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Moyen Orient et Monde - Turquie

Tout juste libéré, l’agresseur de Jean-Paul II, Mehmet Ali Agca, proclame « la fin du monde »

L'ancien militant d'extrême droite a répété qu'il était un messie et prévoit d'organiser une conférence de presse demain à Ankara.

Ali Agca a retrouvé sa pleine liberté, hier, après que des médecins de l’armée l’eurent déclaré inapte à faire le service militaire auquel il avait jusqu’alors échappé. Photo AFP

Mehmet Ali Agca, le Turc qui avait tiré le 13 mai 1981 sur Jean-Paul II, a été remis en liberté hier matin. L'ancien militant d'extrême droite, soupçonné d'avoir été utilisé à l'époque par des services de renseignements du bloc de l'Est, a passé dix-neuf ans en détention en Italie avant d'être extradé en 2000 vers son pays d'origine. Il y a purgé d'autres peines liées à des affaires de terrorisme dans les années 1970, notamment le meurtre du journaliste Abdi Ipekçi en 1979.
Agca a quitté la prison à bord d'une voiture aux vitres teintées dans un convoi de quatre véhicules. Avant de monter à bord, il a fait un geste de la main. Il a subi des examens dans un hôpital militaire, où il a été déclaré inapte à servir dans les forces armées en raison d'un déséquilibre mental, a dit l'un de ses avocats, Yilmaz Abosoglu. Une précédente expertise psychiatrique allant dans le même sens n'avait jamais été avalisée par le ministère de la Défense.
Dans un texte manuscrit publié à sa sortie de prison, Ali Agca a répété qu'il était un messie. « Je proclame la fin du monde. Le monde entier sera détruit pendant ce siècle. Tous les êtres humains mourront pendant ce siècle », écrit-il dans ce document signé "Le Christ éternel Mehmet Ali Agca". »
La semaine dernière, Ali Agca a émis le souhait, une fois libre, d'aller se recueillir sur la tombe du pape et de rencontrer Benoît XVI, le successeur de Jean-Paul II. « Je veux aller au Vatican pour y rencontrer le pape Ratzinger. Je veux aussi me rendre sur la tombe d'une des personnalités les plus merveilleuses et les plus respectables du XXe siècle, le pape Jean-Paul II », écrivait-il dans une lettre diffusée par ses avocats.
Ali Agca, 52 ans, affirme que « le monde a besoin d'un nouvel empire américain qui doit devenir le centre dirigeant de la démocratie internationale, de la paix et de la liberté ». Dans un message publié la semaine dernière, il condamne le terrorisme, en particulier le dirigeant d'el-Qaëda Oussama Ben Laden. « Le terrorisme, c'est le Mal, l'œuvre du Malin. Toutes les religions interdisent et condamnent le terrorisme. El-Qaëda est une organisation nazie psychopathe », ajoute-t-il. Pour lui, Ben Laden, Adolf Hitler, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan et l'ancien dirigeant des Khmers rouges Pol Pot « sont les ennemis communs de toutes les religions et de toutes les nations du monde ».
Ali Agca, qui étudie des propositions de livres et de films, promet de faire des révélations après sa remise en liberté, notamment sur les commanditaires de l'attentat du 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre, au cours duquel le pape polonais avait été grièvement blessé. Il s'agit notamment de savoir si les autorités soviétiques, par le truchement des services secrets bulgares, étaient à l'origine de cette tentative d'assassinat.
« Une conférence de presse sera organisée, probablement le 20 (janvier, mercredi). Il répondra à vos questions », a dit l'un de ses avocats aux journalistes devant un hôtel cinq étoiles de la capitale turque, où était auparavant arrivé Mehmet Ali Agca dans une totale confusion médiatique. « Cet événement doit avoir lieu à Ankara », a ajouté l'avocat.
Membre dans sa jeunesse du groupe ultranationaliste turc des « Loups gris », Ali Agca a annoncé l'an dernier qu'il s'était converti au catholicisme.
Mehmet Ali Agca, le Turc qui avait tiré le 13 mai 1981 sur Jean-Paul II, a été remis en liberté hier matin. L'ancien militant d'extrême droite, soupçonné d'avoir été utilisé à l'époque par des services de renseignements du bloc de l'Est, a passé dix-neuf ans en détention en Italie avant d'être...

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