Une école pour filles incendiée par des combattants dans le nord de l'Afghanistan

Des hommes armés ont incendié une école pour filles et détruit le mobilier et les livres dans le nord de l'Afghanistan où s'étendent les combats entre gouvernement et talibans, ont rapporté samedi des sources locales.

L'incident qui n'a pas fait de victimes s'est produit vendredi soir à Shibirghan, la capitale provinciale du Jawzjan, à 150 km environ à l'ouest de Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord, a indiqué à l'AFP le porte-parole du gouverneur Reza Ghafoori. "Des hommes en armes sont entrés dans l'école vers 10 heures du soir, ont frappé les gardes et ont mis le feu aux chaises, aux livres et aux salles de classe", a-t-il expliqué.
"Ils ont averti que les filles ne devaient pas se rendre à l'école" a-t-il ajouté en citant les gardes témoins.

L'adjoint au chef de la police Abdul Hafiz Khasheh, qui a confirmé l'incident, a accusé les talibans d'en être responsables: "C'étaient des talibans, ils ont déjà brulé des écoles dans la région" a-t-il assuré à l'AFP, annonçant qu'une enquête était en cours.

Pendant qu'ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001, les talibans avaient interdit aux femmes et aux filles d'accéder à l'éducation.

Les écoles de filles ont pu commencer à rouvrir après l'invasion américaine qui les a chassés du pouvoir.
Mais alors que leur insurrection armée contre le gouvernement de Kaboul s'étend, les bâtiments scolaires, le personnel et les étudiants ont fait l'objet de nombreuses attaques armées.

Samedi, le porte-parole du gouvernement Shahhussain Murtazawi a indiqué à la presse que plus de 300 écoles ont été détruites au cours des deux derniers mois, la plupart par des insurgés qui intensifient leur campagne à travers le pays. "Ces talibans qui prétendent combattre au nom de l'Islam ont détruit 302 écoles, une cinquantaine de mosquées et plus de 40 centres de soin en deux mois dans onze provinces" a-t-il rapporté.

Les organisations comme Human Rights Watch ont également dénoncé l'occupation d'écoles par les combattants de tous bords, insurgés et forces régulières, qui y établissent leurs positions, empêchant les enfants d'aller en cours, surtout les filles - leurs parents ne voulant pas les exposer à une présence masculine.