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Adwan : Les lois actuelles sont suffisantes pour traiter la question des Syriens en situation irrégulière


Adwan : Les lois actuelles sont suffisantes pour traiter la question des Syriens en situation irrégulière

Le député Georges Adwan au cours d'une conférence de presse au Parlement. Photo ANI

Le chef de la commission de la Justice et de l'Administration, le député des Forces libanaises Georges Adwan a estimé mardi que les lois actuelles sont suffisantes pour gérer la présence syrienne au Liban, qu'il s'agisse de réfugiés ou de migrants, appelant également à l'expulsion des Syriens résidant illégalement sur le territoire libanais.

Lors d'une conférence de presse au Parlement, M. Adwan a expliqué que la commission qu'il dirige a étudié les projets de loi et les lois actuelles relatives à la présence syrienne au Liban, ainsi que les textes des accords internationaux, au cours de plus de 20 réunions, et qu'elle est parvenue à trois conclusions principales.

Pays de transit

La première est qu'« il n'y a pas de réfugiés syriens au Liban, car le Liban est un pays de transit », selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information. La deuxième est que les Syriens au Liban doivent respecter les lois libanaises. Dans la troisième conclusion, M. Adwan mentionne l'accord de 2003 entre la Sûreté générale et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés syriens (HCR), et insiste sur le fait que le texte fournit le cadre nécessaire concernant les demandeurs d'asile et les réfugiés au Liban et que « tout écart par rapport à ce texte est une violation des lois et de la constitution ».

Selon Human Rights Watch, le protocole d'accord de 2003 entre la Sûreté générale et le HCR part du principe que le Liban n'est pas un pays de refuge permanent et que le HCR doit trouver ailleurs des lieux de réinstallation pour les réfugiés qu'il reconnaît. Le protocole d'accord prévoit que la Sûreté générale délivre des « permis de circulation » aux demandeurs d'asile et aux migrants pour une période maximale de 12 mois, au cours de laquelle le HCR s'engage à réinstaller dans des pays tiers les personnes qu'il reconnaît comme réfugiés. Les demandeurs d'asile et les réfugiés titulaires d'un permis de circulation sont exemptés d'arrestation et de détention pour séjour illégal dans le pays.

Au Liban, la Sûreté générale est l'organisme responsable de la délivrance des visas temporaires aux frontières et des permis de séjour.

Ghada Ayoub, députée FL, a déclaré à L'Orient Today que, conformément à l'accord, le Liban est habilité à renvoyer les Syriens en situation irrégulière et que ceux qui sont enregistrés auprès du HCR doivent être accueillis par un pays tiers ou renvoyés en Syrie.

« Si le gouvernement et la Sûreté générale mettent en œuvre l'accord signé et appliquent la loi libanaise sur la résidence des étrangers, nous n'avons pas besoin d'une loi supplémentaire », a ajouté M. Adwan, appelant à l'expulsion vers la Syrie de tous les Syriens qui n'ont pas de permis de résidence valide.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati avait également plaidé récemment en faveur de l'expulsion des migrants syriens illégaux.

Le Liban n'est pas partie à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ni à son protocole de 1967. Il n'existe pas de législation au Liban reconnaissant la situation spécifique des réfugiés. Selon les chiffres officiels du HCR, 1,5 million de Syriens sont présents au Liban, dont 779 645 enregistrés auprès de l'organisation. En 2015, le gouvernement libanais a suspendu l'enregistrement des réfugiés syriens auprès du HCR.

Atteinte à l'identité

M. Adwan a appelé le gouvernement sortant et le ministère de l'Intérieur, ainsi que la Sûreté générale, à assumer leurs responsabilités. « Les lois actuelles sont suffisantes pour que le cabinet remplisse ses fonctions dans le dossier syrien », a-t-il estimé. « Le dossier des réfugiés syriens est l'un des plus importants auxquels nous sommes confrontés, car il porte atteinte à notre identité et à notre entité et a des répercussions négatives sur l'économie et les moyens de subsistance des Libanais », a-t-il déclaré.

« La présence syrienne au Liban n'est pas légale, et personne, y compris le HCR, ne devrait la qualifier autrement, et quiconque a une proposition, qu'il accueille les Syriens dans son pays et qu'il mette en œuvre les propositions qu'il souhaite », a ajouté M. Adwan. Avant de poursuivre : « Les pays qui nous font la morale devraient cesser de le faire, car ils essaient d'atteindre leur objectif ».

Le Parlement se réunira mercredi prochain pour discuter de l'enveloppe financière d'un milliard d'euros au Liban offerte par l'UE la semaine dernière et destinée à soutenir son économie chancelante et ses forces de sécurité, ainsi que de l'impact de cette aide sur l'administration de la présence syrienne au Liban. La semaine dernière, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé cette aide au cours d'une visite dans ce pays et l'a exhorté à s'attaquer à l'immigration clandestine vers l'Union européenne. Depuis son annonce jeudi, une grande partie de la classe politique libanaise a dénoncé le programme d'aide comme une tentative de « corruption » des Libanais pour qu'ils acceptent la présence continue de migrants syriens sur leur territoire.

Le chef de la commission de la Justice et de l'Administration, le député des Forces libanaises Georges Adwan a estimé mardi que les lois actuelles sont suffisantes pour gérer la présence syrienne au Liban, qu'il s'agisse de réfugiés ou de migrants, appelant également à l'expulsion des Syriens résidant illégalement sur le territoire libanais.Lors d'une conférence de presse au...