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Moyen Orient et Monde - Processus de paix

Pour Netanyahu, la conférence de Paris est une « imposture »

Seules des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens peuvent aboutir, convient Hollande.

La conférence de paix à Paris, qui aura lieu dimanche, « est une relique du passé, un ultime soubresaut du passé avant l’avènement de l’avenir », a déclaré hier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Menahem Kahana/AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié, hier, d'« imposture » la conférence internationale organisée le 15 janvier à Paris pour tenter de relancer l'effort de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens, et prévenu d'emblée qu'elle ne lierait pas Israël. « Cette conférence est une imposture palestinienne sous les auspices de la France et destinée à prendre encore plus de positions anti-israéliennes. Cela fait reculer la paix, et nous ne serons pas liés » par les résultats, a ainsi dit M. Netanyahu lors d'une rencontre avec le ministre norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende. Cette conférence « est une relique du passé, un ultime soubresaut du passé avant l'avènement de l'avenir », a-t-il insisté.
La France réunit dimanche, à Paris donc, les représentants de dizaines de pays et d'organisations pour tenter de recréer un horizon politique entre Israéliens et Palestiniens. Israël n'a cessé de dénoncer l'initiative depuis que la France l'a lancée en janvier 2016. Les Palestiniens au contraire y ont adhéré. La France a envoyé il y a quelques jours les invitations à M. Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas, auxquels le président français François Hollande aurait rendu compte de la conférence. Israël a redit mercredi que M. Netanyahu n'irait pas à Paris.
L'effort pour résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète est moribond depuis l'échec en avril 2014 de la dernière initiative en date, celle de l'administration Obama. Les deux principaux leaders concernés, MM. Netanyahu et Abbas, n'auraient plus eu de rencontre publique substantielle depuis 2010. Depuis lors, le conflit a continué à faire des milliers de morts dans les guerres, les attentats et les violences. Les territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont de nouveau en proie, depuis l'automne 2015, à un accès de tension qui a coûté la vie à environ 250 Palestiniens et une quarantaine d'Israéliens, et qui fait redouter à la France et à la communauté internationale un nouvel embrasement dans une région en flammes.
Hier, M. Hollande a convenu être « lucide » et que « seules des négociations bilatérales » entre Israéliens et Palestiniens pourraient aboutir à la paix. L'objectif de la conférence de Paris est « de réaffirmer le soutien de la communauté internationale à la solution des deux États (israélien et palestinien) et faire que cette solution demeure la référence » du règlement du conflit vieux de presque 70 ans, a déclaré M. Hollande lors de ses derniers vœux au corps diplomatique. « La réunion de dimanche doit rappeler la détermination à soutenir une solution à deux États et faire avancer des solutions concrètes pour le développement des infrastructures, au bénéfice des Palestiniens et des Israéliens, et encourager les échanges entre les sociétés civiles », a-t-il insisté.

Vision d'un grand Israël
La solution à deux États, c'est-à-dire la création d'un État palestinien qui coexisterait en paix avec Israël, reste la référence de la grande majorité de la communauté internationale. Le président américain sortant Barack Obama s'alarmait mardi, dans un entretien avec une chaîne privée israélienne, que « les faits sur le terrain (ne) rendent pratiquement impossible » la création d'un État palestinien et qu'ils ne finissent par réaliser la « vision d'un grand Israël dans lequel l'occupation (des territoires palestiniens) continue indéfiniment ». La colonisation, c'est-à-dire la construction d'habitations civiles israéliennes dans les territoires occupés, « est devenue de plus en plus un obstacle à la possibilité d'une solution à deux États », disait-il.
M. Netanyahu, qui dit soutenir une solution à deux États, réfute catégoriquement que les colonies bloquent la voie de la paix en grignotant le territoire et la continuité de ce qui serait un État palestinien. Il met en cause le refus palestinien d'accepter l'existence d'un État hébreu et les encouragements prodigués, selon lui, par l'Autorité palestinienne aux violences contre les juifs. Il n'a eu de cesse de fustiger l'initiative française, affirmant qu'il appartenait aux deux parties, Israéliens et Palestiniens, de négocier la paix, ce que ne conteste pas la France. M. Netanyahu se dit sans relâche prêt à rencontrer M. Abbas à tout moment. Les deux hommes se rejettent la faute de l'absence de négociations. Mais M. Abbas, frustré par des années de vaines tractations, a clairement fait le choix d'internationaliser la cause palestinienne.
(Source : AFP)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié, hier, d'« imposture » la conférence internationale organisée le 15 janvier à Paris pour tenter de relancer l'effort de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens, et prévenu d'emblée qu'elle ne lierait pas Israël. « Cette conférence est une imposture palestinienne sous les auspices de la France et destinée à...

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