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Moyen Orient et Monde - Élections US

Obama veut un examen approfondi du rôle de Moscou dans la présidentielle

Plusieurs élus veulent rendre public le fait qu'un pays étranger ait pris des initiatives qui érodent les fondations de la démocratie américaine.

Barack Obama s’exprimant mardi au sujet du contre-terrorisme à la base aérienne MacDill de Tampa, en Floride. Mandel Ngan/AFP

Barack Obama a ordonné une analyse approfondie des piratages informatiques menés pendant la campagne présidentielle, déjà considérés par les agences américaines de renseignements comme une « interférence » de la Russie dans le scrutin.
M. Obama a exigé « un examen complet sur ce qui s'est passé lors du processus électoral 2016 », a déclaré hier sa conseillère à la Sécurité intérieure, Lisa Monaco, précisant qu'il voulait disposer d'un rapport avant son départ le 20 janvier. Craignant que la question ne soit glissée sous le tapis par la future administration Trump, des élus démocrates de haut rang ont réclamé au président sortant de rendre publics les éléments essentiels de ce dossier. « En sapant la confiance des Américains et des étrangers dans les institutions américaines, la Russie non seulement fragilise notre pays mais aussi génère de l'incertitude et de l'instabilité au niveau mondial », ont expliqué des responsables démocrates de la Chambre des représentants dans un courrier à M. Obama. Les élus ne prétendent pas contester le résultat de l'élection, mais veulent rendre public le fait qu'un pays étranger ait pris des initiatives qui érodent les fondations de la démocratie américaine.
Le sénateur Ron Wyden et six autres démocrates de la commission du Renseignement du Sénat ont aussi demandé au président Obama d'en dire plus, dans un courrier daté du 29 novembre. « Il y a des informations sur le gouvernement russe et l'élection américaine qui mériteraient d'être déclassifiées et rendues publiques », ont-ils écrit.
Selon Susan Hennessey, ex-avocate de l'agence de renseignements NSA devenue experte en cybersécurité au centre de réflexion Brookings, le problème de l'interférence de Moscou est réel et il ne s'agit pas de manœuvres politiciennes fomentées par des perdants amers. « L'élection était vraiment très serrée, c'était un événement important. Et c'est pour ça que c'est crucial d'avoir des réponses vraiment sérieuses à tout ça », affirme-t-elle à l'AFP. Ces menaces ne visent pas seulement les États-Unis, souligne Mme Hennessey. Elle rappelle que WikiLeaks a publié la semaine dernière des documents sur l'agence allemande de renseignements (BND) qui a mis dans l'embarras la chancelière Angela Merkel, candidate à sa réélection fin 2017.
Début octobre, le département de la Sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement (DNI) avaient conclu que la Russie avait piraté les comptes de personnalités et d'organisations politiques dans le but « d'interférer dans le processus électoral américain ». Les deux agences faisaient référence à la publication par le site WikiLeaks d'e-mails piratés sur les comptes de l'ancien directeur de campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton, John Podesta, et du Parti démocrate. Publiés au compte-gouttes pendant des mois avant l'élection, ces e-mails ont fait des dégâts. Plusieurs d'entre eux du Parti démocrate, publiés juste avant la convention d'investiture du parti en juillet, ont conduit à la démission de sa présidente, Debbie Wasserman Schultz. Ils ont aussi révélé des détails sur les discours rémunérés de Mme Clinton devant des banquiers de Wall Street.

« Risible » selon Trump
Ces révélations ont nourri les accusations d'une intervention de Moscou dans la campagne au profit de M. Trump, qui a des entreprises en Russie et une vision moins antagoniste du président russe que l'administration Obama et Mme Clinton.
Le président élu Donald Trump, qui a multiplié durant la campagne les propos flatteurs envers le président russe Vladimir Poutine, a toujours affirmé qu'il ne croyait pas à une intervention de Moscou visant à affaiblir sa rivale démocrate Hillary Clinton. Interrogé mercredi par le magazine Time qui lui demandait si les conclusions des agences de renseignements étaient politiquement motivées, le président élu a répondu : « Je le crois. » « C'est devenu risible (...) À chaque fois que je fais quelque chose, ils disent : Oh, c'est la Russie qui s'en est mêlée », a-t-il lancé. « Ce pourrait être la Russie, la Chine, ou n'importe quel type chez lui dans le New Jersey. »
Les élus républicains ne se sont pas joints à cette demande d'examen supplémentaire, s'inquiétant d'une initiative qui plomberait les débuts de la présidence de Donald Trump. Mais le sénateur républicain Lindsey Graham a annoncé qu'il organiserait des auditions à ce sujet l'an prochain.
(Source : AFP)

Barack Obama a ordonné une analyse approfondie des piratages informatiques menés pendant la campagne présidentielle, déjà considérés par les agences américaines de renseignements comme une « interférence » de la Russie dans le scrutin.M. Obama a exigé « un examen complet sur ce qui s'est passé lors du processus électoral 2016 », a déclaré hier sa conseillère à la...

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