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Moyen Orient et Monde - Reportage

Dans le désert du Sud afghan, l’armée US s’attaque à un ennemi invisible

Les marines devront s'armer de patience face à une guérilla qui a fait ses preuves sous les Soviétiques.
« Il est calme, trop calme. Quelque chose est bizarre. L'ennemi se cache. » Ainsi, le général Larry Nicholson, commandant de l'opération américaine Khanjar, décrivait-il vendredi le district de Nawa, où une partie de ses 4 000 marines avaient été déployés la veille. Dimanche, soit trois jours après le début de l'offensive américaine, la plus importante de l'ère Obama en Afghanistan, ses soldats ne semblaient toujours pas avoir rencontré de forte résistance rebelle, hormis en de rares endroits comme Mian Pushta, où 200 soldats luttaient depuis jeudi contre 40 rebelles. Maigre résistance dans des districts qui n'étaient plus ou peu contrôlés par le gouvernement de Kaboul, et où les talibans avaient parfois mis en place des institutions parallèles. Helmand est la plus grande province du pays, dans un Sud afghan qui compterait 10 000 à 18 000 combattants talibans selon le général néerlandais Mart de Kruif, commandant des 30 000 hommes de troupe de l'OTAN dans cette région.
« C'est le principe même de la guérilla. Les talibans savent que leurs ennemis sont plus nombreux et mieux équipés. Ils les laissent donc avancer, ce qui rend leurs opérations coûteuses en temps et en ressources », explique l'analyste afghan Waheed Mujda. « Nous menons des attaques de guérilla parce qu'ils (les marines) sont nombreux », admet d'ailleurs un porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi. Ses combattants vont s'efforcer, comme à leur habitude, de se fondre dans le paysage, ce qui est aisé. « Nos combattants, c'est la population », affirme-t-il.
« On n'observe pas de résistance importante. L'ennemi se déplace rapidement, en laissant des mines qui font malheureusement des victimes », expliquait dimanche le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Zemarai Bashari. Ces mines et bombes des rebelles ralentissent l'avancée des troupes et font des victimes à moindre frais pour les talibans: six soldats étrangers de l'OTAN, dont quatre Américains, ont été tués hier. Aucun bilan des éventuelles pertes rebelles n'a en revanche été fourni. « On ne sait pas combien d'ennemis ont été tués », admet Zemarai Bashari. « Sous les Soviétiques (dans les années 1980), les moujahidine ne combattaient que s'ils étaient surpris par l'ennemi. Le reste du temps, ils menaient des attaques éclair avant de disparaître », explique M. Mujda.
« Il est calme, trop calme. Quelque chose est bizarre. L'ennemi se cache. » Ainsi, le général Larry Nicholson, commandant de l'opération américaine Khanjar, décrivait-il vendredi le district de Nawa, où une partie de ses 4 000 marines avaient été déployés la veille. Dimanche, soit trois jours...

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