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Moyen Orient et Monde - JMJ

François : Ne vous découragez jamais, la réalité peut changer, l’homme peut changer

Le pape fustige la corruption et défend les pauvres et les jeunes dans une favela de Rio.

Le pape François enlaçant un enfant durant sa visite à la favela déshéritée Varginha de Rio. Yasuyoshi Chiba/AFP

Le pape François a profité hier de sa visite d’une favela déshéritée de Rio pour plaider en faveur de l’intégration sociale des pauvres et encourager les jeunes Brésiliens dans leur lutte contre la « corruption ». L’apôtre d’une « Église pauvre pour les pauvres » a prononcé son discours le plus politique et social depuis son arrivée lundi au Brésil, secoué en juin par une fronde sociale historique de la jeunesse contre la corruption et l’indigence des services publics de base. Sous une pluie diluvienne, le pape a ainsi été acclamé avec chaleur par les habitants de la petite favela de Varginha, rassemblés sur le terrain de football pelé et boueux de leur communauté. « Mon désir était de pouvoir visiter tous les quartiers de cette nation. J’aurais voulu frapper à chaque porte, dire bonjour, demander un verre d’eau fraîche, prendre un cafezinho, sans cachaça (l’eau de vie nationale) », leur a lancé le pape argentin. « Mais le Brésil est si grand ! Et il n’est pas possible de frapper à toutes les portes ! Alors j’ai choisi de venir ici, de visiter votre communauté, qui représente aujourd’hui tous les quartiers du Brésil », a-t-il poursuivi, sous un tonnerre d’applaudissements. À la fin de son discours, il s’est adressé aux jeunes, « qui ont une sensibilité spéciale contre l’injustice ». « Vous êtes souvent déçus par des faits (...) de corruption de personnes, qui, au lieu de chercher le bien commun, cherchent leur propre intérêt », leur a-t-il lancé. « Ne vous découragez jamais. La réalité peut changer, l’homme peut changer », a-t-il poursuivi, délivrant une recommandation : « Cherchez, vous les premiers, à apporter le bien, à ne pas vous habituer au mal, mais à le vaincre. » Pour ce temps fort de son voyage, le pape avait choisi Varginha, située dans un complexe de favelas surnommé la « bande de Gaza », à cause des fréquents et affrontements meurtriers entre policiers et trafiquants de drogue. Et si ces derniers ne règnent plus en maîtres, les problèmes restent profonds dans cette banlieue « pacifiée » : pauvreté, coupures d’eau, pannes d’électricité.
Évoquant la politique du gouvernement qui a permis de faire sortir de l’extrême pauvreté 40 millions de Brésiliens au cours de la dernière décennie, le pape a salué « les efforts de la société brésilienne pour intégrer toutes ses composantes »... « Aucun effort de pacification ne sera durable, il n’y aura ni harmonie ni bonheur dans une société qui ignore, qui met en marge et abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même », a-t-il affirmé. Avant ce discours, le souverain pontife avait béni le nouvel autel de la petite église Sao Jeronimo Emiliani, et s’était arrêté un moment dans la maison d’une famille de la favela. Le pape s’est ensuite rendu à la cathédrale de Rio pour une rencontre avec des milliers de ses compatriotes argentins, qui participent aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) catholique. « Qu’est-ce que j’attends des JMJ ? J’attends de l’agitation », les a-t-il exhortés. « Je veux que l’Église sorte dans la rue. Les collèges paroissiaux, les institutions doivent sortir dans la rue. Sinon l’Église se transforme en une ONG. Elle ne peut pas être une ONG », a-t-il dit.
Le pape avait entamé sa journée en bénissant à l’hôtel-de-ville les bannières des Jeux olympiques de Rio-2016, ainsi que des athlètes comme l’ancien basketteur brésilien Oscar Schmidt, atteint d’une tumeur au cerveau. Après la favela et sa misère matérielle, il devait se rendre en soirée dans la partie la plus glamour de Rio, sur la plage mythique de Copacabana, plus fameuse pour son culte sensuel du corps que ses dévotions.

(Source : AFP)
Le pape François a profité hier de sa visite d’une favela déshéritée de Rio pour plaider en faveur de l’intégration sociale des pauvres et encourager les jeunes Brésiliens dans leur lutte contre la « corruption ». L’apôtre d’une « Église pauvre pour les pauvres » a prononcé son discours le plus politique et social depuis son arrivée lundi au Brésil, secoué en juin par...

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