Algérie: démission du patron du FLN, principale force politique du pays

Le secrétaire général du Front de Libération nationale (FLN), Amar Saadani, a annoncé samedi sa démission de la principale force politique d'Algérie, un an après avoir été l'instrument de la chute du puissant patron du Renseignement.
"Je vous présente ma démission et je vous demande avec insistance de l'accepter", a déclaré M. Saadani à la fin d'une réunion du comité central de ce parti présidé par le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika, à laquelle a assisté un journaliste de l'AFP.
M. Saadani a évoqué des raisons de santé expliquant son absence prolongée cet été. Des rumeurs circulaient sur son éventuelle démission depuis vendredi, mais son annonce a pris de court les membres présents.
"Une nouvelle page se tourne au FLN", a écrit le site d'information TSA. "Reste à savoir les raisons de ce changement que personne ne prédisait il y a encore quelques jours. Les raisons de santé constituent une partie de l'explication. Mais il y a sans doute d'autres raisons. Plus politiques".
Pour le reste de son mandat jusqu'en 2020, M. Saadani sera remplacé par l'ancien ministre de la Santé Djamel Ould Abbès.
M. Saadani, 66 ans, était à ce poste depuis août 2013. Le FLN, ancien parti unique, domine la scène politique algérienne depuis plus d'un demi-siècle et sert de redoutable machine électorale à M. Bouteflika.
Ancien syndicaliste ne faisant pas partie des anciens Moudjahidine, vétérans de la guerre d'indépendance, Amar Saadani est une figure atypique du paysage politique algérien.
Inconnu il y a moins de 15 ans, il a réussi à se hisser à la tête de l'Assemblée nationale en 2004 et à prendre la tête du FLN en 2013, au détriment de personnalités à la renommée bien plus établie.
Début 2014, il a provoqué un séisme politique dans le pays en critiquant violemment le général Mohamed Médiene, dit Toufik, qui était alors le tout-puissant patron des services de renseignements.
Le mythique général Mediene, dont les Algériens n'osaient pas prononcer le nom, a été limogé en septembre 2015 par le président Bouteflika, et les services qu'il a mis 25 ans à construire ont été réformés.
Il a été soupçonné d'un manque de soutien à un quatrième mandat de M. Bouteflika en avril 2014, un an après un accident vasculaire cérébral qui a affaibli la santé du chef de l'Etat.
Son départ avait marqué la prise de contrôle totale du président Bouteflika et de son entourage sur l'armée et ses services de renseignements.