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Moyen Orient et Monde - Le point

Entre l’ancien et le nouveau

On n’est plus dans la « déclinologie » mais en plein catastrophisme, une pseudo-science, comme chacun sait, plus que d’autres inexacte mais qui compte sur l’absence de mémoire pour faire oublier ses innombrables erreurs. Aujourd’hui aux États-Unis, la mode est à la dénonciation de la perte d’influence de l’unique superpuissance au monde, victime précisément de son gigantisme, Gulliver sur le point de se laisser ficeler par les Lilliputiens, qui plus est invité le week-end dernier par Mohammad Morsi à modifier sa ligne de conduite, notamment à l’égard du monde arabe pour calmer la colère qui monte dans la rue aussi bien qu’au sein de certains sérails.
Le chef de l’État égyptien prend, ce faisant, le contre-pied des propos tenus le 13 février 2011 par un compatriote, l’écrivain Alaa el-Aswani, convaincu, lui, que l’avènement de la démocratie réduira, quoi qu’elle fasse, l’influence de l’Amérique non seulement sur les bord du Nil, mais aussi dans tout le Moyen-Orient, relevant au passage qu’un mois auparavant, Barack Obama voyait en Husni Moubarak « un grand, un sage leader ». À la même date, le journaliste Abdel Bari Atwan (el-Quds el-Arabi, paraissant à Londres) se montrait plus sceptique encore, jugeant les USA « incapables désormais de dicter leurs desiderata » aux peuples de la région.
Dans le New York Times du 11 septembre 2011, et sous le titre « Veto a State, lose an ally », le prince Turki al-Fayçal voyait déjà l’Amérique perdre « le peu de crédibilité qui lui reste » si elle venait à s’opposer à l’octroi du statut d’État à la Palestine. L’influence US baissera davantage, la sécurité d’Israël sera menacée, l’Iran gagnera en puissance et les risques d’une nouvelle guerre régionale augmenteront, écrivait celui qui fut ambassadeur à Washington et chef des services secrets du royaume avant de présider aux destinées du Centre du roi Fayçal pour la recherche et les études islamiques. Au passage, il mettait en garde contre le fait que le régime wahhabite ne serait plus en mesure de coopérer comme par le passé avec les USA et que la « relation spéciale » qui existe entre les deux parties sera vue comme « néfaste » par la grande majorité des Arabes et par le monde musulman.
On n’en est plus là, en cette période préélectorale yankee qui voit démocrates et républicains s’écharper sur les sujets les plus divers, omettant (délibérément?) d’aborder le chapitre d’une politique qui, de plus en plus, donne l’impression de leur être étrangère. La presse yankee, par contre, s’en donne à cœur joie, le Wall Street Journal – propriétaire : Rupert Murdoch ... – en tête dans le rôle du commando chargé d’abattre la forteresse Barack Obama. Extrait du dernier éditorial du grand quotidien : « Le président se plaît, dans le cadre de sa campagne pour obtenir un second mandat, à évoquer “le recul de la marée belliciste” (...). En fait de recul, c’est bien de celui de notre puissance et de notre influence qu’il s’agit. » Et de citer pêle-mêle l’Irak, qui refuse d’interdire le survol de son territoire par l’aviation iranienne transportant de l’aide au régime de Bachar el-Assad, l’incapacité de faire cesser les massacres du peuple syrien, de donner un coup d’arrêt à la guerre civile au Soudan, de se faire entendre par la nouvelle classe dirigeante en Tunisie et en Égypte. Titre de l’article : « The post-American Middle East. » Et que nul ne s’avise d’accuser de tiédeur, encore moins d’antiaméricanisme, cet éminent porte-parole d’une droite dont le côté WASP ferait pâlir de jalousie le Tea Party et les têtes brûlées du Patriot Movement.
Plus que les mille et un signes, perceptibles ces derniers temps, du désengagement forcé américain sur la scène internationale, c’est l’attaque contre le consulat US à Benghazi et surtout l’assassinat de l’ambassadeur Christopher Stevens qui semblent avoir marqué les esprits. Les USA ne paraissent plus indispensables, se désole dans le National Post le père Raymond J. de Souza, pour qui il devient difficile d’imaginer « un engagement au Moyen-Orient par une nation trop faible ou trop peu intéressée ». Après la relève de l’Empire ottoman par les Britanniques et les Français, écrit-il, après l’ombrelle protectrice yankee, face au monde soviétique, au-dessus d’Israël, de l’Égypte, de la Turquie et même de l’Afghanistan, une ère nouvelle s’ouvre, un ordre postaméricain.
Et si ce bouleversement, annonciateur d’une pax dont l’identité reste à définir, était le résultat d’une démocratie et d’une prospérité à l’état encore embryonnaire certes, mais annonciatrices d’une aube longtemps attendue et dont on commence à entrevoir les signes ? « Ce n’est plus l’ancien Moyen-Orient », déclare Ian Bummer, président de l’Euraisia Group. Oh ! Oui, s’il vous plaît...
On n’est plus dans la « déclinologie » mais en plein catastrophisme, une pseudo-science, comme chacun sait, plus que d’autres inexacte mais qui compte sur l’absence de mémoire pour faire oublier ses innombrables erreurs. Aujourd’hui aux États-Unis, la mode est à la dénonciation de la perte d’influence de l’unique superpuissance au monde, victime précisément de...

commentaires (1)

Le declin de cet (ex) hyperpuissance, tel l'ouragan passant de force 4 a force 1 a l'approche des terres et se transformant en simple tempete tropicale, resulte d'une politique suiviste dans l'injustice faite aux peuples epris de paix dans le juste , et qui ont compris et comprennent de plus en plus que l'unique politique qui est pratiquee depuis 1948 au M.O est un soutien inconditionnel et aveugle a un autre regime raciste et xenophobe, semant la mort et la desolation tout autour de lui. Les peuples qui se soulevent n'ont aucune haine des peuples yankye ou israeliens, mais des regimes politiques qui foirent dans leur objectif, celui de faire tenir sur pieds des dirigeants manquants de perception et de vision, donneurs de lecons en s'associant avec des regimes locaux repressifs et refusant de donner le plus simple des droits a un peuple qu'ils exterminent, sous le chant du violon de grands principes qui s'appliqueraient a la terre entiere mais (surtout ) pas a eux , le respect de l'autre, celui qui pense differemment parce que tout simplement il est different.

Jaber Kamel

07 h 59, le 25 septembre 2012

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Commentaires (1)

  • Le declin de cet (ex) hyperpuissance, tel l'ouragan passant de force 4 a force 1 a l'approche des terres et se transformant en simple tempete tropicale, resulte d'une politique suiviste dans l'injustice faite aux peuples epris de paix dans le juste , et qui ont compris et comprennent de plus en plus que l'unique politique qui est pratiquee depuis 1948 au M.O est un soutien inconditionnel et aveugle a un autre regime raciste et xenophobe, semant la mort et la desolation tout autour de lui. Les peuples qui se soulevent n'ont aucune haine des peuples yankye ou israeliens, mais des regimes politiques qui foirent dans leur objectif, celui de faire tenir sur pieds des dirigeants manquants de perception et de vision, donneurs de lecons en s'associant avec des regimes locaux repressifs et refusant de donner le plus simple des droits a un peuple qu'ils exterminent, sous le chant du violon de grands principes qui s'appliqueraient a la terre entiere mais (surtout ) pas a eux , le respect de l'autre, celui qui pense differemment parce que tout simplement il est different.

    Jaber Kamel

    07 h 59, le 25 septembre 2012

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