Hongrie: 13 ans de prison pour le leader d'un groupuscule d'extrême droite

Le leader d'un groupuscule d'extrême droite hongrois jugé pour des agressions commises contre des hommes politiques à la fin des années 2000 a été condamné mardi à treize ans de prison ferme par la justice hongroise.

Un tribunal de Budapest a jugé György Budahazy, 47 ans, coupable d'"actes terroristes" avec 16 autres membres de la formation baptisée "Hunnia", aujourd'hui disparue, contre lesquels des sanctions de dix mois à 12 ans de prison et deux peines avec sursis ont été prononcées.

Ces militants d'extrême droite, dont le procès a démarré en 2011, étaient accusés d'avoir mené une série d'attaques entre 2007 et 2009, avec des armes à feu et des cocktails Molotov, contre des députés socialistes et libéraux alors au pouvoir, à leur domicile.

Le parquet, qui avait requis vingt ans de prison, a estimé que l'objectif du groupe était d'intimider les parlementaires pour influencer leur vote.
Cette série d'attaques est unique dans l'histoire hongroise des dernières décennies, avait remarqué le procureur à l'issue du procès, en mai.

György Budahazy, qui a dénoncé "un procès mascarade", est soutenu depuis le début de ses ennuis judiciaires par le parti hongrois d'extrême droite Jobbik qui a qualifié mardi le verdict d'"injuste" et de "plus grande honte" depuis le retour de la démocratie en Hongrie en 1990.

Le parquet a annoncé qu'il ferait appel du verdict, plus clément que ses réquisitions, provoquant un moment de tension dans le tribunal où se trouvaient de nombreux supporters des accusés.
György Budahazy s'était fait un nom en Hongrie en 2002, après avoir occupé un pont du centre de Budapest, paralysant la circulation pour protester contre la victoire électorale des socialistes.

Il était également parmi les meneurs des manifestations antigouvernementales de 2006 contre la majorité socialiste, éclaboussée par un scandale, les plus importantes de l'histoire hongroise récente.