L’olive, de l’arbre au moulin

Un samedi de décembre, dans le Koura (Liban-Nord). Abdelhamid Abdo, 59 ans, a troqué sa blouse de dentiste pour une épaisse chemise à carreaux. Pas de dent cariée à soigner aujourd’hui, mais des olives dont il faut presser l’huile. Une tradition qui remonte à plus de 150 ans dans cette famille libanaise. "Mon grand-père et mon père m’ont appris à produire de l’huile d’olive. C’est un héritage en quelque sorte", explique Abdelhamid Abdo au milieu de ses arbres aux reflets argentés.

Chaque année, quand la saison de la récolte commence, le dentiste ranime la vieille presse hydraulique italienne, qui trône depuis 1966 au rez-de-chaussée de sa maison à Ras Maska, dans le Koura. Le bruit des meules qui tournent emplit la pièce, et le parfum de l’olive se répand dans l’air, jusqu'à s'incruster au plus profond des fibres des vêtements.

A l’entrée, les pick-up et camionnettes se relaient pour déposer leur cargaison d’olives tout juste cueillies. Car nombreux sont les propriétaires d’oliviers à confier leur récolte à Abdelhamid Abdo pour qu’il en fasse une huile vierge première pression à froid.

Devant la presse, l'homme parle peu, concentré sur le processus d’extraction du précieux nectar.

Sitôt en bidons, son huile d’olive est vendue à des commerçants ou des connaissances. Quant aux résidus solides, appelés grignons, ils sont envoyés à des usines qui en extraient l’huile pour faire du savon. La matière solide restante est transformée en charbon pour narguilé ou chauffage.

Une journée en images, du champ à la presse, avec les olives d'Abdelhamid Abdo.

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