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Moyen Orient et Monde - Le point

Mésentente très peu cordiale

On a frôlé le dérapage incontrôlé la semaine dernière à la convention démocrate de Charlotte, en Caroline du Nord. Dans la plate-forme du parti ne figurait aucune référence à la ville de Jérusalem comme capitale d’Israël. Il n’en fallait pas plus – mais y a-t-il plus ?... – pour que les vaillants défenseurs de cette cause se liguent et réclament que soit réparée la flagrante injustice. Quelques jours plus tôt, Mitt Romney avait donné de la voix. « Obama, avait-il tonné à la tribune de la convention républicaine, a poussé l’État hébreu sous le bus. » Le chœur des béni-oui-oui avait aussitôt suivi, conduit par Wayne Allyn Root qui s’étranglait sur Fox News.com : « Il (l’ancien gouverneur du Massachusetts) doit savoir quelque chose que nous ignorons. C’est choquant. Si l’actuel président adopte une telle attitude avant l’élection, qu’en sera-t-il s’il venait à être réélu ? »
Vingt-quatre heures plus tard, la référence faisait son apparition dans le programme du parti de l’Âne et les esprits se calmaient. Il avait fallu pour cela une intervention personnelle du président, le premier à s’étonner de constater la faute, suivie de trois tours d’un vote, contesté par la moitié au moins des délégués. L’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) a eu le triomphe modeste, se contentant d’un sobre « Nous saluons cette initiative », tandis que l’Anti-Defamation League, une organisation pro-israélienne, revenait sur la question : « Mais pourquoi avoir, dans un premier temps, négligé d’inclure la référence à Jérusalem ? »
Pourquoi aussi, puisque l’on parle d’omission, aucune référence à Dieu ne figurait dans le texte original ? Explication donnée par Romney lui-même – elle en vaut une autre – que n’aurait pas désavouée Joseph Smith, fondateur de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours : « Cela trahit la caractéristique d’un parti qui, de plus en plus, a perdu tout contact avec le principal courant du peuple américain. »
Restons plutôt à Jérusalem. Tout le monde semble avoir oublié que, dans les résolutions onusiennes, il est clairement indiqué que la question doit faire l’objet de négociations entre les représentants des deux parties, comprendre Palestiniens et Israéliens. De plus, les États-Unis, fidèles en cela à une ligne de conduite suivie par les présidents Bill Clinton et George W. Bush, continuent de refuser d’installer le siège de l’ambassade US dans la ville sainte, comme le recommande une directive du Congrès remontant à 1995. Enfin, les républicains eux-mêmes ont supprimé dans leur programme gouvernemental toute allusion (contenue dans la version 2008) à un tel transfert et à une « Jérusalem unifiée ». Tout cela n’empêche pas les candidats à la présidentielle, sans aller jusqu’à aborder le sort futur de la ville, d’en parler comme de « la capitale d’Israël », expliquant leur réserve apparente par le fait que Washington observe sur le sujet une stricte neutralité dont elle ne veut pas se départir dans son obstination à vouloir, contre toute évidence, assumer un rôle d’« honest broker ».
La vérité est que la dérive entre les démocrates et Tel-Aviv va en s’accentuant, comme le prouve un sondage effectué cette année par l’institut Gallup. Il apparaît ainsi que si 78 pour cent des républicains sont pro-israéliens, la proportion tombe à 53 pour cent s’agissant des démocrates. Et ces douze dernières années la tendance dans ce second camp n’a cessé de faiblir. Mais surtout gardez-vous de dire à Benjamin Netanyahu et à ses amis qu’ils sont en grande partie responsables de ce désamour, principalement en raison du traitement humiliant infligé aux émissaires de la Maison-Blanche, notamment le vice-président Joe Biden et, par contre-coup, de l’accueil particulièrement chaleureux réservé à Mitt Romney.
Et que l’on n’aille pas parler aux likoudniks de la bombe A iranienne, un dossier qui a le don de susciter chez eux une poussée d’urticaire. Parlez-leur des bombes GBU-28, capables de se jouer d’une protection épaisse de six mètres, de la location-vente d’avions-citernes KC-135 capables de ravitailler les avions qui, demain peut-être, auront à parcourir plus de 2 000 kilomètres avant de frapper les sites de Bouchehr et de Fordow, ils vous répondront que c’est là un dû et qu’en s’attaquant au nucléaire de la République islamique ils accomplissent une mission civilisatrice.
Le rappel pourrait sembler intempestif aux yeux de ceux qui ne rêvent que plaies et bosses, mais c’est bien le général Martin Dempsey qui, de passage à Londres, confiait aux journalistes : « Tout raid déclenché par les Israéliens contre l’Iran retardera mais probablement ne détruira pas le programme de ce pays », avant d’ajouter : « Je ne voudrais pas m’associer à une telle action s’ils choisissaient de l’entreprendre. » Encore un coup de Jarnac d’Obama...
On a frôlé le dérapage incontrôlé la semaine dernière à la convention démocrate de Charlotte, en Caroline du Nord. Dans la plate-forme du parti ne figurait aucune référence à la ville de Jérusalem comme capitale d’Israël. Il n’en fallait pas plus – mais y a-t-il plus ?... – pour que les vaillants défenseurs de cette cause se liguent et réclament que soit réparée la...

commentaires (2)

C'est HONTEUX ! Les partis de la Super-Puissance Mondiale qui veulent gratifier l'envahisseur d'une Capitale qui ne lui appartient pas. HONTEUX UNIQUEMENT ou LAMENTABLE le niveau des débats américains où il est question de Jérusalem comme Capitale éternelle des JUIFS. Est-ce que la Palestine était habitée de JUIFS et de Palestiniens ou d'HÉBREUX et de Palestiniens ? La difference est grande,

SAKR LEBNAN

11 h 14, le 11 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • C'est HONTEUX ! Les partis de la Super-Puissance Mondiale qui veulent gratifier l'envahisseur d'une Capitale qui ne lui appartient pas. HONTEUX UNIQUEMENT ou LAMENTABLE le niveau des débats américains où il est question de Jérusalem comme Capitale éternelle des JUIFS. Est-ce que la Palestine était habitée de JUIFS et de Palestiniens ou d'HÉBREUX et de Palestiniens ? La difference est grande,

    SAKR LEBNAN

    11 h 14, le 11 septembre 2012

  • Concernant le Nucleaire, tous les pays, mais tous les pays se devraient de mettre leur programme civil sous l'egide de l'ONU. Il faut creer une instance internationale qui gerera cette ressource pour tout le monde en lui mettant des limites et gardes fous de securites necessaires pour eviter les catastrophes. Et c'est regle! Mais qui acceptera une telle initiative? Sur le plan militaire il fat absolument bannir ce type d'arme mais l'etre humain le fera-t-il, avide de pouvoir et de pouissance qu'il est?

    Pierre Hadjigeorgiou

    04 h 14, le 11 septembre 2012

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