Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

A Kfarhelda, confrontation autour d’une station d’épuration

Une station d’épuration des eaux usées, qui devait être installée dans le village de Kfarhelda (Batroun) près des belles cascades de Bassatine el-Assi, se heurte au refus des habitants.

Des civils face aux forces de l’ordre, pour exprimer leur refus de l’emplacement de la future station d’épuration des eaux usées. Les FSI et les entrepreneurs se sont retirés suite aux manifestations.

Les habitants de Kfarhelda avaient déjà exprimé leur refus de l’emplacement proposé de la station d’épuration, étant donné l’importance écologique et touristique du lieu (les cascades de Bassatine el-Assi). Or ils ont été surpris hier matin par un important déploiement des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans leur localité, appelées en renfort par le ministère de l’Énergie et de l’Eau en vue de « protéger » les entrepreneurs qui devaient entamer les travaux. Face à cette présence sécuritaire qu’ils ont jugée inattendue, les habitants se sont rassemblés, ont fait sonner les cloches des églises et ont fermé les routes en récitant des prières. Devant ce spectacle, autant les forces de l’ordre que les entrepreneurs se sont retirés du village.


S’exprimant au nom des habitants, Georges Saad a rappelé qu’un sit-in organisé par la population la veille, autour du même sujet, était resté pacifique, ce qui ne justifiait aucunement un tel déploiement de forces de sécurité. Il a fait assumer au ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau Gebran Bassil et aux services de sécurité « la responsabilité de tout incident qui aurait lieu ». Il a estimé que la protestation populaire est dirigée « contre un projet qui nuit à la région ».

 

 

(Repère : Achevées, en construction, pas connectées... Etat des lieux des stations d'épuration au Liban)


Pour sa part, le député Boutros Harb a suivi de près le développement de la situation à Kfarhelda, ne ménageant pas ses critiques contre « des ministres qui sont passés d’une autorité au service de la population à une autorité qui n’écoute pas les avis des gens ni ne les prend en compte, sans tirer de leçons de ses erreurs répétées ». Il s’est dit « étonné qu’une si grande force de plus d’une centaine d’éléments des FSI, avec leurs blindés et leurs véhicules, ait été déployée pour cette affaire, en ces circonstances très délicates qui commanderaient leur présence ailleurs dans le pays, afin de veiller à la sécurité contre les explosions et les attentats ».


Le député a rappelé que les habitants protestent contre l’emplacement de la station d’épuration parce que celle-ci est bien trop proche de leurs domiciles et de leurs restaurants. « Les présidents des conseils municipaux de la région, dont celui de Kfarhelda, se sont attelés à la tâche de trouver un autre site pour la station, moins controversé, a-t-il souligné. Ils ont déjà proposé une alternative aux autorités afin que ce projet vital pour la région et pour la protection de ses ressources naturelles puisse être réalisé sans problème. En effet, les eaux usées se déversent depuis des années dans Nahr el-Joz sans aucun traitement. »


Mais cela ne justifie pas, selon lui, l’attitude du ministre qu’il critique sans le nommer. « Il est honteux de prendre à la légère la santé et l’avis des gens, en choisissant des emplacements exceptionnels d’un point de vue environnemental pour de telles installations, a-t-il dit. Si les gens ont peur, c’est qu’ils ont à l’esprit d’autres mauvaises expériences dans d’autres régions, où de telles stations sont devenues des sources de pollution, en raison de l’échec officiel à assurer leur gestion et leur maintenance. On n’a qu’à se souvenir de ce qui s’est passé dernièrement au village de Mar Antonios Qozhaya, où une station d’épuration est tombée en panne sans être réparée rapidement par les autorités concernées. Elle a pollué tous les environs au-delà de ce qui est acceptable. »

 

 

 

Lire aussi

La décharge de Naamé, entre peste et choléra

 

Pour mémoire

Le roseau pour préserver le cèdre ! (avec vidéo)

 

La réalité dépasse la fiction : une station d’épuration sur un site archéologique à Jiyeh!


Une station d’épuration très « verte » à Rimhala

 

Les habitants de Kfarhelda avaient déjà exprimé leur refus de l’emplacement proposé de la station d’épuration, étant donné l’importance écologique et touristique du lieu (les cascades de Bassatine el-Assi). Or ils ont été surpris hier matin par un important déploiement des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans leur localité, appelées en renfort par le ministère de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut