Philippines : les positions d'un groupe islamiste pilonnées à l'artillerie

L'artillerie de l'armée philippine pilonnait dimanche les positions de militants islamistes soupçonnés d'avoir mené un attentat à la bombe meurtrier à Davao, la ville du président Rodrigo Duterte dans le sud de l'archipel.

Les soldats philippins tentent de déloger le groupe Maute d'une mairie abandonnée et d'autres positions qu'ils occupent à Butig, localité montagneuse reculée à majorité musulmane de l'île méridionale de Mindanao.

Des affrontements ont éclaté samedi soir entre les militants qui ont prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI) et l'armée. Selon un porte-parole de celle-ci, le général Restituto Padilla, onze extrémistes ont été tués et cinq autres ont été blessés. L'armée n'a pas récupéré les corps des islamistes, a-t-il cependant ajouté. Deux soldats ont également été blessés.

L'armée a obtenu des photographies montrant le drapeau noir de l'EI flottant au-dessus d'un bâtiment occupé mais les journalistes présents n'étaient pas en mesure de le confirmer.

Les Mautes sont l'une des multiples bandes islamistes armées présentes sur Mindanao qui ont prêté allégeance à l'EI. Lors d'affrontements passés avec les militaires, les militants de Maute ont été vus avec des drapeaux de l'EI.

Le siège du groupe à Butig fait suite à l'arrestation de trois de ses membres le mois dernier, accusés d'avoir commis un attentat en septembre à Davao, localité d'origine du président Duterte qu'il a longtemps dirigée et principale ville de Mindanao. Quinze personnes avaient été tuées dans l'explosion d'une bombe.
Les 17.000 habitants de Butig ont fui les lieux lorsque les islamistes ont occupé sa mairie.

En juin, les forces gouvernementales avait neutralisé un camp d'entrainement des Maute après 10 jours de combats. Quatre militaires philippins et plusieurs dizaines de militants islamistes avaient été tués, selon l'armée. En février, le groupe avait attaqué un poste militaire reculé de Butig. Six soldats et 12 islamistes avaient été tués au terme d'une semaine de combats.

Les Mautes, que les autorités ont présenté comme une bande de petits criminels spécialisés dans l'extorsion, ont également décapité d'après l'armée deux employés d'une scierie au mois d'avril.