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Moyen Orient et Monde - Conflit

L’opposition syrienne se fissure...

« Il n’y aura pas en Syrie les mêmes erreurs » qu’en Libye, assure Fabius ; au moins 87 morts hier.

es membres de la Coalition nationale syrienne, principal organe de l'opposition, réunis à Istanbul, le 18 mars 2013. AFP PHOTO/OZAN KOSE

Aussitôt le nouveau leader élu, aussitôt les dissensions s’étalent au sein de l’opposition syrienne. En effet, douze des 62 membres de la Coalition nationale syrienne (CNS) ont renoncé à y siéger au lendemain de la désignation de Ghassan Hitto au poste de Premier ministre de transition. Outre l’appui des Frères musulmans, M. Hitto dispose de celui de Moustapha Sabbagh, secrétaire général de la coalition, qui entretient des liens étroits avec les monarchies du Golfe. Plusieurs sources indiquent que d’autres annonces sont attendues.


Les protestataires ont affirmé que leur acte était motivé par plusieurs raisons, mais certains ont affiché leur désapprobation quant à la procédure suivie pour le désigner. « La coalition est un corps qui n’a pas été élu, et de ce fait n’a pas le droit de choisir un Premier ministre sur la base d’un vote majoritaire. Il aurait dû y avoir un consensus », a déclaré Kamal Labwani, un membre influent de la coalition. M. Hitto a été élu avec 35 voix sur 49 exprimées lors du vote, auquel plusieurs membres de la coalition ont refusé de participer. Mais pour l’un des démissionnaires, Walid al-Bounni, « les Frères musulmans, avec le soutien du Qatar, ont imposé leur candidat au poste de Premier ministre ». C’est pourquoi « nous resterons à l’écart si la coalition ne revient pas sur son choix ». Souhair el-Atassi, vice-présidente de la coalition, est également du nombre, tout comme Rima Fouleïhan, l’une des trois femmes qui siégeaient au Conseil. Selon des sources, d’autres défections pourraient être annoncées.
Des tensions sont par ailleurs apparues entre les Frères musulmans et le président de la coaltion Moaz el-Khatib, islamiste modéré qui a proposé d’entamer des négociations avec Damas.

« L’Américain d’origine syrienne »
Des critiques n’ont pas manqué de pleuvoir non plus dans la presse gouvernementale syrienne au sujet du nouveau Premier ministre de l’opposition, en affirmant qu’il avait été « désigné » par la Turquie et le Qatar pour « comploter » contre la Syrie. « Après des mois de désaccords, les Frères musulmans, soutenus par les ottomans et la famille al-Thani ont réussi à nommer l’américain d’origine syrienne Ghassan Hitto Premier ministre d’un gouvernement provisoire », écrit ainsi le quotidien al-Watan. « Hitto a été parachuté (par le Qatar et la Turquie). Il ne connaît rien à la Syrie qu’il a quittée à l’âge de 17 ans pour les États-Unis afin d’échapper au service militaire », poursuit le quotidien, insistant sur le fait que M. Hitto possède la nationalité américaine.


Le nouveau Premier ministre intérimaire est plus proche d’un « Texan » que d’un islamiste des Frères musulmans, a défendu pour sa part l’ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, qui n’est plus à son poste.
Concernant les armes chimiques, le régime et l’opposition syriens ont demandé hier à la communauté internationale d’agir pour en interdire le recours, dont ils s’accusent mutuellement d’avoir fait usage. « Les appels lancés par des pays européens et la Ligue arabe pour armer les groupes terroristes ont encouragé ces groupes à aller de l’avant et à commettre leur crime odieux mardi », écrivent les Affaires étrangères syriennes dans un message adressé à l’ONU. Le ministère « réitère les engagements de la Syrie de ne pas faire usage d’armes chimiques, si elles existent ». Pour sa part, la coalition de l’opposition accuse le régime de « poursuivre ses crimes contre le peuple syrien » et demande « une enquête complète internationale et l’envoi d’une équipe sur place ».
Par ailleurs, concernant l’armement des rebelles, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a affirmé hier qu’en cas de levée de l’embargo européen sur les armes , il n’y aurait pas « les mêmes erreurs » qu’en Libye, où les armes en circulation se sont ensuite retrouvées aux mains des islamistes au Mali.

« Très sceptique »
La Russie, pays allié du président Bachar el-Assad, tout comme l’Iran, ont repris à leur compte les accusations du régime Assad, en disant avoir « reçu des informations » selon lesquelles des rebelles ont utilisé des armes chimiques lors d’une attaque mardi dans la province d’Alep qui a fait selon un bilan officiel 31 morts. Quant aux États-Unis, ils ont dit ne « disposer d’aucune preuve pour soutenir les accusations » sur le recours des rebelles aux armes chimiques, le président américain se déclarant « très sceptique ». À ce sujet toujours, lors d’une déclaration avec son homologue américain en visite en Israël, le président israélien Shimon Peres a insisté sur la nécessité d’empêcher les armes chimiques stockées dans le pays de « tomber aux mains de groupes terroristes ». De plus, selon les experts militaires israéliens, M. Netanyahu souhaiterait obtenir un feu vert implicite du président américain pour attaquer d’éventuels convois d’armes chimiques de Syrie vers le Liban, au cas où les États-Unis ne passeraient pas à l’action.


Sur le terrain, les forces du régime ont bombardé le sud de Damas, dont le camp palestinien de Yarmouk, et l’aviation a effectué des raids sur des bastions rebelles dans le nord et le centre du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Les localités de Hajar el-Aswad et Daraya dans les faubourgs sud-ouest de Damas ont été bombardées par les forces du régime », a affirmé l’OSDH. En outre, l’aviation du régime a frappé les provinces de Hama et de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est tombé aux mains des rebelles. Selon un dernier bilan provisoire, les violences ont fait au moins 87 morts hier. Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé hier avoir fourni des soins médicaux à quatre Syriens blessés lors de combats dans leur pays, sur le plateau du Golan, près de la ligne de cessez-le-feu avec Israël. Deux d’entre eux ont été transportés dans un hôpital israélien pour recevoir des soins supplémentaires et les deux autres sont retournés en Syrie.

 

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Aussitôt le nouveau leader élu, aussitôt les dissensions s’étalent au sein de l’opposition syrienne. En effet, douze des 62 membres de la Coalition nationale syrienne (CNS) ont renoncé à y siéger au lendemain de la désignation de Ghassan Hitto au poste de Premier ministre de transition. Outre l’appui des Frères musulmans, M. Hitto dispose de celui de Moustapha Sabbagh,...

commentaires (2)

Se fissure? Ah! parce qu'elle a déjà été soudée? J'ai dû louper quelque chose...Un américain ,premier ministre(sic!) de la Syrie...c'est un gag, non?

GEDEON Christian

11 h 16, le 21 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Se fissure? Ah! parce qu'elle a déjà été soudée? J'ai dû louper quelque chose...Un américain ,premier ministre(sic!) de la Syrie...c'est un gag, non?

    GEDEON Christian

    11 h 16, le 21 mars 2013

  • Il n'y aura pas en Syrie les mêmes erreurs qu'en Lybie... NON ! IL Y EN AURA PIRE.... ça c'est CERTAIN !

    SAKR LEBNAN

    09 h 01, le 21 mars 2013

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