Le bloc parlementaire du Changement et de la réforme a réaffirmé mardi la solidité de ses liens avec le Hezbollah, assurant qu'une discorde entre chrétiens et chiites n'aura pas lieu.
Abordant la question des rapports entre le bloc affilié au président de la République, Michel Aoun, et le parti chiite, le chef du Courant patriotique libre (principale composante du bloc), Gebran Bassil, a martelé : "La discorde entre chrétiens et chiite n'aura pas lieu, ni aujourd'hui ni demain. La coexistence est un héritage inébranlable. Les élections syndicales, législatives, présidentielle ou autres ne sauraient mener (à la discorde). Notre relation avec le Hezbollah est aujourd'hui plus solide que jamais".
Ces propos interviennent au moment où le gouvernement qu'est censé former le chef du courant du Futur, Saad Harri, n'a toujours pas vu le jour. Nombre d'observateurs estiment que le Hezbollah, de même que le mouvement Amal, formant le tandem chiite dominant, seraient à l'origine du blocage.
"Aujourd'hui, le peuple attend de nous que nous construisions l'Etat, et nous ne pouvons pas le décevoir. Notre accord avec le Hezbollah se fonde donc sur (...) l'édification de l'Etat", a ajouté Gebran Bassil, ministre sortant des Affaires étrangères.
"Le débat actuel autour du prochain gouvernement va au delà de l'attribution des portefeuilles, a-t-il dit. Aujourd'hui, nous sommes en présence d'une nouvelle donne, et certains la refusent. Nous pensons qu'un gouvernement de 24 ministres suffirait pour représenter tous les pôles politiques. Et nous considérons que le nouveau mandat (sous la présidence de Michel Aoun), débutera après les élections législatives" prévues en mai prochain, a-t-il ajouté.
Au sujet du gouvernement, le président Aoun a pour sa part affirmé mardi devant ses visiteurs qu'"il n"y a pas de craintes d'un retard pour former le prochain cabinet". Il a espéré que le gouvernement sera "bientôt formé" afin d'"atteindre les objectifs" qu'il s'est fixé, en tête desquels la lutte contre la corruption.
(Lire aussi : Les contours des rapports futurs entre Baabda, le Hezbollah et les FL commencent à se préciser)
Non à la loi de 1960
Concernant les rapports entre le CPL et les Forces libanaises de Samir Geagea, M. Bassil a souligné que l'entente avec ce parti "ne représente pas un tandem chrétien". "Nous nous sommes mis d'accord avec les FL pour redonner leur place aux chrétiens au sein de l'Etat, et non pas de donner l'Etat aux chrétiens", a-t-il expliqué.
"Pour ce qui est du courant du Futur, nous nous sommes mis d'accord de mettre en application le Pacte national (garant de la parité islamo-chrétienne). Il n'y aura plus d'affrontement avec le Futur", a-t-il fait savoir, observant que le gouvernement "verra le jour tôt ou tard" et que "ceux qui retardent sa formation ne font que nuire à eux-mêmes".
Sur un autre plan, Gebran Bassil a réaffirmé son rejet "catégorique" de la loi électorale de 1960, actuellement en vigueur. "Non à la loi de 1960 et non à une nouvelle prorogation du mandat des députés. Oui à la proportionnelle", a-t-il lancé.
Les assurances du chef de la diplomatie interviennent alors que des spéculations sur un déblocage prochain de la formation du cabinet ont pointé lundi, parallèlement à des informations sur un resserrage des rangs au sein du 8 Mars, notamment entre le Hezbollah, Amal, les Marada et le CPL. Il est avéré que le Hezbollah, à la suite de son entretien en fin de semaine dernière avec Gebran Bassil, a réussi à obtenir des réassurances, si ce n'est sur la constance du président Michel Aoun en faveur de l'axe de la "moumanaa", du moins sur l'abstention, jusqu'à nouvel ordre, du chef de l'Etat, de prendre des positions à même de compromettre cet axe.
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commentaires (8)
Merci au chef de la diplomatie vous commencer a comprendre le jeu diplomatique vous n'avez pas renier la neutralité du liban par rapport au pb régionaux, vous n'avez pas non plus confirmer le triptyque comme ils le voulaient et n'avez pas annuler la premiere visite du chef de l'etat vers l'arabie saoudite !!!
Bery tus
22 h 08, le 06 décembre 2016