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Moyen Orient et Monde - Le point

Islamisme et démocratie

La Libye ? Un gigantesque puits de pétrole, une côte interminable et une myriade de tribus.

 

Ce jugement hâtif et plutôt péremptoire, formulé par un journaliste américain, mériterait d’être révisé au vu des résultats des législatives qui viennent de se dérouler dans le pays et des suites qui leur sont données. Parce que, jusqu’à présent à tout le moins, cela ne va si mal pour les héritiers du « Roi des rois d’Afrique », en particulier pour Mohammad Jibril et son Alliance des forces nationales qui ont raflé la majorité des sièges dans 17 des 20 supercirconscriptions contre une seule région pour les Frères musulmans. Fort de ce score, l’ancien protégé (reconverti) de Seif el-Islam Kadhafi peut faire montre de générosité et proposer aux autres formations politiques une large coalition « pour reconstruire le pays ». Pas de discours extrémistes, encore moins de philippiques passionnées contre le tyran ou de promesses dont on sait qu’elles ne seront jamais tenues. À Tripoli, on semble connaître l’ampleur des problèmes et les solutions qu’il convient de leur apporter, ce qui change des interminables tirades du défunt emberlificoteur en chef.


Du rivage des Syrtes au Cap Blanc et à la douce Mansourah, la grande peur qui avait étreint les cœurs avec l’apparition des premiers rayons du « printemps arabe » parait se dissiper. Non, ce n’est pas le grand méchant ogre, un couteau entre les dents, qui s’apprête à bouleverser le début d’ordre en train de s’instaurer tant bien que mal. Hésitant, oui ; les premiers pas encore mal assurés, on en convient. Mais on est loin de l’abomination de la désolation promise par les prophètes du malheur. Prenez le cas de l’Égypte où se poursuit l’épreuve de force entre la présidence de la République et le Conseil suprême des forces armées. Le bras de fer s’y déroule dans le respect des règles démocratiques : face au chef de l’État qui prétendait rétablir dans ses fonctions l’Assemblée nationale, les militaires ont tenu bon et exciper de leur devoir, qui consiste, ont-ils fait savoir, à protéger le pays tout en respectant les instances législatives et exécutives. Contre toute attente, Mohammad Morsi et la confrérie de Frères musulmans dont il est issu se sont inclinés. Le maréchal Tantaoui et les siens ont alors poussé plus loin encore leur avantage. « L’Égypte appartient à tous ses fils et non pas à un seul groupe », ont-ils rappelé dimanche dans une allusion qui ne laisse place à aucun doute. Les banalités débitées par Hillary Clinton lors de son escale cairote dans le cadre d’une tournée régionale masquent bien mal, par-delà un évident désir de ménager la chèvre et le chou, une ferme volonté d’éviter tout clash qui augurerait mal de l’avenir de la démocratie sur les bords du Nil.


D’ailleurs, les États-Unis sont mal placés pour prodiguer des conseils aux uns et aux autres, comme l’ont prouvé les manifestations qui ont accueilli dimanche la secrétaire d’État dans les rues d’Alexandrie. Il est loin le temps où Richard Nixon effectuait une visite triomphale (juin 1974), deux ans après l’expulsion par Anouar Sadate des conseillers soviétiques. Tout au plus l’administration démocrate peut-elle proposer dans l’immédiat un modeste prêt de 250 millions de dollars pour les PME et œuvrer à la création d’un fonds de 60 millions pour les entreprises. On n’oubliera pas pour autant les quelque 1,3 milliard dont le principal bénéficiaire demeure l’institution militaire. Washington peut, grâce à ces largesses soigneusement dosées, se targuer ainsi de jouer un rôle modérateur dans l’évolution des rapports entre les Frères et les généraux, en attendant une issue qui permettrait aux deux protagonistes de sauver la face. Démocratiquement.


C’est démocratiquement aussi que se déroule à Tunis le congrès d’Ennahda consacré à l’avenir d’un parti qui s’est voulu dès les tout premiers jours « centriste, modéré et bannissant tout extrémisme ». Si les débats au sein des instances de cette formation, qui se situait au départ dans la mouvance des Frères musulmans égyptiens, se déroulent dans une atmosphère houleuse, c’est qu’ils mettent aux prises les chefs « historiques » et le camp des jeunes et non point les durs et les modérés. Plus encore, Rached Ghannouchi est partisan d’une ouverture sur les autres formations en prévision des élections appelées à se dérouler en mars 2013, au risque de se voir accusé de céder à des tendances hégémoniques alors qu’il ne cherche, soutient-il, qu’à unifier les rangs.


