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Moyen Orient et Monde - Élections législatives

Même dans leurs fiefs, les islamistes algériens n’attirent pas les foules

Les premiers incidents depuis le début de la campagne ont eu lieu ce week-end.
« N’écoutez pas ceux qui veulent vous effrayer par un éventuel raz-de-marée islamiste » aux élections législatives du 10 mai, clame un chef du courant islamiste « L’Algérie verte », face à un millier de personnes rassemblées à Blida, à 50 km à l’ouest d’Alger.
Au cours du meeting organisé dans un ancien fief du Front islamique du salut (FIS) Hamlaoui Akkouchi, président du Mouvement el-Islah (Réforme), tente de convaincre une foule bien moins nombreuse à Blida que celles drainées dans les années 90 par cette mouvance, dissoute depuis. Présent au rassemblement, le chef de file du MSP Bouguerra Soltani précise pour sa part que « Blida n’est pas pour nous une région comme une autre, parce que la création du parti s’est faite ici et que son fondateur est natif de cette ville », en référence au fondateur du MSP (anciennement Hamas) Mahfoudh Nahnah, proche des Frères musulmans, qui y rassemblait des milliers de personnes. Avant le meeting de « L’Algérie Verte », le président du FJD s’était d’ailleurs déplacé à Blida. Moins de 400 personnes ont été l’écouter au théâtre de la ville. Depuis le lancement officiel de la campagne, le 15 avril, peu d’Algériens en effet participent aux rassemblements, au point que certains ont été annulés. « Cette élection ne m’intéresse ni de près ni de loin », lance ainsi un vendeur à la sauvette, Samir, 32 ans. « Elle ne va me procurer ni travail stable ni solution à ma situation précaire. » Mohammad, 25 ans, cigarette au bec et gobelet de café en main, a lui bien l’intention de voter, « mais certainement pas pour ceux-là. Le Hamas est mort avec la mort du cheik Nahnah » en 2003, explique-t-il.
Le MSP a éclaté après sa mort. L’ancien ministre de l’Industrie Abdelmadjid Menasra a par la suite créé le Front du changement (FC), l’un des partis en lice. Quant à el-Islah et Ennahda, ils étaient à l’origine un parti fondé par Abdallah Djaballah. Ce dernier dirige maintenant le Front de la justice et du développement (FJD), considéré comme radical. En plus de ces cinq formations islamistes, deux autres convoitent l’électorat : le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohammad Saïd et le Front de l’Algérie nouvelle (FAN) d’Ahmad Benabdeslam, dissident d’el-Islah. Toutefois, pour M. Soltani, cet éparpillement ne nuit pas aux chances de victoire électorale, citant celles des islamistes de Tunisie, d’Égypte et du Maroc.
C’est dans ce contexte que quelque 200 jeunes, représentants d’un Comité national des travailleurs en préemploi du secteur public, ont menacé hier lors d’une manifestation à Alger de boycotter les élections législatives du 10 mai faute de contrats permanents. Ces jeunes, qui affirment représenter 600 000 jeunes en préemploi dans le pays, protestent également contre l’arrestation et les trois ans de prison réclamés par un juge le 26 avril contre Abdelkader Kherba, un jeune chômeur militant des droits de l’homme en grève de la faim depuis le 18 avril, dont l’état de santé est préoccupant selon des sources médicales et des proches. Par ailleurs, Tarek Dridi, 34 ans, et candidat du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir) aux élections législatives, a été « sauvagement » agressé et laissé pour mort samedi soir dans la région d’el-Tarf, a-t-on appris hier auprès de sa famille. Il s’agit du premier incident enregistré en Algérie depuis le début de la campagne électorale le 15 avril.
Enfin, des échauffourées ont opposé hier les forces de l’ordre à plusieurs jeunes à Jijel à l’est d’Alger après qu’un vendeur eut tenté de s’immoler par le feu pour protester contre la démolition de son local commercial de fortune, a indiqué l’agence de presse algérienne APS.
(Source : AFP)
« N’écoutez pas ceux qui veulent vous effrayer par un éventuel raz-de-marée islamiste » aux élections législatives du 10 mai, clame un chef du courant islamiste « L’Algérie verte », face à un millier de personnes rassemblées à Blida, à 50 km à l’ouest d’Alger. Au cours du meeting organisé dans un ancien fief du Front islamique du salut (FIS) Hamlaoui Akkouchi,...
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