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Liban - Commémoration

La lutte permanente du public du 14 Mars, « plus audacieux » que ses chefs...

L’opposition a toujours sa base, « critique et indépendante », bien que lasse des « compromis » de ses leaders.

Plusieurs figures de l’opposition étaient présentes aux premiers rangs à la cérémonie au Biel, hier.

C’est l’impression qui se dégage des discours prononcés hier au BIEL par des citoyens et activistes, des jeunes surtout, qui restent attachés au slogan de liberté, d’indépendance et de souveraineté, émanation de leurs aspirations réelles pour ce pays. Animant la 8e commémoration du 14 mars, sur le thème « Le 14 Mars n’est pas une date, mais une idée », le journaliste Ali Hamadé a déclaré que « le 14 Mars 2005, c’était le moment où nous avons le plus senti que nous sommes d’abord libanais ».


Shirine Abdallah, a tenté de répondre directement aux désillusions des citoyens du 14 Mars, en rappelant que cette mouvance est d’abord celle « de l’union et de la solidarité ». « Orthodoxe de mère chiite », elle a rendu hommage « aux maîtres de la liberté qui m’ont été arrachés au cours des huit dernières années ». Elle est néanmoins revenue sur les propos de Samir Kassir, « l’abattement n’est pas une fatalité », qu’elle a adressés au public du 14 Mars, qui en est « la référence et la source ».
« Ne cherchez pas à raviver ce moment, il ne reviendra pas. Mais il se peut qu’un moment plus beau s’ensuive. L’important est de rester sincère envers cet instant, afin d’être à la hauteur de la responsabilité qu’il impose », a-t-elle recommandé. Et de conclure : « Ni les futilités, ni les élections, ni les ébauches de guerre, n’auront raison de l’idée qu’incarne le 14 Mars. »
En effet, pour Edmond Rabbath, ce qui anime l’idée du 14 Mars, c’est « l’esprit critique d’un public libre, indépendant et extrêmement audacieux, parfois plus que celui des les responsables du 14 Mars ». Cet esprit même « s’est propagé dans le monde arabe, en Égypte et en Tunisie, où il poursuit sa lutte ». « Nous marchons dans le sens de l’histoire et de la mouvance des peuples », a-t-il déclaré. S’exprimant en tant « que citoyen libanais originaire de Halab, bourgeois francophone ayant passé 57 jours dans le camp de la liberté », il a exprimé son ferme refus d’être « limité à mon appartenance syriaque, déterminée par hasard ».

 

(Lire aussi : Le non catégorique de Sleiman à une loi électorale « confessionnelle »...)

Image obscure
Les interventions successives des jeunes du 14 Mars auront, en fait, reflété un dynamisme certain qui tente de s’affranchir d’une frustration à peine voilée. Randa Maaramouni, enseignante du secondaire dans la Békaa, s’est plainte du fait que « notre droit à la sécurité nous est confisqué ». Nadine Hnein, fonctionnaire au ministère de l’Éducation, est revenue sur les dossiers de la corruption auxquels est lié l’actuel gouvernement. « Quel est donc leur concept de l’essor ? » s’est-elle demandée, revenant sur le boom économique en 2005. « Le jeune Libanais aujourd’hui a pour seule ambition que finisse le cauchemar socio-économique et sécuritaire », a renchéri Wissam Akra, ingénieur de Beyrouth. Déplorant pour sa part « la moumanaa pratiquée contre l’ennemi, mais qui en réalité est dirigée contre les peuples », Jad Abdel Nour, architecte de Beyrouth, a rappelé que « la vraie résistance est celle du mot ». Le militant pour les droits de l’homme Jean-Pierre Katrib a dépeint une image obscurcie par « le port des armes et la politique de l’impunité, qui incitent à plus d’agressions, au risque de faire exploser la situation ».
Dans ce cadre, Karim Rifaï a dit « oui à l’armée, non aux armes de la discorde, y compris celles de Ersal ». Mais Élie Fawaz, originaire de Beyrouth (Mazraa), a choisi d’évoquer le rêve du Liban, qu’a ranimé en lui la présence de son fils de trois ans et demi, Wadih. Le rêve d’un pays « serein, c’est-à-dire peu soucieux de définir son identité ». Et ce pays « est le projet du 14 Mars, qui se veut d’abord un mode de vie, fondé sur la tolérance ». « Nous réclamons un État de droit et un État civil, qui valorise l’homme, et non sa confession », a affirmé Georges Droubi, originaire de Mina-Tripoli. Une approche réitérée par la journaliste Carole Maalouf. « Je suis mon ami druze Firas, et chiite Nader, et sunnite Sara, et Ahmad... », a-t-elle affirmé.


