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Moyen Orient et Monde - Italie

Le nouveau gouvernement d’experts et de technocrates de Monti prête serment

Le président du Conseil se trouve entre la nécessité de respecter les impératifs européens et celle de relancer la croissance sans laquelle Rome ne pourra pas rembourser sa dette.

La passation des pouvoirs s’est déroulée plutôt dans la bonne humeur, entre Mario Monti (g.) et Silvio Berlusconi.             Tony Gentile/Reuters

Mario Monti a pris la tête hier d’un gouvernement d’experts et de technocrates pour tenter de restaurer la crédibilité de l’Italie, alors que Silvio Berlusconi a fait ses valises. Après avoir accepté formellement la charge de Premier ministre, l’ancien commissaire européen, âgé de 68 ans, a souligné qu’il cumulerait cette charge avec celle de ministre de l’Économie dans un gouvernement resserré à 16 ministres, dont 12 avec un portefeuille. M. Monti présentera jeudi son programme au Sénat où un vote de confiance est prévu dans la soirée. La Chambre votera la confiance vendredi.
Le gouvernement a donc prêté serment sous les dorures du Quirinal, le siège de la présidence de la République, puis M. Monti s’est rendu au palais Chigi, siège du gouvernement, pour la passation des pouvoirs avec Silvio Berlusconi.
Le président français Nicolas Sarkozy a été l’un des premiers dirigeants européens à féliciter M. Monti. « Les semaines à venir seront décisives », mais « ensemble nous réussirons », a-t-il jugé. Le numéro deux du Vatican, Tarcisio Bertone, a quant à lui qualifié de « belle équipe » le gouvernement Monti, qui compte plusieurs catholiques connus. M. Monti, professeur respecté d’économie, a été choisi depuis dimanche pour remplacer M. Berlusconi alors que l’Italie, handicapée par une énorme dette de près de 1 900 milliards d’euros, risquait l’asphyxie après une hausse vertigineuse des taux des emprunts d’État. Toutefois, le titulaire du nouveau superministère du Développement économique, des Infrastructures et des Transports, Corrado Passera, s’est dit « absolument sûr » que son pays s’en sortirait car « l’Italie vaut plus que ce que pensent les marchés ».
Ainsi, le nouveau Premier ministre devra slalomer entre la nécessité de respecter les impératifs européens de rigueur et celle de relancer la croissance sans laquelle Rome ne pourrait pas rembourser sa dette. Surnommé « Super Mario » pour sa compétence et son indépendance, M. Monti s’est aussi entouré de trois femmes à poigne pour l’Intérieur, la Justice ainsi que l’Emploi et les Politiques sociales.
Dans un premier temps, le nouveau Premier ministre disposera d’un soutien massif (plus de 500 députés sur 630 à la Chambre) puisque seule la Ligue du Nord, le parti populiste qui était le principal allié du gouvernement Berlusconi, va passer à l’opposition. « Avoir mis d’accord des forces politiques opposées au Parlement tient du miracle », a commenté le chef de file des centristes démocrates-chrétiens Pier Ferdinando Casini.
Contrairement à ce qu’avait souhaité M. Monti afin de s’appuyer sur une base parlementaire plus solide, aucun homme politique n’est entré au gouvernement. Pour M. Monti, cette absence « facilitera plutôt l’action gouvernementale » car elle retirera aux partis « un motif d’embarras » si les mesures proposées étaient trop éloignées de leur ligne.
L’ex-commissaire européen (1994-2004) a déjà averti les Italiens de possibles « sacrifices » et pourrait faire adopter un nouveau plan de rigueur pour compléter les mesures d’austérité de 60 milliards d’euros sur trois ans, déjà décidées en juillet et septembre afin d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2013. M. Monti devrait bénéficier d’une période de grâce, les syndicats et le patronat lui ayant assuré être disposés à accepter « des sacrifices partiels » même si certains ne les enthousiasment pas. Mario Monti envisage entre autres de rétablir la taxe foncière sur la résidence principale, de créer un impôt sur le patrimoine, et prévoit de réformer les régimes retraites, et de rendre plus flexible le marché du travail.
(Source : AFP)
Mario Monti a pris la tête hier d’un gouvernement d’experts et de technocrates pour tenter de restaurer la crédibilité de l’Italie, alors que Silvio Berlusconi a fait ses valises. Après avoir accepté formellement la charge de Premier ministre, l’ancien commissaire européen, âgé de 68 ans, a souligné qu’il cumulerait cette charge avec celle de ministre de l’Économie dans un...
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