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À La Une - Rapport de HRW

Les régimes issus du printemps arabe oublieux des droits de l’homme...

L’ONG constate « la percée de partis islamistes qui menacent d’utiliser la religion pour supprimer les droits des femmes, des dissidents ou des minorités », affirmant qu’ils sont « incompatibles avec l’islam ou la culture arabe ».

Deux ans après l’espoir suscité par le printemps arabe, les nouveaux régimes qui ont vu le jour s’affranchissent trop souvent du respect des droits de l’homme et le défi est maintenant de bâtir des démocraties souscrivant à ces principes, a prévenu hier Human Rights Watch (HRW).


« Il s’avère finalement que la chute des dictateurs était peut-être la partie la plus aisée » des soulèvements en chaîne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qui ont vu tomber les uns après les autres des gouvernements autoritaires. « Le plus difficile est de remplacer des régimes répressifs par des démocraties respectueuses des droits de l’homme », a souligné Kenneth Roth, directeur exécutif de l’organisation de défense des droits de l’homme, en présentant à Londres son rapport 2013.

Human Rights Watch constate ainsi « la percée de partis islamistes qui menacent d’utiliser la religion pour supprimer les droits des femmes, des dissidents ou des minorités », affirmant qu’ils sont « imposés par l’Occident » et « incompatibles avec l’islam ou la culture arabe ».


Le cas de l’Égypte, secouée par une nouvelle vague de violences dans le sillage du deuxième anniversaire de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak, est, à ses yeux, emblématique de la difficulté de faire respecter les droits de l’homme dans une région en pleine mutation.
Sa nouvelle Constitution, rédigée par une commission dominée par les islamistes et contestée par l’opposition, contient des « dispositions vagues » sur la liberté d’expression, la religion ou la famille qui « ont de dangereuses implications pour les droits des femmes et l’exercice des libertés sociales ».


En Libye, fragilisée par la faiblesse de ses structures étatiques, héritage du pouvoir personnel du colonel Mouammar Kadhafi, les nouvelles autorités peinent à contrôler les groupes armés formés pendant le conflit et les milices qui contrôlent plusieurs régions commettent de « graves violences en toute impunité ».
Deux ans après la chute de Kadhafi, « des milliers de personnes » sont toujours détenues soit par le gouvernement, soit par ces milices, sans perspective de jugement pour l’instant, note le rapport.


La situation en Syrie, en proie depuis près de deux ans à la guerre civile, est aussi au centre des préoccupations d’HRW. Les forces gouvernementales sont responsables de « crimes contre l’humanité » et des « crimes de guerre » et certaines forces de l’opposition de « graves exactions », notamment des « actes de torture » et des « exécutions sommaires ».
L’organisation estime que le déferrement du cas syrien devant la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité de l’ONU aurait un effet dissuasif et assurerait un « début de justice » aux victimes. Et elle déplore que beaucoup de gouvernements occidentaux, qui disent pourtant soutenir cette mesure, n’aient pas fait suffisamment pression sur la Russie et la Chine, alliés indéfectibles de Damas, pour qu’elles cessent de faire barrage à une telle mesure.


L’émergence dans la région de véritables démocraties respectueuses des droits de l’homme passe aussi par la mise en place d’institutions de gouvernance efficaces, de tribunaux indépendants et d’une police professionnelle, souligne l’organisation.
Mais la difficulté de la tâche ne saurait justifier « l’aspiration à un retour de l’ancien ordre établi », prévient HRW qui demande aux autres pays d’user de leur influence et de ne pas « fermer les yeux face à la répression », même si c’est « commode sur le plan politique ».
Le soutien de l’Occident aux droits de l’homme et à la démocratie au Moyen-Orient « s’est révélé pour le moins inégal lorsque des intérêts pétroliers, des bases militaires ou les relations avec Israël étaient en jeu », ne manque pas de rappeler par ailleurs l’ONG.

(Source : AFP)

 

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« Il s’avère finalement que la chute des dictateurs était peut-être la partie la plus aisée »...

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