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À La Une - Crise

Syrie : Les chrétiens sont en danger, mais ne sont pas des cibles

Le médiateur international accepte de prolonger sa mission de 6 mois.

Un combattant de l'armée syrienne libre (ASL) aide une famille après le bombardement d'un quartier à Alep le 20 février 2013. REUTERS/Muzaffar Salman

Les communautés chrétiennes sont en danger en Syrie, où une guerre civile sévit depuis près de deux ans, mais elles ne sont pas des cibles, a affirmé mercredi à Amman l'évêque chaldéen d'Alep.

 

"Je ne pense pas que les chrétiens syriens soient visés mais ils sont en danger comme leurs frères musulmans qui souffrent", a indiqué à l'AFP Mgr Antoine Audo qui participait à une conférence régionale de l'organisation humanitaire catholique Caritas.

Pour Mgr Audo, président de Caritas-Syrie, "les chrétiens en Syrie n'ont pas été déplacés. Mais en raison des violences, ils sont en train de chercher, comme d'autres personnes, à se réfugier dans des endroits plus sûrs".

 

Le cardinal guinéen Robert Sarah, président du Conseil pontifical "Cor Unum" (chargé des oeuvres de l'Eglise) et chef d'une délégation du Vatican en visite en Jordanie participait également à cette conférence.

"L'Eglise n'est pas en faveur de l'émigration des chrétiens syriens", a dit le cardinal à l'AFP, ajoutant que dans "certaines situations où des familles chrétiennes perdent tout, y compris l'espoir de vivre dans leur pays, personne ne peut les empêcher d'aller chercher une nouvelle vie dans un autre pays".

 

Forte de 1,8 million d'âmes, la communauté chrétienne syrienne est restée globalement à l'écart de la révolte populaire devenue conflit armé qui a fait 70.000 morts en majorité des civils depuis mars 2011. Sa hiérarchie et une grande partie de la communauté, par peur des islamistes, ont pris position en faveur du régime.

 

"Destruction mutuelle" des Syriens

Dans le même temps et alors que les violences ne connaissent pas de répit en Syrie, la Russie a mis en garde mercredi le régime syrien et les rebelles contre la poursuite de leur conflit militaire qui mènera à "une destruction mutuelle".

 

"Aucune des parties en conflit ne peut se permettre de miser sur une solution militaire. C'est une voie qui ne mène nulle part, une voie vers la destruction mutuelle", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au cours d'une conférence de presse. "Il est temps de mettre un terme à ce conflit long de deux ans", a-t-il poursuivi.

"Nous voyons des signaux positifs, une tendance vers le dialogue de la part du gouvernement et de la part de l'opposition", a d'ailleurs noté le chef de la diplomatie russe.

 

Le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a annoncé mardi que le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem se rendrait à Moscou le 25 février pour tenter de trouver une issue à la crise, ajoutant que la date pour des négociations séparées avec l'opposition syrienne n'avait pas encore été fixée.

 

La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s'oppose à toute ingérence dans le conflit, qui a fait, selon l'ONU, près de 70.000 morts depuis son commencement il y a près de deux ans.

Seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas, la Russie a jusqu'ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le président Bachar el-Assad. Ces derniers jours, Moscou semble néanmoins multiplié les manoeuvres pour une éventuelle évacuation de ses ressortissants en Syrie.

 

Brahimi prolonge sa mission

Dans ce contexte, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a accepté de prolonger sa mission d'au moins six mois, ont indiqué mercredi des diplomates.

La première mission de six mois de M. Brahimi, qui avait remplacé à ce poste Kofi Annan, prendra fin vendredi.

Mais selon un diplomate onusien sous couvert d'anonymat, "M. Brahimi a accepté de la prolonger de six mois". "Il a le sentiment que sa mission n'est pas finie", a renchéri un autre diplomate, confirmant cette information.

Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe a suggéré dimanche au Caire qu'un dialogue entre l'opposition syrienne et une délégation "acceptable" du régime de Damas se tienne dans un siège de l'ONU.


