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Moyen Orient et Monde - Turquie

Erdogan défend une reconduction de l’état d’urgence

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu hier la reconduction attendue de l’état d’urgence en vigueur depuis le putsch avorté de juillet. Murat Cetinmuhurdar/Presidential Palace/HOL/Reuters

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu hier la reconduction attendue de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté de juillet. Le Conseil national de sécurité, présidé par M. Erdogan, « a estimé que la période de trois mois n'était pas suffisante et qu'il était dans l'intérêt de la Turquie de la prolonger de trois mois », a expliqué le président turc lors d'une allocution devant des élus locaux à Ankara. « Même douze mois pourraient ne pas être suffisants », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Le gouvernement va prendre les mesures nécessaires. »
Pour M. Erdogan, le maintien de l'état d'urgence est nécessaire non seulement pour démanteler les réseaux de putschistes présumés, mais aussi pour faire face à l'insurrection kurde dans le sud-est du pays.
Les autorités turques ont d'ailleurs suspendu la diffusion satellitaire de dix chaînes prokurdes en invoquant l'état d'urgence, a indiqué hier un responsable local dans le sud-est à majorité kurde du pays. Selon lui, les dix stations de télévision, parmi lesquelles figure une chaîne pour enfants, ont été suspendues mercredi soir du bouquet satellitaire Turksat qui les diffusait. La plupart de ces chaînes sont basées à Diyarbakir dans le sud-est du pays. La diffusion de deux radios a également été suspendue, selon la même source.
L'état d'urgence a également donné les coudées franches aux autorités pour mener de vastes purges visant notamment les partisans présumés de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch. Les autorités turques avaient annoncé mercredi que 32 000 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de ces purges. Des milliers d'autres ont été suspendues de leurs fonctions dans l'administration ou limogées.
Alors que la Turquie n'a toujours pas réussi à obtenir son extradition des États-Unis, M. Gülen a déclaré, pour la première fois depuis la tentative de putsch du 15 juillet, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Die Zeit, être sûr et certain que M. Erdogan est le véritable responsable du putsch. À la question de savoir si le chef de l'État turc a ourdi la tentative de coup de force, Gülen, qui vit en Pennsylvanie, répond par ces mots : « Jusqu'à maintenant, je pensais seulement que c'était une possibilité. Maintenant, je pense que c'est certain. » Le prédicateur ajoute qu'un officier turc a récemment déclaré que le chef d'état-major général et le chef des services de renseignements s'étaient vus au QG de l'armée le soir du putsch, ajoutant ceci : « Ils savaient déjà tout ce qui allait se dérouler par la suite. » Selon Fethullah Gülen, la tentative de coup de force a donné au président Erdogan un prétexte pour limoger des milliers de personnes considérées comme des opposants, au sein des ministères, de l'armée, de la police et de l'appareil judiciaire, et pour faire arrêter des avocats, des hommes d'affaires, des journalistes.
(Sources : agences)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu hier la reconduction attendue de l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch avorté de juillet. Le Conseil national de sécurité, présidé par M. Erdogan, « a estimé que la période de trois mois n'était pas suffisante et qu'il était dans l'intérêt de la Turquie de la prolonger de trois mois », a expliqué le président turc lors...

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