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Moyen Orient et Monde - Égypte

Les pro-Morsi annulent leurs manifestations

La crainte des affrontements a été la plus forte ; Sissi assure que le pays ne « pliera » pas face à la violence.

Des véhicules blindés quadrillaient hier la place Tahrir, au Caire. Khaled Desouki/AFP

Le chef de la toute-puissante armée égyptienne, le général Abdel Fattah al-Sissi, a assuré hier que son pays ne « plierait » pas face à la violence des islamistes, leur promettant une réponse « la plus énergique ». Il a cependant affirmé qu’il y avait de « la place pour tous en Égypte ». En effet, le gouvernement continue d’assurer que les membres de la confrérie pourront participer au processus de transition, tout en précisant qu’il n’y aura « pas de réconciliation avec ceux ayant du sang sur les mains ». « J’assure que nous voulons continuer sur la voie de la démocratie », a ainsi assuré le ministre des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, ancien ambassadeur aux États-Unis, dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Il a affirmé que les Égyptiens « ne toléreraient pas que leur pays reste à long terme dans cette situation d’état d’urgence », comme c’est le cas actuellement. « Ceux qui n’ont pas enfreint la loi peuvent participer au processus politique », a-t-il dit.


Parallèlement, les islamistes ont annulé hier plusieurs de leurs manifestations prévues hier contre le coup de force des militaires en Égypte, évoquant des « raisons de sécurité » après des heurts qui ont fait en quatre jours plus de 750 morts. Signe du manque apparent d’organisation des Frères musulmans, plusieurs communiqués contradictoires ont annoncé l’annulation ou le maintien des neuf cortèges prévus au Caire. Les pro-Morsi ont appelé samedi à une semaine de manifestations, mais ils ne sont pas parvenus à mobiliser ce jour-là, seuls quelques groupes de manifestants bravant le couvre-feu nocturne.


Dans le centre du Caire, devant l’une des mosquée d’où devait partir un défilé réclamant le retour au pouvoir du président islamiste Mohammad Morsi destitué par l’armée le 3 juillet, un journaliste a vu des membres des « comités populaires ». Aucun manifestant n’était présent, redoutant visiblement la réaction de ces groupes d’autodéfense formés en général de jeunes armés qui s’en prennent souvent aux hommes portant la barbe et aux femmes vêtues du voile intégral. Dans la soirée, le gouvernement a annoncé interdire ces milices, les accusant « d’actions illégales ». Par ailleurs, l’armée bloquait des grands axes de la capitale, tandis que le ministère des Biens religieux a annoncé que les mosquées seraient désormais fermées en dehors des heures de prières, tentant ainsi d’éviter les rassemblements. Des télévisions ont toutefois montré des défilés.


Toujours hier, des détenus islamistes ont tenté de s’évader lors de leur transfert d’un commissariat vers une prison de la banlieue du Caire quand des complices ont attaqué leur fourgon, et des assaillants ont été tués, a indiqué l’agence MENA. Des sources proches de la sécurité ont, elles, rapporté que 38 partisans des Frères musulmans sont morts lors d’une émeute dans une prison. Le ministère de l’Intérieur, sans confirmer ce chiffre dans l’immédiat, a déclaré dans un communiqué qu’un certain nombre de détenus avaient péri en tentant de s’évader.


Samedi, après des échanges de tirs, la police a évacué de force des centaines de pro-Morsi retranchés dans une mosquée du Caire – dont certains ont ensuite été tabassés par une foule en colère. Quelque 385 personnes ont été arrêtées.


Au niveau des réactions internationales, l’Union européenne a averti qu’elle était prête à « réexaminer » ses relations avec l’Égypte si la violence ne cessait pas. Londres et l’ONU ont dénoncé un « usage excessif de la force », alors que Berlin a appelé au « dialogue » pour éviter la « guerre civile », la chancelière Angela Merkel estimant qu’un arrêt des livraisons d’armes était un moyen de pression approprié. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a de son côté appelé à protéger les coptes. Des sénateurs américains, dont l’influent républicain John McCain, ont demandé que les États-Unis coupent la substantielle assistance militaire à l’Égypte après le « massacre ». Le président français François Hollande a jugé que le niveau des violences en Égypte n’était « pas acceptable », souhaitant des élections « dans un délai rapide ». Son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé au dialogue afin de faire cesser la violence « de part et d’autre ».


En revanche, l’Autorité palestinienne, la Jordanie et surtout Riyad ont affirmé soutenir le pouvoir égyptien « face au terrorisme ». Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, a dit aider l’Égypte et non la confrérie, affirmant vouloir corriger des « conceptions erronées ».

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Le chef de la toute-puissante armée égyptienne, le général Abdel Fattah al-Sissi, a assuré hier que son pays ne « plierait » pas face à la violence des islamistes, leur promettant une réponse « la plus énergique ». Il a cependant affirmé qu’il y avait de « la place pour tous en Égypte ». En effet, le gouvernement continue d’assurer que les membres de la confrérie...

commentaires (2)

les frèrots veulent diriger le monde musulmans, et imposés leurs lois. Ils profitent des gens, et de la démocratie, la preuve ils appellent à la France, pour les aider. Quelle honte et fabius coure

Talaat Dominique

11 h 18, le 19 août 2013

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Commentaires (2)

  • les frèrots veulent diriger le monde musulmans, et imposés leurs lois. Ils profitent des gens, et de la démocratie, la preuve ils appellent à la France, pour les aider. Quelle honte et fabius coure

    Talaat Dominique

    11 h 18, le 19 août 2013

  • Exit les Frères...

    GEDEON Christian

    01 h 23, le 19 août 2013

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