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Attentat d'Istanbul : "J'ai fait le mort pour qu'il arrête de me tirer dessus", raconte le Libanais François Asmar

Si le jeune homme a pu échapper à une mort certaine, ce n'est pas le cas de trois autres jeunes Libanais dont la vie a été fauchée dans l'attaque meurtrière contre le Reina.

Touché d'une balle dans le bras, allongé sous une table, le jeune Libanais François Asmar a fait le mort pendant que le tireur arpentait la discothèque d'Istanbul, Reina, à la recherche de blessés à achever. Photo Ani

Touché d'une balle dans le bras, allongé sous une table, François Asmar a fait le mort pendant que le tireur arpentait la discothèque d'Istanbul à la recherche de blessés à achever.

Comme la plupart des victimes du Reina, un club prisé par la jet set stambouliote et les étrangers aisés, ce jeune Libanais, diplômé en audiovisuel, était venu en touriste à Istanbul, métropole réputée dans tout le Proche-Orient pour sa tolérance et sa diversité.

"Il y a d'abord eu un coup de feu. Alors on a pensé - j'ai pensé - que c'était un homme saoul ou en colère (...). Mais quelques secondes plus tard, on a entendu un fusil automatique", a raconté François Asmar à Reuters sur son lit d'hôpital. "Je me cachais sous la table, assis par terre, mais j'ai dû exposer mon épaule. Il nous tirait dessus au sol (...). J'ai fait le mort pour qu'il arrête de me tirer dessus."

"C'est mon passeport qui ma sauvé la vie car je le portais près du cœur", avait-il indiqué dimanche à la chaîne LBC, expliquant qu'une balle avait effleuré le document.


 

 

Si François a pu échapper à une mort certaine, ce n'est pas le cas de trois autres jeunes Libanais dont la vie a été fauchée dans l'attaque meurtrière contre le Reina.

Comme François, Rita Chami, Elias Wardini et Haykal Moussallem fêtaient le réveillon du Nouvel An, avec 700 à 800 autres personnes, dans la célèbre discothèque quand l'assaillant a ouvert le feu sur la foule, faisant 39 tués et une soixantaine de blessés. Outre François, cinq autres Libanais ont été blessés. 

Le tireur a abattu un policier et un civil à la porte d'entrée du night-club avant de pénétrer dans l'établissement et d'ouvrir le feu sur la clientèle. Des témoins l'ont entendu crier "Dieu est le plus grand" en arabe. L'organisation Etat islamique a revendiqué l'attentat.

(Repère : Ce qu'on sait de l'attaque contre une discothèque d'Istanbul)

 

"Il ne voulait pas seulement blesser"
Selon Mehmet Yilan, barman au club depuis douze ans, l'assaillant s'est délibérément orienté vers la partie la plus fréquentée de cette boîte de nuit située sur la rive européenne du Bosphore, dans le quartier d'Ortaköy.

"Il s'est engouffré à l'intérieur et s'est immédiatement dirigé vers la gauche, là où il y a toujours le plus de monde. (...) Je me demande s'il n'était pas venu avant parce qu'il semblait connaître les lieux", a ajouté le barman, racontant comment le gérant a crié à la foule de s'enfuir. "Il tirait sur tout le monde en visant le haut des corps. Il ne voulait pas seulement blesser."


(Repère : Le club Reina, haut lieu de la vie nocturne à Istanbul)

 

Yilan a pu se réfugier dans une arrière-salle avec cinq clients et deux autres employés du bar avant de descendre vers une terrasse au bord de l'eau. Malgré le temps hivernal, des clients ont sauté dans le Bosphore pour échapper aux balles. "Il n'arrêtait pas de tirer. J'ai appelé la navette qui s'occupe du transfert de nos clients mais il tirait sur l'eau aussi, le bateau ne pouvait pas approcher."

Mehmet Yilan évoque la mort de son collègue Fatih Cakmak, un vigile employé par le Reina, tué dimanche après avoir survécu trois semaines plus tôt à un attentat commis à proximité du stade de football de Beikta, à quelques centaines de mètres de là.

 

 

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