Baabda en faveur d’une formule électorale mixte et pour la tenue des élections à temps

La loi électorale continue de nourrir la polémique actuelle et d’inspirer aussi de nouvelles propositions. Le chef du Parlement, Nabih Berry, lui, résume l’équation en ces termes : soit le projet orthodoxe, soit une Assemblée non confessionnelle dotée d’un Sénat.
C’est l’ancien ministre, Khalil Hraoui, bombardé médiateur, qui a finalement révélé, officiellement cette fois-ci, la position du chef de l’État en matière de loi électorale, ce dernier étant « en faveur de la formule mixte », a-t-il dit. Une proposition qui « a reçu l’aval de différentes parties et progresse, sur base du taux de 60 députés élus sur le mode de la proportionnelle et 68 sur le mode du système majoritaire », a-t-il expliqué.
M. Hraoui a précisé à ce propos que « les négociations sont toujours en cours afin de parvenir à une entente autour des modalités d’application de ce système et de la répartition des circonscriptions électorales. »
Dans un entretien accordé à une radio locale, l’ancien ministre a tenu à assurer que le président « reste attaché à la loi et à la Constitution et surtout à la tenue des élections dans les délais prévus ».
Le chef de l’État a d’ailleurs reçu à cette fin l’ancien ministre, Fouad Boutros, avec lequel il a passé en revue les différentes propositions de loi électorale.
« Nous sommes actuellement en présence de deux options : soit l’application du projet orthodoxe, soit le recours à l’article 22 de la Constitution, pour l’élection d’une Assemblée nationale non confessionnelle et la création d’un Sénat », a affirmé pour sa part le président de l’Assemblée, Nabih Berry, lors de la rencontre parlementaire du mercredi. Il a souligné par ailleurs que le projet du Rassemblement orthodoxe « est de nouveau sur le tapis », à cause du refus de la proposition qu’il avait lui-même présentée.

Scrutin encore possible ?
M. Berry a reçu à ce propos une délégation du Parti socialiste progressiste, comprenant le ministre Waël Bou Faour, le député Akram Chehayeb et Hicham Nassereddine envoyés par le député Walid Joumblatt. D’après le ministre Bou Faour, « il y a encore une possibilité d’effectuer les élections et même de mettre en place la commission nationale pour la supervision des élections ».
En commençant par adopter cette commission, le gouvernement aura ainsi prouvé qu’il a véritablement l’intention d’effectuer les élections, a-t-il dit. À défaut, a ajouté le ministre, « le pays risque d’être entraîné dans l’inconnu ».
Le député joumblattiste a annoncé que le PSP et le courant du Futur « discutent actuellement de l’opportunité d’un nouveau projet de loi électorale », qui, a-t-il précisé, « ne sert pas nos propres intérêts mais ceux de toutes les parties en présence ».
Évoquant à son tour la formule mixte, le député Ahmad Fatfat du Futur a tenu à préciser que ce n’est pas la formule qui pose problème, mais plutôt le nombre de circonscriptions qui lui sera appliqué. Le député haririen est revenu à la charge pour accuser le général Michel Aoun et le Hezbollah de « mettre des bâtons dans les roues », puisque les deux formations « visent à obtenir la majorité au Parlement en optant pour une formule précise ».
M. Fatfat a enfin mis en garde contre toute proposition qui risque de « nous éloigner de l’esprit du pacte et de la Constitution ». « Si nous n’arrivons pas à nous entendre sur une loi précise, le gouvernement est obligé d’effectuer les élections sur la base de la loi actuelle », a insisté de son côté le député du Futur Nabil de Freige qui reste convaincu que la tenue de l’échéance électorale en temps voulu « est à la base de la stabilité et de la confiance ».