Ce jugement est un « coup porté à la Constitution », a dénoncé le député Mussallam al-Barrak, appelant à une position unifiée de l’opposition face à cette décision. Au moins 16 élus de l’opposition au sein du Parlement rétabli ont démissionné pour dénoncer le jugement, expliquant qu’ils ne seraient « pas fiers de siéger dans une Assemblée qui a été rejetée par le peuple ». Le gouvernement a tenu une réunion de crise pour évaluer les conséquences du jugement. Il a décidé de se réunir à nouveau aujourd’hui pour examiner les moyens de le mettre en œuvre, selon le ministre de l’Information, cheikh Mohammad Abdallah al-Sabah.
L’analyste politique Anwar al-Rasheed a estimé que ce jugement ne manquerait pas d’exacerber les tensions politiques, à moins d’une dissolution par l’émir du Parlement rétabli et de la tenue de nouvelles élections législatives. « Ce jugement historique va certainement intensifier la crise politique dans un pays sous tension depuis longtemps », a déclaré M. Rasheed.
Ce jugement intervient deux jours après un décret de l’émir, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, suspendant le Parlement pour un mois. Cette mesure visait à calmer les tensions entre le Parlement et le gouvernement, où les postes-clés sont détenus par des membres de la dynastie al-Sabah. En décembre 2011, l’émir avait dissous le Parlement pour la quatrième fois en moins de six ans, à la suite de protestations sans précédent contre l’exécutif accusé d’incompétence, voire de corruption, et des législatives anticipées se sont tenues en février. Le Koweït, première monarchie du Golfe à avoir un Parlement élu, connaît des crises politiques à répétition depuis 2006. Elles sont attribuées aux luttes de pouvoir au sein de la famille princière des al-Sabah, qui règne depuis plus de 250 ans. Le gouvernement a démissionné à sept reprises et le Parlement a été dissous quatre fois en 2006, 2008, 2009 et fin 2011.
(Source : AFP)