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Moyen Orient et Monde - Grèce

« La démocratie a balayé les néonazis », mais maintenant ?

En décapitant Aube dorée, le gouvernement Samaras a fait un pari audacieux : les incertitudes politiques se multiplient.
La fragile coalition droite-gauche au pouvoir en Grèce a fait un pari audacieux en décapitant le mouvement néonazi Aube dorée dont les électeurs sont au cœur de toutes les convoitises politiques.
La vague d’arrestations à laquelle a procédé samedi la police antiterroriste grecque a porté un coup sévère à cette formation qui s’est hissée en moins de deux ans au rang de troisième force politique dans un pays en crise économique aiguë, où le chômage grossit les rangs des extrémismes. Nikos Michaloliakos, son fondateur et dirigeant depuis 1980, également député, est aux mains de la justice ainsi que son bras droit présumé, Christos Papas, le porte-parole du mouvement Ilias Kasidiaris, et trois autres parlementaires, soit un tiers des 18 élus du parti entrés au Parlement en juin 2012. Tous risquent une inculpation pour appartenance ou direction « d’organisation criminelle ». Ce sera aux juges d’instruction d’en décider au moment de la présentation des personnes mises en cause, prévue demain.
La présentation aux juges des quinze autres membres du parti interpellés interviendra entre demain et mercredi. Trente-deux mandats d’arrêt ont été émis au total par la Cour suprême chargée de l’enquête sur le meurtre de Pavlos Fyssas, un musicien antifasciste de 34 ans poignardé près d’Athènes le 18 septembre par un membre du parti néonazi qui a reconnu les faits.
De gauche ou de droite, les quotidiens ne cachaient pas hier leur saisissement devant le tour spectaculaire pris par la riposte du gouvernement à Aube dorée après ce meurtre et après des mois de passivité, voire de complaisance, face à l’ascension de cette formation extrémiste. « La démocratie balaie les néonazis », constatait l’hebdomadaire To Vima (centre gauche), « les six têtes du monstre » enchaînées, s’exclamait le journal de gauche Eleftherotypia, presque à l’unisson du quotidien libéral Kathimerini qui titrait sur « les menottes » passées au parti.

Courte majorité
Mais les mêmes commentateurs politiques ne cachaient pas leur trouble devant cette soudaine célérité. « La réplique judiciaire des derniers jours montre que les autorités avaient à leur disposition suffisamment de preuves pour agir contre Aube dorée bien plus tôt. Qu’il ait fallu le meurtre d’un citoyen grec pour les activer, alors que tous les forfaits visant des étrangers sont restés sans réponse, soulève des questions », écrit dans Kathimerini Nikos Chrysoloras. Pour Javet Aslam, président de la communauté pakistanaise de Grèce, interrogé dans To Vima, « ces arrestations auraient dû intervenir il y a deux ans et demi ou trois ans, lorsque les agressions d’Aube dorée contre les étrangers se sont aggravées ».
La décision des autorités grecques de muscler leur riposte, sous pression du Premier ministre conservateur Antonis Samaras, permet à la Grèce de présenter un visage plus respectable à la veille de prendre la présidence de l’Union européenne début 2014. Mais elle rebat aussi les cartes du jeu politique intérieur. Tant qu’ils ne sont pas jugés et condamnés, les députés d’Aube dorée soupçonnés d’exaction conservent leur mandat, s’accordaient à dire hier les constitutionnalistes. Mais quid de ce mandat s’ils sont placés en détention provisoire après leur présentation au juge d’instruction ? Certains journaux s’interrogeaient sur la possibilité pour le Parlement de fonctionner avec moins de députés que les 300 prévus par la Constitution. La coalition conservateurs-socialistes ne dispose que d’une majorité de cinq sièges dans cette Assemblée.
L’éventualité d’une démission des 18 députés d’Aube dorée plane également sur le paysage politique, avec des conséquences que les politologues peinent à démêler. Antonis Samaras a jusqu’ici transmis le message de tout faire pour éviter des élections partielles, liées à d’éventuelles démissions, et une campagne électorale pouvant raffermir la gauche radicale Syriza. Mais son parti pourrait être tenté d’aller capter les électeurs se détournant d’Aube dorée. Plusieurs sondages récents témoignent d’un recul du parti néonazi dans les intentions de vote.

(Source : AFP)
La fragile coalition droite-gauche au pouvoir en Grèce a fait un pari audacieux en décapitant le mouvement néonazi Aube dorée dont les électeurs sont au cœur de toutes les convoitises politiques.La vague d’arrestations à laquelle a procédé samedi la police antiterroriste grecque a porté un coup sévère à cette formation qui s’est hissée en moins de deux ans au rang de troisième...

commentaires (3)

Bien joué et bon débarras! A quand le balayage au Liban aussi?

Pierre Hadjigeorgiou

10 h 59, le 30 septembre 2013

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Commentaires (3)

  • Bien joué et bon débarras! A quand le balayage au Liban aussi?

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 59, le 30 septembre 2013

  • COUP MAL CALCULÉ... HITLER, QU'IL NOMME "SON PATRON" A ÉTÉ AUSSI INCARCÉRÉ...

    SAKR LOUBNAN

    10 h 00, le 30 septembre 2013

  • y a pas de questions à se poser...des nazis,çà se balaye.C'est tout.

    GEDEON Christian

    02 h 46, le 30 septembre 2013

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