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Moyen Orient et Monde - Turquie

Le conflit kurde entre fermeté militaire et démarches politiques

De violents combats ont fait 26 morts hier : 8 soldats
et 18 rebelles du PKK.

De violents combats se sont déroulés hier dans l’extrême sud-est de la Turquie, faisant 26 morts. Ces heurts interviennent dans un contexte politique dominé par de timides initiatives en faveur d’une solution à l’interminable conflit kurde.
Huit militaires ont été tués et 16 autres blessés dans une attaque qui a visé le poste de Yesiltas, dans la province de Hakkari, ont indiqué des sources officielles, faisant état de la mort de 10 rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Huit autres rebelles ont été abattus au cours d’opérations de l’armée – avec un soutien aérien – qui ont fait suite à cette attaque, ont indiqué des sources locales. Un groupe de rebelles, probablement infiltré en Turquie à partir de bases installées dans le nord de l’Irak, a attaqué le poste avancé, selon les chaînes de télévision. Cette région montagneuse de Turquie, à l’intersection des frontières irakienne et iranienne, est le théâtre de fréquents heurts entre l’armée et le PKK, qui multiplie les attaques en territoire turc avec l’arrivée de l’été.
Des ministres et des responsables militaires se sont immédiatement rendus sur les lieux. « Nous poursuivrons ce combat jusqu’au bout. Tôt ou tard nous réussirons », a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie, à Los Cabos (Mexique) où il participe au sommet du G20. « Personne ne peut faire du terrorisme un sujet de négociation », a-t-il ajouté, soulignant que la seule solution pour les « terroristes » était de déposer les armes. Le PKK, qui a lancé un conflit armé en 1984 pour défendre les droits des Kurdes de Turquie, est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays. En près de 30 ans, le conflit a fait plus de 45 000 morts.

Réprimé
Après l’échec d’une politique d’ouverture prokurde en 2009, le régime islamo-conservateur de M. Erdogan a opté de nouveau pour la fermeté, multipliant les opérations armées contre le PKK et les arrestations. Des centaines de militants ou sympathisants de la cause kurde ont été incarcérés depuis l’an dernier. La semaine dernière, le maire de Van, une des grandes villes du Sud-Est peuplé majoritairement de Kurdes, Bekir Kaya, et cinq autres maires, élus sous l’étiquette du parti kurde BDP (Parti de la paix et de la démocratie), ont été placés en détention préventive et ajoutés à la liste des accusés dans le dossier tentaculaire du KCK, la branche urbaine du PKK. La justice a également condamné la députée de Van, Aysel Tugluk, à 14 ans de prison pour propagande en faveur du PKK.
Toutefois, des signes d’apaisement sont apparus depuis le début du mois. La figure de proue du militantisme kurde en Turquie, Leyla Zana, est sortie de sa réserve, affirmant le week-end dernier « mettre tous ses espoirs dans le Premier ministre Erdogan, car il a toutes les capacités de parvenir à un règlement » de la question kurde. Les déclarations de la députée kurde, emprisonnée pendant dix ans pour des liens avec le PKK, ont été saluées par l’ensemble de la classe politique. M. Erdogan a même indiqué qu’il serait prêt à la rencontrer. Dans la foulée, il a annoncé que la langue kurde pourrait bientôt être enseignée, en option, dans les écoles secondaires publiques. Parallèlement, le Parti de la justice et du développement (AKP) – au pouvoir – et le principal parti d’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple), se sont entendus sur une feuille de route qui prévoit la formation d’une commission de sages chargée de proposer des solutions au conflit. Cette feuille de route a été conçue à l’initiative du CHP.

(Source : AFP)
De violents combats se sont déroulés hier dans l’extrême sud-est de la Turquie, faisant 26 morts. Ces heurts interviennent dans un contexte politique dominé par de timides initiatives en faveur d’une solution à l’interminable conflit kurde.Huit militaires ont été tués et 16 autres blessés dans une attaque qui a visé le poste de Yesiltas, dans la province de Hakkari, ont indiqué...

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