Quoi qu’il en soit, on chercherait en vain dans toutes ces querelles des relents d’un totalitarisme auquel résistent les salafistes eux-mêmes. Comme si, passées l’ère du colonialisme franco-britannique puis celle de la dictature militaire (Abdel Nasser, Saddam Hussein, Kadhafi...), le monde arabe se prenait à découvrir les bienfaits d’un dialogue politique trop timide encore pour se doter du qualificatif de démocratique. Heureux présage quand même.

La Libye ? Un gigantesque puits de pétrole, une côte interminable et une myriade de tribus.
 
Ce jugement hâtif et plutôt péremptoire, formulé par un journaliste américain, mériterait d’être révisé au vu des résultats des législatives qui viennent de se dérouler dans le pays et des suites qui leur sont données. Parce que, jusqu’à présent à tout le moins, cela ne va si mal...

commentaires (3)

Il a été implacablement démontré comment une dictature ne peut en aucun cas servir d’alibi à un pouvoir et lui permettre de commettre des crimes impunément ! Que ces régimes étaient des Atrocités ne les excusaient donc pas pour recourir à des Massacres contre les civils, même si ceux-ci "s’utilisaient !" comme "boucliers humains" ! Il est établi que ces Dictatures "arabes ?" n’étaient rien d’autre que des "vieilles dames indignes", vu qu’elles utilisaient sans vergogne les mêmes Monstruosités qu’elles ne cessaient par ailleurs de dénoncer quand il s’agissait d’Israël ou des Etats-Unis. On pourrait ajouter que ces Dictatures "arabes qui se respecte ?", devaient se faire un "d(r)oit d’honneur" à être particulièrement rigoureuses quant au respect de commettre "les meurtres nécessaires !" des droits humanitaires ! ! Et laisser aux seuls "terroristes de La Liberté !" ou apparentés, l’odieux privilège de "commettre" ces mêmes droits humanitaires ! Et, beaucoup qui interdisent aux Démocrates Arabes l’utilisation d’atroces procédures "libertaires" pareilles, excusent dans un même souffle les ignominies de ces mêmes Satanées dictatures Ecrasées ; y compris celles qui sont consubstantielles à leur raison d’exister ! Cela, sous prétexte qu’une infime "Fange" Profiteuse soutenait ces Vieillards Autocrates ; ce qui en ferait par cela même, les porte-étendards de régimes Bassement acceptables : pareils !

Antoine-Serge KARAMAOUN

07 h 29, le 17 juillet 2012

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Commentaires (3)

  • Il a été implacablement démontré comment une dictature ne peut en aucun cas servir d’alibi à un pouvoir et lui permettre de commettre des crimes impunément ! Que ces régimes étaient des Atrocités ne les excusaient donc pas pour recourir à des Massacres contre les civils, même si ceux-ci "s’utilisaient !" comme "boucliers humains" ! Il est établi que ces Dictatures "arabes ?" n’étaient rien d’autre que des "vieilles dames indignes", vu qu’elles utilisaient sans vergogne les mêmes Monstruosités qu’elles ne cessaient par ailleurs de dénoncer quand il s’agissait d’Israël ou des Etats-Unis. On pourrait ajouter que ces Dictatures "arabes qui se respecte ?", devaient se faire un "d(r)oit d’honneur" à être particulièrement rigoureuses quant au respect de commettre "les meurtres nécessaires !" des droits humanitaires ! ! Et laisser aux seuls "terroristes de La Liberté !" ou apparentés, l’odieux privilège de "commettre" ces mêmes droits humanitaires ! Et, beaucoup qui interdisent aux Démocrates Arabes l’utilisation d’atroces procédures "libertaires" pareilles, excusent dans un même souffle les ignominies de ces mêmes Satanées dictatures Ecrasées ; y compris celles qui sont consubstantielles à leur raison d’exister ! Cela, sous prétexte qu’une infime "Fange" Profiteuse soutenait ces Vieillards Autocrates ; ce qui en ferait par cela même, les porte-étendards de régimes Bassement acceptables : pareils !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    07 h 29, le 17 juillet 2012

  • Il semble en l'état de mes connaissances,que l'islam n'a pas écrit le saint Coran pour promouvoir la démocratie... ni dans l'espace ...ni dans le temps...Par contre la démocratie elle n'a pas de livre saint a proposer...c'est peut être pour cela que chaque jour les hommes dans le monde sont obligé d'écrire en toute liberté ...une page de leurs histoire...

    M.V.

    03 h 46, le 17 juillet 2012

  • Cher Monsieur Merville, à vous lire on dirait que tous les maux sont finis, et que les printemps ont éclos des FLEURS AROMATIQUES ! Tous sont SOUDAIN... Démocrates ! Le chemin est long, très long encore, car les interventions étrangères, avec largesses, ont changé un peu, momentanément je dirais, les règles de la topique. L'avenir nous éclairera...

    SAKR LEBNAN

    02 h 08, le 17 juillet 2012

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