Obus sur un complexe sportif à Damas

Sur le terrain, un footballeur a été tué et quatre blessés mercredi par la chute de deux obus de mortier sur un complexe sportif du centre de Damas, a indiqué à l'AFP un dirigeant sportif.

 

"L'attaquant Youssef Souleiman, 23 ans, de l'équipe al-Wathba a été tué et quatre joueurs d'Al-Nawaïr de Hama ont été blessés par les éclats d'obus alors qu'ils se trouvaient dans leurs chambres de l'hôtel Techrine", a précisé ce responsable sous le couvert de l'anonymat, qui se trouvait sur place. Les obus sont tombés dans le jardin de l'hôtel contigu au stade, a-t-il précisé.

 

L'agence officielle Sana avait plus tôt affirmé que le footballeur avait été tué et d'autres ont été blessés par la chute de deux obus sur le stade durant l'entraînement.

L'équipe al-Wathba se préparait mercredi après-midi à affronter celle d'al-Nawaïr dans le cadre du championnat de football de Syrie.

 

Tout comme l'an dernier, la compétition se joue exclusivement à Damas car le pays est morcelé et ravagé par un confit armé. La compétition ne verra pas de joueurs connus, car les meilleurs joueurs (une soixantaine) jouent désormais dans les pays voisins. Le championnat compte 16 équipes mais celle d'al-Foutoua s'est désistée "en raison des conditions difficiles dans la ville de Deir Ezzor", la grande ville de l'est de la Syrie, et également à cause du transfert de la plupart de ses joueurs dans d'autres clubs.

 

(Reportage : Deir ez-Zor désertée et en ruine)

 

C'est la deuxième fois en 24 heures que Damas est la cible de bombardements. Mardi, et pour la première fois depuis le début du conflit, deux obus de mortier "ont été tirés par des terroristes en direction de l’enceinte sud du palais Techrine à Damas, faisant des dégâts matériels", selon l’agence officielle SANA. Ils sont tombés devant deux hôpitaux, distants de quelques centaines de mètres de l’enceinte du palais. Le conseil militaire de l’Armée syrienne libre (ASL) a revendiqué sur sa page Facebook le tir contre le palais.

 

Mardi, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait annoncé qu'un tir de missile sol-sol avait fait au moins 31 personnes, dont 14 enfants et cinq femmes, dans le quartier populaire de Jabal Badro, à Alep.

Les communautés chrétiennes sont en danger en Syrie, où une guerre civile sévit depuis près de deux ans, mais elles ne sont pas des cibles, a affirmé mercredi à Amman l'évêque chaldéen d'Alep.
 
"Je ne pense pas que les chrétiens syriens soient visés mais ils sont en danger comme leurs frères musulmans qui souffrent", a indiqué à l'AFP Mgr Antoine Audo qui participait à une...

commentaires (3)

"La Russie avertit le régime syrien et les rebelles d'une destruction mutuelle". Quelle ironie ! Le gouvernement russe y a une responsabilité énorme.

Halim Abou Chacra

11 h 07, le 20 février 2013

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Commentaires (3)

  • "La Russie avertit le régime syrien et les rebelles d'une destruction mutuelle". Quelle ironie ! Le gouvernement russe y a une responsabilité énorme.

    Halim Abou Chacra

    11 h 07, le 20 février 2013

  • J'ai oublié d'ajouter que par le passé, du temps de l'ordre laic, il n'était ni cible , ni en danger, ni ne mourrait pour une cause de printemps à la noix de coco..

    Jaber Kamel

    09 h 10, le 20 février 2013

  • Ah! parce que ça vous console quelque part ? ils meurent mais c'est pas des cibles, sorry les gars ! mais où avez vous la tête ? enfouie dans les sables du désert démocratique ?? incroyable ce titre !!

    Jaber Kamel

    09 h 02, le 20 février 2013

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