L'ONU exhorte les dirigeants chypriotes à relancer les pourparlers de paix

L'envoyée de l'ONU à Chypre, Maria Angela Holguin Cuellar, a exhorté mercredi les dirigeants de l'île méditerranéenne divisée à relancer les pourparlers de paix afin de mettre fin à des décennies de conflit.

Mme Holguin Cuellar a rencontré le président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, avant de franchir la ligne de cessez-le-feu surveillée par l'ONU pour des entretiens avec Ersin Tatar, le chef de l'Etat séparatiste autoproclamé du nord de Chypre.

"J'ai l'impression que tout le monde veut avancer et que quelque chose se passe sur l'île", a-t-elle déclaré aux journalistes après avoir rencontré M. Christodoulides lors de sa deuxième visite sur l'île.

Cette année marque le 50e anniversaire depuis qu'un coup d'Etat soutenu par Athènes visant à unir Chypre à la Grèce a déclenché une invasion turque qui a divisé l'île en 1974.

Seule Ankara reconnaît le statut d'Etat de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), proclamée par les dirigeants chypriotes turcs en 1983. Les efforts visant à réunifier l'île sont au point mort depuis l'échec du dernier cycle de pourparlers soutenus par les Nations unies en 2017.

L'Etat à majorité chypriote grecque internationalement reconnu plaide pour une réunification de Chypre, membre de l'Union européenne, basée sur un modèle fédéral, tandis que les autorités de la RTCN insistent sur la création de deux Etats séparés.

"Ce qui compte en ce moment, c'est de laisser la diplomatie fonctionner", a déclaré mercredi le porte-parole de la République de Chypre, Konstantinos Letymbiotis.

"Nous espérons que dans les six prochains mois, dans un avenir immédiat, la reprise des négociations deviendra possible", a-t-il ajouté, précisant que l'envoyée de l'ONU rencontrerait à nouveau M. Christodoulides le 13 mai.

Cette initiative de l'ONU est perçue par des observateurs comme une dernière chance pour Chypre.

"Les perspectives d'une solution acceptable par tous s'estompent progressivement", a écrit le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans son dernier rapport.