La loi porte le nom de Dima Iakovlev, un enfant russe adopté aux États-Unis en 2008 et mort oublié par son père adoptif dans une voiture en pleine chaleur. Elle a suscité de vives réactions en Russie et plusieurs ministres ont affiché leur opposition au texte, notamment le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. Mikhaïl Fedotov, le président du Conseil des droits de l’homme auprès du Kremlin, cité par l’agence de presse Interfax, a regretté la promulgation de la loi, jugeant qu’il n’était « jamais trop tard pour la corriger ». Les États-Unis ont pour leur part exprimé leurs « profonds regrets », accusant Moscou d’avoir pris une décision « politique » contre Washington. « C’est immoral de retenir en otages des enfants orphelins pour riposter à des sanctions américaines ciblées visant des Russes qui violent les droits de l’homme », a déclaré de son côté l’ONG américaine Freedom House.
Selon le délégué du Kremlin aux Droits de l’enfant, la promulgation de la loi aura un effet concret immédiat en mettant un terme à 52 procédures en cours qui n’avaient pas encore abouti. Pour ces enfants, « un travail est en cours pour leur trouver une famille en Russie », a écrit Pavel Astakhov sur son compte Twitter. « Aucun de ces enfants ne doit souffrir. Des familles seront préparées et les accueilleront. Les gouverneurs des régions en seront personnellement responsables », a-t-il ajouté.
Certains avaient déjà rencontré leurs futurs parents, frères et sœurs, mais l’adoption par des Américains de ces petits orphelins russes, malades ou handicapés pour la plupart, n’aboutira donc jamais. « Ce sont les Américains qui adoptent les enfants malades. Cela veut dire que tous les enfants malades sont perdants », résume Andreï Metelski, responsable de l’agence d’adoption Wide Horizons Children. Deux frères de cinq et six ans, dont un invalide, avaient déjà rencontré des parents américains candidats à leur adoption, témoigne Galina Sigaïéva, qui dirige depuis Saint-Pétersbourg la branche russe de New Hope Christian Services, une agence américaine d’adoption. Quatre enfants sont engagés par des procédures d’adoption par des Américains via son agence. « Ces gens sont venus avec leurs deux filles, ont fait connaissance et joué » avec les deux garçons, raconte Mme Sigaïéva. « Maintenant, ce qui les attend, c’est un internat pour attardés mentaux. Cela fait mal d’y penser », soupire la responsable.
(Source : AFP)