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À La Une - conférence épiscopale

Réunis à Tucuman, les évêques maronites déplorent le recul de la démocratie au Liban

L’idée d’un congrès maronite mondial fait son chemin

Le patriarche Béchara Raï, avec l'archevêque de Tucuman Alfredo Zekka, lors d'une messe célébrée samedi soir. Photo Fady Noun

Les évêques maronites des deux Amériques et de France, ainsi que les supérieurs des ordres religieux masculins maronites, ou ceux qui les représentent, ont tenu leur troisième réunion générale depuis 2009 à San Miguel de Tucuman (Argentine) entre les 18 et le 20 avril. Ces réunions de coordination et de planification seront appelées à se tenir régulièrement. La prochaine est prévue au Mexique, du 19 au 24 octobre 2015, à l’invitation de l’évêque Georges Abi Younès.


Le communiqué de la conférence épiscopale, après avoir passé en revue des questions ecclésiales et d’autres nationales, s’est achevé par un appel. Les évêques y constatent « avec douleur les difficultés auxquelles se heurte le Liban dans l’exercice de la démocratie et le fonctionnement des institutions, en raison des clivages politiques et sectaires, ainsi que des allégeances à des axes régionaux ou internationaux, aux dépens du bonheur du peuple libanais, de l’avenir de ses jeunes, de sa place dans la région et de son rôle comme agent de progrès, de modernité, de stabilité et de paix ».


Au nom des maronites répandus dans le monde, le communiqué rappelle donc aux responsables leurs devoirs : la promulgation d’une nouvelle loi électorale juste et garante de l’unité nationale et du vivre en commun ; la formation d’un nouveau gouvernement susceptible de relever les défis actuels. Au plan socio-économique, le communiqué dénonce : la crise sociale et la baisse du niveau de vie ; l’extension de la corruption dans le secteur public; la hausse de la dette externe ; le recul de l’emploi, la hausse de la criminalité, des enlèvements, de l’usage des armes. Au niveau externe, les prélats ont également dénoncé les répercussions de la guerre en Syrie et l’afflux de réfugiés qui dépasse les capacités du Liban, aussi bien territorialement que sur le plan de l’habitat ou économique, au point que le Liban accueille aujourd’hui un pourcentage de réfugiés égal au quart de sa population.

 

(Pour mémoire : Raï et Kirchner discutent en Argentine du problème des réfugiés syriens)

La guerre en Syrie
Les responsables politiques sont donc placés devant leurs responsabilités nationales : « Ils n’ont pas le droit de faire passer leurs intérêts particuliers, partisans ou factionnels avant l’intérêt général. »
En conclusion, le message demande aux protagonistes de la guerre en Syrie et à la communauté internationale de faire prévaloir « une solution pacifique en Syrie », de sorte que les réfugiés regagnent leurs foyers « dans les plus brefs délais ».
Sur le plan ecclésial, partant de la volonté certaine de renforcer les liens entre l’Église mère au Liban et les diocèses et paroisses créés dans le monde de l’émigration, et de l’utilité reconnue d’effectuer des visites pastorales régulières à cette fin, le communiqué demande : le renforcement particulier du travail apostolique dans les pays d’Amérique latine, « dont la nécessité se fait sentir avec le plus d’urgence »; une formation adéquate des prêtres à ce type de mission, notamment par l’organisation de séminaires de formation cléricale dans les pays de l’émigration, soit autonomes, soit en collaboration avec l’évêque du lieu, à charge d’unifier les programmes de formation sous l’autorité du synode de l’Église maronite et de prévoir un séjour d’un an au Liban pour tout clerc en formation ; l’accélération des travaux de traduction des textes liturgiques dans les langues parlées dans le monde de l’émigration ; la traduction d’un catéchisme de l’Église maronite mis au point aux États-Unis ; l’organisation d’un congrès mondial maronite, dont la préparation devra être coordonnée par le siège patriarcal, et impliquer aussi bien les institutions maronites existantes que les diocèses de l’émigration.

La récupération de la nationalité libanaise
Sur le plan national, la conférence épiscopale a apporté son appui à la Fondation maronite dans le monde, qui se dépense pour encourager les émigrés et leurs descendants à enregistrer leur état civil au Liban ; elle a réclamé à nouveau le vote sans délai de la loi sur la récupération de la nationalité libanaise, « un droit naturel de tous les Libanais de l’émigration », et s’est dit à nouveau « engagée à préserver le choix de vivre en commun avec les musulmans, de témoigner des valeurs évangéliques et de promouvoir les droits de l’homme dans les pays du Machreq et dans tous les pays où ils ont choisi de résider ».
Le patriarche et les membres de la conférence épiscopale ont conclu hier leur séjour à Tucuman par la visite d’une abbaye bénédictine située dans les contreforts de la cordillère andine ; ils ont ensuite déjeuné à la table du ministre argentin de la Santé, Juan Mansour, un maronite originaire de San Miguel de Tucuman. Le soir venu, ils ont célébré une messe en la cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation, en présence de l’archevêque de la ville, Alfred Zekka, avant de conclure leur journée au Club libanais, une association d’entraide qui est la véritable mémoire de l’émigration maronite dans cette partie d’Argentine. Un monument de chaleur, de gentillesse et de serviabilité.

 

 

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