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Moyen Orient et Monde - Troubles

Bahreïn craint un renversement à l’égyptienne

Les autorités de Bahreïn, pays secoué depuis 2011 par un mouvement de contestation chiite, affichent leur détermination à empêcher une manifestation prévue aujourd’hui sur le modèle de celle qui a abouti à la chute de Mohammad Morsi en Égypte. En face, le groupe local Tamarrod (« rébellion » en arabe), du même nom que celui qui a mobilisé en Égypte contre M. Morsi, continue d’appeler à ce rassemblement en dépit d’un durcissement des sanctions contre les manifestants.
« Quelques jours seulement nous séparent de la manifestation devant l’ambassade des États-Unis. Les détails suivront », a écrit en fin de semaine le groupe Tamarrod dans un communiqué. Début août, le groupe a adressé une lettre à l’ambassade américaine lui demandant de garantir la sécurité des manifestants, qui ont l’intention de se rassembler devant ses portes. Pour Tamarrod, « cela relève de la responsabilité morale des États-Unis » qui utilisent Bahreïn comme base pour leur Ve Flotte et sont de proches alliés des al-Khalifa, la dynastie sunnite au pouvoir dans ce petit royaume à majorité chiite.
Tamarrod de Bahreïn dit vouloir instaurer « une démocratie réelle à l’instar de celles qui existent aux États-Unis en au Royaume-Uni ». Depuis le début de la contestation, l’opposition, dominée par les chiites, réclame l’instauration d’une réelle monarchie parlementaire. Mais, selon des experts, cela conduirait à un gouvernement dominé par les chiites, ce que n’accepterait pas l’Arabie saoudite, puissant voisin qui redoute de voir l’influence de l’Iran s’étendre dans la région. Les sunnites bahreïnis craignent pour leur part de connaître le sort des sunnites irakiens, qui sont eux aussi restés longtemps au pouvoir bien que minoritaires dans la population et dénoncent aujourd’hui leur marginalisation.

Durcissement
Sur le terrain, les actes de violence se sont multipliés ces derniers temps en particulier contre les forces de police. Les autorités ont ainsi dénoncé un attentat à la voiture piégée dans le parking d’une mosquée dans une localité sunnite non loin du palais royal. « Nous devons vaincre le terrorisme », a clamé samedi le Premier ministre Khalifa ben Salmane al-Khalifa, oncle du roi et en poste depuis plus de 40 ans.
« Cette île demeurera la flamme qui brûlera ceux qui cherchent à nuire à sa sécurité et à sa stabilité », a-t-il affirmé. « Nous devons préserver notre pays du chaos et des destructions qui affectent tant d’autres ». C’est ainsi qu’en prévision de ce rassemblement, le roi Hamad ben Issa al-Khalifa a interdit les manifestations dans la capitale Manama et vient de durcir les sanctions contre les auteurs d’« actes terroristes » et ceux qui y incitent, qui pourront désormais être déchus de la nationalité bahreïnie. Les peines de prison ont été alourdies pour ceux qui participent à des manifestations non autorisées et même pour les parents qui laisseraient leurs enfants mineurs s’y rendre.
Face à ces nouvelles lois, l’ONU a appelé Bahreïn à respecter les droits de l’homme. « Nous appelons le gouvernement de Bahreïn à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme, y compris celles concernant la liberté d’expression et de rassemblement pacifique », a déclaré le 6 août Cécile Pouilly, porte-parole du commissariat des Nations unies pour les Droits de l’homme.
L’opposition a toujours prôné des moyens pacifiques pour faire avancer ses revendications, mais des petits groupes plus radicaux sont responsables des heurts entre forces de l’ordre et manifestants dans les villages chiites. Selon la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en 2011. Hier, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) s’est inquiétée de ce qu’elle a décrit comme une « recrudescence des traitements abusifs contre les journalistes » avant la manifestation. RSF a affirmé que deux blogueurs et un caméraman ont été arrêtés depuis fin juillet, disant craindre un blackout des autorités sur cette protestation.
De leur côté, opposition et pouvoir sont engagés dans un dialogue national qui doit reprendre le 24 août, sans réelle perspective de progrès.

 

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commentaires (4)

QU'ILS COMMENCENT À DONNER LES MÊMES DROITS À TOUS LEURS CITOYENS SANS DISTINCTION DE RELIGION PUISQU'ILS CRAIGNENT... SINON... ILS DEVRAIENT CRAINDRE...

SAKR LOUBNAN

16 h 35, le 15 août 2013

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Commentaires (4)

  • QU'ILS COMMENCENT À DONNER LES MÊMES DROITS À TOUS LEURS CITOYENS SANS DISTINCTION DE RELIGION PUISQU'ILS CRAIGNENT... SINON... ILS DEVRAIENT CRAINDRE...

    SAKR LOUBNAN

    16 h 35, le 15 août 2013

  • Vous savez pourquoi à Bahrein les dirigeants vont décamper ? parce qu'ils sont soutenus pas plus cons qu'eux.Vous savez pourquoi le soulèvement va réussir un jour ou l'autre parce que leurs sponsors iraniens sont plus intelligents que les dirigeants bahreïnis et leurs sponsors bensaoudiques. Pour un peuple qui se réveille , il est difficile qu'un peuple encore endormi le maintienne en sommeil . Comprenne qui pourra !!

    Jaber Kamel

    18 h 19, le 14 août 2013

  • C'est cela la démocratien au bahrein !!!! c'est ce que veut faire le 14 mars au Liban, imposé leur loi à la communauté chiite, faire soumission à l'arabie saoudite, autrement c'est des iraniens mais vaut mieux être iraniens que saoudiens !!!!

    Talaat Dominique

    13 h 40, le 14 août 2013

  • Les Khalifa font erreur de ne pas chercher a développer la démocratie dans leur pays. Une Monarchie constitutionnelle moderne ne peut être que bénéfique a ce petit état qui pourrait être un exemple pour les autres. Tant d'aveuglement devant l'ivresse du pouvoir!

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 20, le 14 août 2013

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