Acte I. Là-dessus, Lamar Odom n’a pas digéré d’avoir servi de monnaie d’échange. Le meilleur sixième homme de la saison passée a demandé à partir. Où ? Dallas, le champion en titre, qui avait humilié les Lakers en play-offs en mai.
Acte II. « CP3 » est finalement bien arrivé à Los Angeles. Mais aux Clippers ! Une transaction acceptée par Stern, à la grande fureur des Lakers, qui dans le même temps échouaient à recruter la star d’Orlando Dwight Howard.
Acte III. Depuis que le drame s’est noué, c’est le déchaînement médiatique. « Je viens pour gagner le titre, ça n’a jamais été fait », a clamé Chris Paul, conscient que la franchise est historiquement l’une des pires des États-Unis, tous sports confondus. En 41 ans d’existence, les Clippers n’ont jamais gagné un titre, même dans leur division. Depuis leur installation à Los Angeles en 1984, ils n’ont même gagné qu’une seule série de play-offs (en 2006). « Les Clippers vont faire du dégât en play-offs », pronostique pourtant le néoretraité Shaquille O’Neal alors que le légendaire Charles Barkley affirme que les Clippers sont « la meilleure équipe de Los Angeles ». Surréaliste. Les matches de présaison lui ont pour l’instant donné raison puisque les Clippers ont battu les Lakers deux fois, 114-95 lundi et 108-103 mercredi.
Film à petit budget
Le script du blockbuster hollywoodien que concoctent les Clippers se résume ainsi : une équipe d’indécrottables losers fait peau neuve quand le meilleur passeur du pays (Paul) arrive pour servir sur un plateau l’homme qui sait smasher au-dessus d’une voiture (Blake Griffin). Et pour faire exploser le box-office, les producteurs de ce film à grand spectacle ont eu la brillante idée d’ajouter au casting un autre meneur All Star (le vétéran Chauncey Billups) et un ailier de caractère (Caron Butler). Chez les Lakers, c’est plutôt un film à petit budget mal ficelé qui s’annonce. L’équipe ne repose plus que sur Kobe Bryant, qui avoue « ne pas savoir dans quelle direction va l’équipe » et est en instance de divorce, sur l’Espagnol Paul Gasol, qui a mesuré l’estime que lui portaient les Lakers quand son nom a figuré dans l’échange avorté avec Paul, et sur le pivot aux genoux en cristal Andrew Bynum, qui n’a pas fait une saison entière depuis quatre ans.
Pour le reste, c’est Waterloo morne plaine. L’explosif arrière Shannon Brown est parti, l’ailier Ron Artest – dont le nom officiel est désormais Metta World Peace – est en surpoids, le meneur trentenaire Derek Fisher a passé son temps libre à négocier la sortie du lock-out en tant que président du syndicat des joueurs et les Lakers n’ont pas recruté un joueur digne de ce nom. Voilà ce que doit gérer le nouvel entraîneur Mike Brown, successeur de Phil Jackson, qui doit se demander s’il a bien pris les bonnes rênes.
Il se passe des choses bizarres à Los Angeles : le carrosse des Lakers s’est transformé en citrouille et Cendrillon a trouvé chaussure à son pied chez les Clippers. Reste à voir si le conte de fées va se matérialiser sur le parquet.
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