Tour de France : revoilà Voeckler !

Mal en point en début de Tour, le coureur d’Europcar a signé un superbe come-back hier lors de la 10e étape qui relie Mâcon et Ballegarde-sur-Valsérine. C’est la deuxième victoire française sur cette 99e édition.
Thomas Voeckler est de retour ! Arrivé sur le Tour de France avec une préparation tronquée à cause d’une blessure au genou, le leader d’Europcar a connu une première semaine très délicate. Il a perdu du temps sur les leaders à chaque fois que la route s’élevait pour pointer hier matin à 26’07’’ de Bradley Wiggins. De quoi mettre à mal ses ambitions au classement général mais pas sa soif de victoire. À 33 ans, le quatrième de l’édition 2011 a brigué la troisième victoire d’étape de sa carrière sur le Tour. Il était le plus fort du groupe d’échappés et il l’a montré. Avec en sus le maillot blanc à pois rouge et le prix du plus combatif de l’étape. Un bien beau retour au premier plan pour le chouchou des Français.

Voeckler était le plus fort
Thomas Voeckler a retrouvé hier toutes ses sensations pour la première journée en haute montagne. Parti dans l’échappée initiale de 25 coureurs, il s’est découvert dans le col du Grand Colombier. La première ascension classée hors catégorie de ce Tour de France. Le quatrième du général en 2011 a pris ses responsabilités et a fait le ménage dans le groupe de tête. Il a imprimé son rythme tout au long de la fin de l’étape. Sans se ménager en passant en tête des deux derniers cols de l’étape. Seuls trois coureurs ont pu prendre sa roue : Michele Scarponi de l’équipe Lampre, Luis Leon Sanchez de Rabobank et Dries Devenyns de la formation Omega Pharma – Quick Step. Au prix d’un effort considérable, Jens Voigt (Radioshack) a pu faire la jonction dans la plaine à dix kilomètres de la ligne.
Pourtant, on a bien cru que la victoire allait lui échapper lorsque Devenyns a placé une attaque tranchante à trois kilomètres de l’arrivée. Derrière, ça sentait l’enterrement de première classe. Voeckler et Sanchez ont commencé à se regarder en chiens de faïence.

Marqué à la culotte par ses partenaires d’échappée, Voeckler qui semblait désarmé a pu sortir à la pédale dans les derniers 1 500 mètres en montée. Suffisant pour revenir sur le Belge, le déposer et lever fièrement les bras en l’air sur la ligne. Le coureur Europcar qui a effectué trois tours sur le podium à Bellegarde, endossant le maillot à pois et recevant le prix de la combativité, doit en fait une fière chandelle à deux personnes. Jens Voigt d’abord. L’Allemand, lui, y a cru jusqu’au bout. Revenu au courage dans la dernière descente alors qu’il avait été décroché dans le Grand Colombier, morceau de choix de ce 10e acte, il a sans doute pensé qu’il n’avait pas produit tous ces efforts pour rien. Alors il a chassé derrière Devenyns. Sans lui, le Belge aurait probablement remporté cette étape. Voeckler, dans un dernier sursaut, a décidé d’aller chercher le vieux grognard de RadioShack.

Nibali a essayé... Wiggins a souffert
En retrait du combat pour l’étape, on attendait aussi la première grande bagarre entre les favoris pour ce premier sommet alpestre. Mais le magnifique Grand Colombier, première ascension hors catégorie de ce Tour 2012, était sans doute trop loin de l’arrivée pour offrir un combat à la hauteur de ses majestueux paysages.
Même si le maillot jaune Bradley Wiggins a connu quelques soubresauts sur la fin de l’étape, il n’a jamais tremblé. Bien entouré par ses coéquipiers Christopher Froome et Richie Porte, le Britannique a contrôlé la course des leaders jusqu’à 20 kilomètres de l’arrivée. Jurgen Van den Broeck, par trois fois dans le col du Grand Colombier, puis Vincenzo Nibali dans la descente ont essayé. En vain.

L’Italien, trouvant son coéquipier Peter Sagan, échappé depuis le matin, en point d’ancrage, a compté un peu plus d’une minute d’avance au pied du col de Richemont. Malheureusement pour lui, Sagan l’a laissé seul trop vite. Isolé face au vent de face, le leader de la Liquigas n’a pas tenu. Bradley Wiggins, lui, n’a jamais paniqué. Très bien entouré par ses équipiers, le maillot jaune a mis fin à la fronde et passé une fin d’étape tranquille, malgré la minibanderillette de Cadel Evans à... 600 mètres de l’arrivée. L’Australien a accéléré, a fait grimacer un Wiggins esseulé, mais qui n’a pas craqué. Qu’on se le dise, malgré près de deux minutes d’avance au général, le Britannique n’a pas encore gagné le Tour de France.

Les classements

Étape :
Voici le classement de la 10e étape du Tour de France, disputée hier entre Mâcon et Bellegarde-sur-Valserine :
1. Thomas Voeckler (Fra/EUC) les 194,5 km en 4h 46’ 26”
(moyenne : 40,7 km/h)
2. Michele Scarponi (Ita/LAM) à 0’03”
3. Jens Voigt (All/RSH) 0’07”
4. Luis Leon Sanchez (Esp/RAB) 0’23”
5. Dries Devenyns (Bel/OPQ) 0’30”
6. Sandy Casar (Fra/FDJ) 2’44”
7. Egoi Martinez (Esp/EUS) 2’44”
8. Pierre Rolland (Fra/EUC) 2’44”
9. Jürgen Van den Broeck (Bel/LTB) 2’44”
10. Dmitriy Fofonov (Kaz/AST) 2’52”.

Général :
Voici le classement général du Tour de France après la 10e étape, courue hier :
1. Bradley Wiggins (G-B/SKY) 43h 59’ 02”
2. Cadel Evans (Aus/BMC) à 1’53”
3. Chris Froome (G-B/SKY) 2’07”
4. Vincenzo Nibali (Ita/LIQ) 2’23”
5. Denis Menchov (Rus/KAT) 3’02”
6. Haimar Zubeldia (Esp/RSH) 3’19”
7. Maxime Monfort (Bel/RSH) 4’23”
8. Jürgen Van den Broeck (Bel/LTB) 4’48”
9. Nicolas Roche (Éir/ALM) 5’29”
10. Tejay Van Garderen (É-U/BMC) 5’31”.

Le peloton veut tourner la page Di Grégorio

La gazette