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Défense: l'Otan et l'UE partenaires, pas rivales, réaffirment leurs dirigeants

L'Otan et l'UE ont réaffirmé jeudi qu'elles étaient partenaires en matière de défense et non rivales afin d'apaiser certaines craintes, des Britanniques en particulier, sur les ambitions des Européens dans la coopération militaire.

"Je crois vraiment qu'il est complètement possible de renforcer la défense européenne sans faire double emploi avec les efforts de l'Otan", a plaidé son secrétaire général Jens Stoltenberg, à l'issue d'une réunion à Bruxelles consacrée à la coopération UE-Otan notamment dans la gestion de la crise migratoire.

De son côté, Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, qui participait à la réunion, a dû de nouveau s'expliquer devant la presse sur sa proposition -formulée en septembre- de créer à Bruxelles un quartier-général unique qui piloterait toutes les opérations civiles et militaires de l'Union.

Cette proposition s'inscrit dans le cadre plus large d'une "autonomie stratégique" renforcée de l'UE face aux multiples menaces en matière de sécurité, voulue par Mme Mogherini et soutenue ardemment par quatre grandes capitales: Paris, Berlin, Rome et Madrid.

"Permettez-moi de clarifier cela immédiatement, je dois le faire encore et encore: premièrement nous ne projetons pas de créer une armée européenne", a réitéré Mme Mogherini, en arrivant à la réunion au siège bruxellois de l'Otan.
"Nous ne projetons aucun quartier général comme en dispose par exemple l'Otan avec SHAPE" (Supreme Headquarters Allied Powers Europe), le QG militaire de l'Otan situé à Mons en Belgique, a ajouté l'ex-ministre italienne.

Elle a fait valoir que l'UE avait besoin d'"améliorer ses structures de commandement" des opérations civiles et militaires conduites en Afrique ou en Méditerranée.
"Mais cela peut être fait, comme je l'ai dit, sans aucune forme de chevauchement ou de doublon avec l'Otan", a insisté Mme Mogherini.

Allié indéfectible des Etats-Unis, le Royaume-Uni, qui est l'une des deux premières puissances militaires européennes avec la France, s'est toujours opposé au concept d'armée européenne, et craint que sa sortie prochaine de l'UE n'encourage certains sur le continent à développer cette idée.

Le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, a assuré mercredi que beaucoup d'autres pays de l'UE partageaient sa "très forte opposition" à ce qui risquerait à ses yeux de saper l'autorité de l'Otan, fondée en 1949 pour défendre le Vieux continent contre le bloc communiste.
"C'est important que nous ne construisions pas des structures qui doublonnent", a soutenu jeudi son homologue allemande Ursula von der Leyen, se voulant rassurante.

De son côté la France se plaint régulièrement de manquer de soutien militaire européen pour ses interventions, au Sahel notamment. L'armée française "ne pourra pas être éternellement l'armée européenne", avait prévenu le 7 octobre son Premier ministre Manuel Valls.

L'Otan et l'UE ont réaffirmé jeudi qu'elles étaient partenaires en matière de défense et non rivales afin d'apaiser certaines craintes, des Britanniques en particulier, sur les ambitions des Européens dans la coopération militaire.
"Je crois vraiment qu'il est complètement possible de renforcer la défense européenne sans faire double emploi avec les efforts de l'Otan", a plaidé son...