Un autre motif pour les citoyens du 14 Mars de continuer de se battre : « La liberté de penser et de demander de comptes... », a affirmé Magali el-Hajj, traductrice originaire de Jbeil. « Faute de ne pas savoir que faire de cette liberté, nous la déléguons à d’autres, et la délaissons », a-t-elle déploré. « Chacun de nous est le 14 Mars. Quant aux leaders et politiques qui choisissent de ne pas rester avec nous, leur absence ne changera rien. » « Nous ne vous regarderons pas changer de bord sans le dénoncer ni ne vous suivrons de génération en génération », a-t-elle encore ajouté à l’adresse des leaders.

 « La noblesse... »
Mohammad Handouche, de Diniyé, de conclure : « La révolution du Cèdre a été la plus belle révolution civile de l’histoire de la région. » Une révolution nourrie aujourd’hui par l’espérance de Lana Mansour, jeune étudiante de Bourj al-Barajné : « Nous allons changer les choses... ».
Improvisant un discours succinct à la fin de la cérémonie, le chef du bloc du futur Fouad Siniora a exprimé sa « réelle confiance » en la pérennité du 14 Mars et de ses principes « nobles ». Présent pà ses cotés, le secrétaire général du 14 Mars Farès Souhaid a invité Joyce Amine Gemayel, assise au premier rang, à monter à la tribune saluer les jeunes. L’absence des chefs des Kataëb, du Futur et des Forces libanaises a marqué la cérémonie, qui ne s’est pas achevée sur une nouvelle déclaration commune, à l’instar de celle lue l’année dernière par le député Boutros Harb.
La gauche démocratique s’est d’ailleurs retirée de la cérémonie pour officiellement « des raisons de logistique », mais aussi pour contester dans le fond « l’absence de discours concrets qui répondent aux attentes du public du 14 Mars. Il aurait mieux fallu organiser un atelier de travail pour définir une feuille de route commune », a expliqué le cadre du parti Walid Fakhreddine à L’Orient-Le Jour.

 

C’est l’impression qui se dégage des discours prononcés hier au BIEL par des citoyens et activistes, des jeunes surtout, qui restent attachés au slogan de liberté, d’indépendance et de souveraineté, émanation de leurs aspirations réelles pour ce pays. Animant la 8e commémoration du 14 mars, sur le thème « Le 14 Mars n’est pas une date, mais une idée », le...

commentaires (2)

Des souffles exténués ! Des désaccords apparents en jugeant les présences ! Sans TÊTE, le corps ne survit pas !

SAKR LEBNAN

08 h 54, le 18 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Des souffles exténués ! Des désaccords apparents en jugeant les présences ! Sans TÊTE, le corps ne survit pas !

    SAKR LEBNAN

    08 h 54, le 18 mars 2013

  • Le format de la commemoration etait rafraichissant: au lieu d'ecouter les memes discours steriles des dirigeants, les dirigeants ecoutaient le peuple: les jeunes, libanais d'abord, beaux, intelligents, bien intentionnes, laics et fiers de l'etre, preoccupes par leur futur et celui de leur nation, sinceres, le coeur sur la main. Un baume sur nos plaies ravivees chaque jour par la decheance du pays a tous les niveaux. Bravo! Ces 14 jeunes sont typiques de ceux que j'aimerais voir gouverner.

    CM

    08 h 30, le 18 mars 2013

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