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Moyen Orient et Monde - Reportage

Les druzes de Syrie pour la révolution, mais pas pour la rébellion

« Nous sommes frères et le resterons pour toujours » : les druzes de la province d’Idleb soutiennent la révolution de leurs « frères » sunnites, sans pour autant prendre part à la lutte armée contre le régime syrien.


Dans un paysage de montagnes rocheuses parsemées de vergers d’oliviers, où des labyrinthes de chemins caillouteux mènent vers de magnifiques ruines byzantines, 14 villages druzes vivent en bonne entente avec leurs voisins sunnites. Les habitants de cette région du Jabal al-Aala, frontalière de la Turquie, aiment également à l’appeler le « petit jabal druze », en référence au jabal druze, une région du sud de la Syrie, dans la province de Soueida, berceau historique de la minorité druze syrienne. Ils représentent 3 % de la population. Beaucoup d’officiers de l’armée sont druzes, notamment le général qui a conquis le bastion rebelle de Baba Amr à Homs le 1er mars.


« Depuis des années, tout le monde ici, druzes comme sunnites, veut la fin du régime tyrannique de Bachar », explique Abou Ahmad, notable du hameau druze de Qalb Lozeh, connu pour son église byzantine du IVe siècle. « Quand les manifestations ont commencé il y a 18 mois, nous avons souhaité y prendre part et envoyer des délégations dans la ville voisine de Kafar Tkharim, où la révolution était très belle », raconte-t-il, ajoutant : « Les révolutionnaires locaux nous ont dit de ne pas bouger, afin de garder nos villages comme une zone de repli où les populations pourraient venir se réfugier en cas d’intervention de l’armée. » « Personne ici ne soutient Bachar. Il a peut-être quelques rares partisans, mais ils se font plutôt discrets », renchérit Ayham, autre leader local. Des déserteurs druzes vivent ici aujourd’hui, revenus en permission au village et jamais repartis dans les casernes, précise-t-il.
Les villages druzes ont accueilli les nombreux réfugiés qui ont fui les intenses bombardements de l’armée sur les zones rebelles de la province d’Idleb. Ces réfugiés sont hébergés dans les maisons, les écoles, les bâtiments publics. Dans tous les villages sunnites des environs, on confirme cette bonne entente. « Nos relations sont très bonnes, et ce avant même la révolution. Beaucoup de gens d’ici vont s’abriter chez eux », souligne un habitant de Qorqania, hameau proche où les bombes des hélicoptères tombent quotidiennement.


Les villages druzes du Jabal al-Aala ne sont pas non plus épargnés par les bombardements, aériens ou d’artillerie. Pour autant, on ne rencontre pas ici de druzes dans les rangs des rebelles. « D’abord, nous n’avons pas d’armes », affirme Ayham. « Ensuite, nous répugnons à faire couler le sang de nos compatriotes (...), et nous craignons le spectre de la guerre civile », assure-t-il.
(Source : AFP)

« Nous sommes frères et le resterons pour toujours » : les druzes de la province d’Idleb soutiennent la révolution de leurs « frères » sunnites, sans pour autant prendre part à la lutte armée contre le régime syrien.
Dans un paysage de montagnes rocheuses parsemées de vergers d’oliviers, où des labyrinthes de chemins caillouteux mènent vers de magnifiques ruines byzantines,...
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