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À La Une - Qatar

Crise dans le Golfe: le chef de la diplomatie turque se rend à Doha

Bahreïn a annoncé avoir arrêté un homme pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux la mise au ban du Qatar.

Les efforts visant à trouver une solution diplomatique à la crise dans le Golfe s'intensifiaient mercredi avec la visite du chef de la diplomatie turque au Qatar, alors que l'ONU s'alarme de l'impact de la fermeture des frontières sur la population. Photo AFP / Karim JAAFAR

Les efforts visant à trouver une solution diplomatique à la crise dans le Golfe s'intensifiaient mercredi avec la visite du chef de la diplomatie turque au Qatar, alors que l'ONU s'alarme de l'impact de la fermeture des frontières sur la population.

L'arrivée de Mevlut Cavusoglu a été confirmée par les médias publics qataris, selon lesquels le responsable turc a salué la "manière sage et calme" dont Doha gère la crise.

Le ministre des Affaires étrangères d'un des plus puissants alliés du Qatar doit avoir un entretien avec l'émir cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, et pourrait enchaîner avec une visite en Arabie saoudite voisine.

Le royaume saoudien "a la capacité de résoudre la crise en tant que (...) grand frère de la région et acteur majeur", a déclaré mercredi le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.

Riyad et ses alliés ont rompu leurs liens diplomatiques le 5 juin avec le Qatar, accusant ce pays de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien sunnite.
Ils ont interdit leurs espaces aériens à ce pays et imposé des restrictions au commerce et au déplacement des personnes, l'Arabie saoudite fermant sa frontière terrestre avec le Qatar.

Doha a fermement rejeté les allégations de ses voisins, les accusant de vouloir s'ingérer dans sa politique étrangère.

 

(Lire aussi : Paris, le « messager » européen du Golfe ?)

 

'Grand embarras'
"Si le programme le permet, je visiterais aussi l'Arabie saoudite", a déclaré M. Cavusoglu, cité par l'agence Anadolu.
Il a ajouté que la situation "causait un grand embarras pour tout le monde", notamment lors du ramadan, le mois de jeûne musulman.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié la décision des pays du Golfe d'"inhumaine", doit par ailleurs avoir un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump dans les prochains jours.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir avait eu mardi une discussion avec le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

Le porte-parole de la présidence turque a également indiqué qu'une réunion tripartite entre Ankara, Paris et Doha était programmée.
Cette série de contacts s'ajoutent aux efforts de médiation déployés par le Koweït, un pays du Golfe qui n'a pas rompu avec le Qatar.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exprimé à ce sujet mercredi son "plein soutien aux efforts du Koweït pour une désescalade des tensions et la promotion d'un dialogue efficace", selon son porte-parole.

A Genève, le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'est dit mercredi "alarmé" par les conséquences de l'isolement diplomatique du Qatar, avertissant qu'il pourrait conduire à encore plus de souffrances pour les populations.

Lorsque la crise a éclaté le 5 juin, Riyad, Abou Dhabi et Manama ont ordonné aux Qataris de quitter leurs pays dans un délai de 14 jours et à leurs citoyens de quitter le Qatar dans le même délai.

 

(Lire aussi : Quelles répercussions de la crise du Golfe sur les relations israélo-qataries ?)

 

Arrestation à Bahreïn
Dans un communiqué, Zeid Ra'ad Al Hussein a averti que cette décision pourrait "sérieusement perturber la vie de milliers de femmes, enfants et hommes".
Il a averti que des couples mixtes et leurs enfants, de même que des personnes ayant un travail dans un des pays concernés, et des étudiants à l'étranger pourraient être "sérieusement touchés".
Le Haut commissaire s'est en outre ému d'apprendre "que les Emirats et Bahreïn menacent d'emprisonner et d'infliger des amendes aux personnes qui expriment de la sympathie pour le Qatar".

Bahreïn a d'ailleurs annoncé mercredi avoir arrêté un homme pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux la mise au ban du Qatar.
Des craintes quant à des pénuries alimentaires ont également vu le jour au Qatar alors que l'émirat importe jusqu'à 90% de ses besoins alimentaires.
Le Qatar a reçu ces derniers jours des livraisons de nourriture en provenance notamment de Turquie, d'Iran et du Maroc.

Sur le plan économique, Qatar Airways est empêchée d'atterrir en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, à Bahreïn, et en Egypte ou de survoler l'espace aérien de ces pays.
La compagnie a cependant affirmé mercredi que la majorité de ses opérations internationales n'avait "pas été affectée" par cette décision.

 

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