Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Le point

Ragots et gros sous

Dans la course à l’investiture de son parti, Mitt Romney fait l’unanimité – ou presque. Il s’agit, on l’aura compris, d’une mobilisation sans précédent de ses cinq principaux adversaires. Lors d’un débat télévisé, le second en dix heures, le quinzième (un record !) depuis l’ouverture de la campagne, Newt Gingrich, Rick Santorum, Jon M. Hunsman Jr., Rick Perry et Ron Paul ont fait assaut d’attaques contre le favori de la primaire, mettant en doute son étiquette de conservateur, sa pugnacité et même son honnêteté, oubliant par moments que l’homme à abattre n’est pas un des leurs mais bien le président sortant. Mais d’ici au jour J, le combat a pour arène le grand ring qui s’étend d’une côte à l’autre : il se déroule à poings nus et tous les coups sont permis, surtout les coups portés au-dessous de la ceinture. Exemple : l’ancien speaker de la Chambre des représentants interrompt d’un brutal « Pouvons-nous arrêter là ce genre de boniments ? » ; l’ex-gouverneur du Massachusetts qui vient de se défendre d’être un politicien professionnel. Ou encore l’ancien sénateur de Pennsylvanie contestant au même Romney les qualités nécessaires en temps de crise.
Le Grand Old Party a une prédilection pour ce genre d’attaque frontale, que ce soit lors des caucus ou dans ces contre-publicités télévisées qui n’ont jamais été aussi nombreuses. Et cela fait mouche à chaque fois. Plus impitoyable est la critique, plus dure sera la riposte, ce qui fait dire à l’un des concurrents : « I think it stinks. » Oui, mais l’électeur en redemande, tant la politique est devenue affaire de ragots de commère au pays de l’Oncle Sam. Affaire de gros sous aussi.
Des chiffres, les experts prévoient que d’ici au 6 novembre, date de la présidentielle, les candidats auront claqué la somme astronomique de 6 milliards de dollars, soit l’équivalent, a calculé un esprit curieux, du PIB d’un petit État comme le Nicaragua. Peut-être même dépassera-t-on ce montant, aux dires de certains, puisque le chiffre avancé est basé sur le fait qu’en 2008, républicains et démocrates avaient dépensé 5 milliards. Le montant peut sembler disproportionné puisque, cette fois, seuls les premiers organisent des primaires, le président sortant étant assuré de représenter son camp. Malgré cette certitude, la collecte de fonds bat son plein parmi ses supporters, qui devraient réunir plus d’un milliard de dollars. Le magot doit servir à payer les frais de la campagne (déplacements, salaires divers...) et surtout les annonces sur les stations de radio et à la télévision, la préférence allant aux grandes chaînes : CBS, Fox News, ABC, NBC et CNN.
Toutefois, l’importance du trésor de guerre amassé ne signifie aucunement que la victoire soit à portée de main. En 2010, le record était détenu par Michele Bachmann, ce qui n’a pas empêché l’égérie du Tea Party de jeter l’éponge à mi-course. La conclusion tirée par les stratèges est que l’importance de la somme réunie n’est pas proportionnelle au nombre de voix, mais qu’elle donne l’occasion aux gros contributeurs d’avoir leur mot à dire sur les principaux thèmes de la campagne.
Les préoccupations de l’Américain moyen concernent en priorité l’économie, la réforme du système de santé et la place de son pays sur l’échiquier mondial, à l’heure du réveil chinois, du passage à l’âge adulte des économies brésilienne, indienne et sud-africaine, et du doute qui l’assaille sur le leadership de la nation. Il n’est pas étonnant dès lors de voir les candidats se bousculer au pied de l’autel pour y aller de leur offrande au dieu yankee, ni de mettre en doute l’« américanité » de l’adversaire, s’en prenant – suprême insulte – à ses tendances « européennes ». L’outsider aujourd’hui, c’est Rick Santorum, ancien sénateur de Pennsylvanie, ennemi déclaré de l’avortement, de la contraception et des droits des homosexuels. Autant dire du retour aux années cinquante et de l’époque bénie où la bonne vieille terre des pères fondateurs se préparait à régner sur le monde.
Gingrich encore, dans une charge d’une violence inouïe contre le favori de la course : « C’est un socialiste du Vieux Continent qui ne comprend pas les principes qui ont fait de notre pays ce qu’il est. » On comprend qu’avec des notions politiques aussi primaires, le débat s’enlise et devienne stérile. En manque cruel de leaders, les républicains en sont venus, cela ne pouvait manquer d’arriver, à perdre leur punch, laissant le champ libre à l’« intrus ».
Huit bulletins auront séparé le vainqueur de son suivant immédiat, la semaine dernière dans l’Iowa. L’écart, veut-on croire, sera moins ténu aujourd’hui dans le New Hampshire, moins décisif aussi. Le jugement final dépendra de ces hommes et femmes qui, dans les caucus, se tiennent au milieu de la salle. Les indécis.
Dans la course à l’investiture de son parti, Mitt Romney fait l’unanimité – ou presque. Il s’agit, on l’aura compris, d’une mobilisation sans précédent de ses cinq principaux adversaires. Lors d’un débat télévisé, le second en dix heures, le quinzième (un record !) depuis l’ouverture de la campagne, Newt Gingrich, Rick Santorum, Jon M. Hunsman Jr., Rick Perry et Ron Paul...
commentaires (1)

Une campagne qui n'interesse plus personne, celle de 2007 avait un enjeu qui pouvait faire rêver à cause d'un certain Obama, et puis finalement même himself a déçu tout le monde, son côté marionnette pour la politique étrangère us, et son incapacité à faire des réformes sociales pour son pays. On a le sentiment que, qui que ce soit, il y a un cahier des charges à signer et que de toute façon , les bouffonneries des candidats c'est plus pour faire de l'audimat, au pays de l'oncle sam, l'american dream ne fait plus rêver mais pleurer. Et une question pourquoi, faut il necessairement un idiot à la tête de cette ex superpuissance ?4 sur 5 des republicains disent que l'Afrique est un pays !!!

Jaber Kamel

09 h 02, le 10 janvier 2012

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Une campagne qui n'interesse plus personne, celle de 2007 avait un enjeu qui pouvait faire rêver à cause d'un certain Obama, et puis finalement même himself a déçu tout le monde, son côté marionnette pour la politique étrangère us, et son incapacité à faire des réformes sociales pour son pays. On a le sentiment que, qui que ce soit, il y a un cahier des charges à signer et que de toute façon , les bouffonneries des candidats c'est plus pour faire de l'audimat, au pays de l'oncle sam, l'american dream ne fait plus rêver mais pleurer. Et une question pourquoi, faut il necessairement un idiot à la tête de cette ex superpuissance ?4 sur 5 des republicains disent que l'Afrique est un pays !!!

    Jaber Kamel

    09 h 02, le 10 janvier 2012

Retour en haut