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À La Une - Révolte

Armes chimiques en Syrie : Obama exprime son « inquiétude » à Poutine

Waël el-Halaqi échappe à un attentat à Damas ; Ban presse le régime d’autoriser l’équipe onusienne d’enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques.

Une voiture piégée a explosé au passage du convoi du Premier ministre Waël el-Halaqi dans le quartier ultrasécurisé de Mazzé. HO/Sana/Reuters

Le Premier ministre syrien Waël el-Halaqi, en poste depuis août 2012 après la défection de son prédécesseur Riad Hijab, a échappé hier à un attentat à Damas, le premier du genre contre un dirigeant depuis l’assassinat de quatre hauts responsables du régime en juillet 2012. L’attentat a fait six morts, dont l’un de ses gardes du corps, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). À l’aide d’une télécommande, une voiture piégée a explosé au passage de son convoi dans le quartier ultrasécurisé de Mazzé, où se trouvent des bâtiments gouvernementaux, des sièges des services de renseignements et des résidences de responsables politiques. Le chef du gouvernement, cité par la chaîne syrienne d’informations en continu el-Ikhbariya, a déclaré que l’attentat était « la preuve du découragement et du désespoir des groupes terroristes face aux exploits de l’armée syrienne ». Par ailleurs, l’OSDH a affirmé hier qu’un raid de l’aviation a visé Jassem, le village natal du Premier ministre, dans la région de Deraa. Onze personnes ont été tuées.

Un avion civil russe visé
Toujours dans ce contexte de violences continues, des assaillants non identifiés ont tiré hier deux missiles sol-air en direction d’un avion civil russe qui survolait la Syrie avec environ 200 passagers à son bord, a annoncé l’agence de presse Interfax citant une source bien informée à Moscou. « L’équipage de l’avion a pu modifier à temps la trajectoire de l’appareil et sauver les passagers », a indiqué la même source qui a ajouté qu’il n’était pas établi si les assaillants savaient ou non qu’il s’agissait d’un appareil russe.

Bataille des aéroports
Selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants, médecins et avocats à travers la Syrie, des combats opposaient également soldats et rebelles près de l’aéroport international de Damas, situé à 27 km au sud-est de la capitale, entraînant provisoirement une coupure du trafic aérien. Le journal el-Watan, proche du régime, a fait état pour sa part d’une « bataille des aéroports à Alep ». « Les hommes armés ont mobilisé des milliers de combattants dans le périmètre des différents aéroports d’Alep et d’Idleb, participant à la plus grande opération militaire visant à prendre le contrôle des aéroports militaires de Kouweiris, Mennegh, Abou Douhour. » « Mais les services compétents ont réussi à contrer les attaques répétées », ajoute le quotidien.


De même, plusieurs obus ont été tirés sur le camp palestinien Yarmouk, tenus par les rebelles, dans la banlieue sud de Damas, d’après l’OSDH. Dans la province de Damas, les forces du régime poursuivaient leurs attaques contre les fiefs rebelles notamment à Mouadamyat el-Cham, qui a été « visé par des obus », selon l’ONG, dont un bilan provisoire faisait état d’au moins 78 morts hier.


Sur le plan diplomatique, et alors que le débat sur l’utilisation par le régime d’armes chimiques contre la population agite les chancelleries occidentales, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé hier un nouvel appel pressant au gouvernement syrien à autoriser « sans délai et sans condition » une équipe d’experts de l’ONU à enquêter sur place sur l’utilisation d’armes chimiques. Cette équipe « reste prête à se déployer en Syrie dans un délai de 24 à 48 heures » suivant le feu vert de Damas, a répété M. Ban, tandis que le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius affirmait parallèlement que la France n’avait « pas de certitude » sur l’utilisation d’armes chimiques.

Scénario à l’irakienne
Mais le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a, lui, mis en question l’appel lancé par M. Ban. « Cette demande du secrétaire général en référence à un événement, depuis oublié, nous rappelle des tentatives visant à répéter en Syrie une pratique analogue à celle de l’Irak, lorsque des recherches d’armes de destructions massives avaient été entreprises », a déclaré le ministre russe.


Pendant ce temps, le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu, au cours d’une conversation téléphonique, de faire « tout ce qu’il est possible de faire afin de trouver une solution à la crise syrienne », insistant sur la nécessité pour leurs ministres des Affaires étrangères respectifs de rester en contact permanent, selon un communiqué de la Maison-Blanche. Le président Obama a également communiqué à M. Poutine son « inquiétude » au sujet des armes chimiques détenues par le régime syrien, et que les États-Unis « continuent d’évaluer » selon le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, alors qu’un conseiller diplomatique du Kremlin annonçait que le président russe recevra son homologue américain dans le cadre d’une visite bilatérale avant le sommet du G20 début septembre en Russie.

 

(Reportage : En Syrie, des rebelles fabriquent eux-mêmes leurs masques à gaz)


Parallèlement, l’on apprenait par un responsable américain s’exprimant sous le couvert de l’anonymat et confirmant une information du Wall Street Journal, que la Syrie a renforcé ses systèmes de défense antiaérienne, notamment grâce au soutien technique de la Russie, posant une menace pour l’aviation américaine en cas d’intervention.
En attendant, certains élus républicains ont renouvelé ces derniers jours leurs appels en vu d’une action des États-Unis contre la Syrie, en raison des éléments de preuves de plus en plus évidentes de l’utilisation de gaz chimiques contre la population au cours du conflit. Ils restent toutefois partagés quant à ce qui pourrait être entrepris.
Au niveau humanitaire, le colonel Zaher Abou Shehab, le directeur du camp Zaatari pour réfugiés syriens en Jordanie, a affirmé que plus de 45 000 Syriens sont retournés volontairement dans leur pays depuis le camp ces neuf derniers mois. « Chaque jour, entre 300 et 400 réfugiés expriment le désir de repartir en Syrie », a-t-il ajouté, confirmant les estimations du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) début avril.
Enfin, le quotidien italien La Stampa a annoncé hier qu’il était sans nouvelle de son envoyé spécial en Syrie, Domenico Quirico, depuis vingt jours.

 

 

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