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À La Une - Nucléaire

L'UE brandit la menace d'un renforcement des sanctions contre l'Iran

Des mesures qui nuisent aux intérêts économiques russes, estime Moscou.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, samedi, lors d'une réunion à Paphos (Chypre) des ministres européens des Affaires étrangères.

Face à l'impasse sur le dossier nucléaire iranien, l'Union européenne a brandi samedi la menace d'un renforcement des sanctions déjà sévères à l'encontre de Téhéran. Lors d'une réunion à Paphos (Chypre) des ministres européens des Affaires étrangères, de nombreuses voix se sont ainsi élevées en faveur d'un renforcement des sanctions européennes, mais aussi internationales.


Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

Les discussions prévues fin août entre la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, émissaire des grandes puissances sur le nucléaire iranien (le groupe des 5+1: Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et son homologue iranien Saïd Jalili, n'ont toujours pas eu lieu.

Et un nouveau rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est venu alarmer les capitales européennes, confirmant que l'Iran poursuivait ses activités d'enrichissement d'uranium.


Mme Ashton a annoncé samedi qu'elle ne renoncerait pas à faire "tout son possible pour assurer par des négociations que l'Iran remplisse ses obligations".


En attendant, les Européens perdent patience. "Nous ne pouvons accepter que l'Iran cherche à gagner du temps, comme cela a été le cas jusqu'ici, et c'est pourquoi nous allons préparer de nouvelles sanctions, de manière à pouvoir les mettre en œuvre rapidement", a indiqué samedi le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle.
"On est vraiment dans une logique de consensus à ce sujet" au sein de l'UE, a confirmé le ministre belge Didier Reynders.
S'il n'y a pas d'évolution côté iranien, le nouveau train de sanctions européennes sera décidé d'ici à la mi-octobre, a-t-il ajouté.
Ces sanctions "doivent porter en particulier sur les aspects financiers, les aspects commerciaux, les aspects pétroliers", a plaidé le Français Laurent Fabius.


Elles viendraient s'ajouter à un arsenal très étendu de sanctions bancaires et commerciales, internationales, complété par des sanctions unilatérales décidées par l'Europe et les Etats-Unis.


La plus sévère est l'embargo pétrolier mis en place par l'UE et les Etats-Unis, entré officiellement en vigueur en juillet.
Selon un diplomate européen, les revenus pétroliers de l'Iran ont baissé de 50% et le pays commence à connaître des problèmes de stockage de son pétrole invendu. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad vient d'admettre "quelques problèmes" pour écouler le pétrole de l'Iran.


L'UE poussera aussi l'ONU à lui emboîter le pas. Mais un renforcement des sanctions internationales supposerait un feu vert de la Russie. Samedi à Vladivostok (Russie), le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'en est pris aux mesures américaines qui "prennent de plus en plus un caractère extra-territorial qui touche aux intérêts des entreprises russes".
De fait, contrairement aux sanctions européennes qui ne s'appliquent qu'aux entreprises ou aux avoirs étrangers sur le territoire de l'UE, les Etats-Unis peuvent par exemple sanctionner toute entreprise qui achète du pétrole à l'Iran.


"Si M. Lavrov veut éviter des sanctions, il ferait mieux de participer à un consensus au Conseil de sécurité", a commenté M. Reynders. "S'il critique les sanctions parce qu'elles affectent l'économie, nous devrions aussi, nous les Italiens ou les Européens, être les premiers à critiquer ces sanctions", a commenté l'Italien Giulio Terzi.
"Ce n'est pas une question d'intérêts économiques, c'est une question de sécurité de nos citoyens, non seulement dans les pays voisins, mais de la sécurité de toute l'Europe face à la menace potentielle d'un Iran doté de l'arme nucléaire", a souligné M. Terzi.

 

 

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