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Moyen Orient et Monde - Répression

ONG, opposants, Internet : la main de teflon de Poutine

Des Moscovites profitent du beau temps sur la place Manezh, dans la capitale russe. À l’arrière-plan, le bâtiment de la Douma s’érige imposant. La Chambre basse du Parlement vient de durcir l’arsenal répressif contre la société civile. Denis Sinyakov/Reuters

Les entraves à l’activité des ONG, des opposants et sur l’Internet en Russie témoignent d’un durcissement du régime de Vladimir Poutine depuis son retour en mai au Kremlin, avec à la clé le risque d’un mécontentement croissant sur fond de vaste mouvement de contestation.
La Chambre basse du Parlement russe (Douma), où le parti Russie unie du président Poutine est majoritaire, a définitivement adopté hier la loi qui qualifie « d’agents de l’étranger » et place sous strict contrôle les ONG ayant un financement étranger et une activité « politique ». Les parlementaires ont aussi voté un texte qui fait de la diffamation un délit passible d’amendes allant jusqu’à cinq millions de roubles (environ 125 000 euros). Plus tôt dans la semaine, la Douma avait amendé une loi sur le contrôle de l’Internet dénoncée comme étant une forme de censure et, début juin, M. Poutine avait promulgué un texte prévoyant des amendes pouvant dépasser 25 000 euros – soit près de 50 fois le montant du salaire moyen mensuel en Russie (environ 520 euros) – pour les organisateurs de manifestations non autorisées.
Ces nouvelles mesures visant avant tout les détracteurs du régime et les représentants de la société civile s’ajoutent à la multiplication des pressions, poursuites judiciaires, perquisitions et interrogatoires, dénoncés par l’opposition depuis le retour de M. Poutine au Kremlin le 7 mai. « Ce sont des projets de loi postélectoraux voulus par Poutine pour durcir l’arsenal répressif qui sera sans aucun doute utilisé contre la société civile qui s’est réveillée en Russie », estime Pavel Tchikov, président de l’association de défense des droits de l’homme Agora. « De telles mesures répressives étaient impensables il y a encore un an, lorsque (Dmitri) Medvedev était président », renchérit l’un des leaders de l’opposition russe, Vladimir Ryjkov, dans une tribune publiée cette semaine par le quotidien moscovite en langue anglaise The Moscow Times. Aux yeux de M. Ryjkov, cette série de lois constitue « l’attaque la plus impitoyable des autorités russes contre les ONG depuis la chute de l’Union soviétique il y a 20 ans ». Les députés de Russie unie « prévoient de renouer avec la persécution des dissidents qui osent critiquer les autorités », comme du temps de l’Union soviétique, ajoute-t-il.
Mais les conséquences de ce durcissement sont imprévisibles dans un pays où un mouvement de contestation sans précédent depuis une décennie a commencé en décembre dernier après les législatives controversées remportées par le parti au pouvoir et s’est poursuivi contre le retour de M. Poutine au Kremlin. « Personne, pas même les auteurs des nouvelles lois, ne sait où se trouve la ligne au-delà de laquelle le système politique russe deviendra un régime ouvertement autoritaire », estime Andreï Riabkov, rédacteur en chef du principal site russe d’information en ligne, gazeta.ru.
(Source : AFP)
Les entraves à l’activité des ONG, des opposants et sur l’Internet en Russie témoignent d’un durcissement du régime de Vladimir Poutine depuis son retour en mai au Kremlin, avec à la clé le risque d’un mécontentement croissant sur fond de vaste mouvement de contestation.La Chambre basse du Parlement russe (Douma), où le parti Russie unie du président Poutine est majoritaire, a...
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