d’une quinzaine de ses membres. Sur la base du rapport de M. Vourliotis, la justice a ouvert ce week-end des poursuites pénales contre les personnes arrêtées, en particulier pour « constitution d’organisation criminelle » et « port illégal d’armes ». À la suite d’un rapport du ministre de l’Ordre public, Nikos Dendias, selon lequel l’action d’Aube dorée « mine l’État de droit et porte atteinte aux droits de l’homme, à la sécurité nationale et à la tradition démocratique », une vaste enquête judiciaire est en cours depuis la semaine dernière.
Parallèlement, le gouvernement de coalition droite-socialistes, qui ne dispose que d’une fragile majorité de 4 sièges au Parlement monocaméral, soit 155 sièges sur les 300, envisage l’interruption du financement de ce parti par l’État, selon la presse. « Le gouvernement a la volonté de surmonter non seulement la crise, mais aussi la crise des valeurs en Grèce », a affirmé hier à la télévision le vice-président du gouvernement, Evangelos Venizelos.
De plus, le gouvernement grec a exclu des élections anticipées après le démantèlement d’Aube dorée. En cas de la démission des 18 députés de ce parti, la presse grecque avait évoqué l’éventualité d’élections anticipées... ce à quoi M. Venizelos a fermement répondu : « Les scénarios sur des élections anticipées sont inexistants, ce serait dangereux pour l’économie et la stabilité politique et sociale du pays. » « Personne ne peut provoquer une crise parlementaire », a ajouté M. Venizelos en soulignant qu’il ne croyait pas que les députés d’Aube dorée « allaient oser démissionner ».

(Source : AFP)
Des témoignages d’ex-militants d’Aube dorée et un rapport judiciaire publiés hier mettent au jour de nombreuses « actions criminelles » du parti néonazi grec. Le parti néonazi avait constitué des « milices d’assaut », selon le rapport judiciaire du vice-procureur de la cour suprême, Charalambos Vourliotis.Ces dernières années, ces milices s’en prenaient en particulier...

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