Déception féminine à l’égard des tractations autour du gouvernement

Il semble que l'élément féminin sera une fois de plus le grand oublié du nouveau gouvernement, à l'exception peut-être de Leila Solh-Hamadé, vice-présidente de la Fondation al-Walid ben Talal. Mais dans la valse des noms de ministrables, ce sont surtout des hommes qui se préparent à entrer dans la danse. C'est du moins ce qui ressort à ce stade des résultats des tractations en cours. Les choses peuvent bien entendu encore évoluer, mais beaucoup de femmes politiquement actives ne se font pas d'illusions. C'est le cas, entre autres, de Hayat Arslane, présidente du comité pour l'autonomisation politique des femmes, et Nada Zaarour, présidente du parti des Verts.
Les deux ne cachent pas leur déception. « Nous avons toujours considéré qu'un cabinet qui ne comporte pas d'éléments féminins est synonyme de sous-développement », a commenté Mme Arslane, citée par l'agence locale al-Markaziya. « Il est honteux que le nouveau gouvernement démarre en l'absence d'une composante dynamique et efficace de la société. De nombreuses femmes ont des compétences qui leur permettent d'occuper des postes importants, et nous nous attendions à un début de réforme qui commence par une représentation équitable de toutes les composantes de la société au sein du gouvernement ou de l'administration, mais il n'en est rien apparemment », a ajouté Mme Arslane qui a aussi plaidé pour la présence de jeunes au sein de la nouvelle équipe ministérielle.
Mme Zaarour a, pour sa part, fait état de contacts établis avec les personnes concernées au sujet de la présence de femmes au gouvernement. « Cette question est très importante, tout comme celle de l'environnement. Nous constatons malheureusement que le dossier écologique est tout aussi marginalisé. Tout le monde ne parle que des ministères dits régaliens alors que le portefeuille de l'Environnement est complètement ignoré », a déploré la présidente des Verts pour qui ce portefeuille est « plus important que beaucoup d'autres parce qu'il touche directement aux conditions de vie et à la santé de la population ».