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Liban - Conférence

Samir Frangié : Avec la chute du régime syrien, nous devrons restaurer le prestige et l’autorité de l’État

Frangié : « Pour la première fois depuis des décennies, le Liban se trouve aujourd’hui devant une opportunité réelle de briser l’étau qui paralysait sa vie nationale et qui le privait de son droit à la stabilité et au progrès. »                          Photo ANI

L’ancien député Samir Frangié, membre du directoire du 14 Mars, a donné à Tripoli une conférence sur le thème « Les options du Liban après la chute du régime syrien », à l’initiative de la section du courant du Futur à Tripoli.


Effectuant un survol macropolitique de la conjoncture présente et des développements survenus dans le pays au cours des dernières années, Samir Frangié a souligné d’emblée que « pour la première fois depuis des décennies, le Liban se trouve aujourd’hui devant une opportunité réelle de briser l’étau qui paralysait sa vie nationale et qui le privait de son droit à la stabilité et au progrès ». « Depuis les années 70 du siècle dernier, le régime baassiste syrien n’épargnait aucun effort pour mettre la main sur le Liban, sous prétexte d’abolir les effets de Sykes-Picot et de mettre sur pied la Grande Syrie, a déclaré M. Frangié. Aujourd’hui, ce régime est au bord de l’effondrement. Il fait face à un mouvement de soulèvement populaire sans précédent dans l’histoire contemporaine de la Syrie. Ce soulèvement constitue l’une des principales caractéristiques du printemps arabe, qui est le fruit des épreuves endurées par la population et des aspirations à la liberté et à la dignité. »


M. Frangié a rappelé dans ce cadre que « le régime syrien a joué un rôle fondamental dans l’exacerbation des guerres qui ont détruit le pays pendant des décennies, en exploitant les clivages au sein de notre société pluraliste ». « Ce régime a exploité la faiblesse de notre État, paralysé par les conflits confessionnels, de même qu’il a attisé la violence sous toutes ses formes et a bloqué toute possibilité d’entente interne », a déclaré l’ancien député qui a souligné que « le 14 mars 2005, les Libanais ont brisé le mur de la peur, comme le font aujourd’hui les peuples arabes ». « Les Libanais ont dépassé leurs divisions et se sont unis en lançant une véritable révolution, pacifique et démocratique, qui a poussé un tiers des Libanais, en un seul jour, à se rassembler à la place de la Liberté (la place des Martyrs), a ajouté Samir Frangié. Cette révolution a contraint le régime syrien à retirer ses forces du Liban et à amener la communauté internationale à former un tribunal spécial pour dévoiler la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. »


M. Frangié a relevé sur ce plan qu’après le retrait de l’armée syrienne du Liban, à la suite du soulèvement du 14 mars 2005, « le régime syrien a initié une contre-révolution en lançant une série d’assassinats qui n’avait pas de précédent semblable dans l’histoire du Liban et peut-être même dans l’histoire de la région ». « Il a lancé une véritable guerre pour saper l’État par le biais de ses bandes armées à Nahr el-Bared, en 2007, de même qu’il a tenté de torpiller les institutions de l’État en fermant le Parlement de 2006 à 2008, et en essayant de faire chuter le gouvernement (de Fouad Siniora) et d’abolir le tribunal international sous la pression de l’armement des milices en janvier 2007 et en mai 2008, a poursuivi Samir Frangié. Et en dépit de la victoire du courant indépendantiste aux élections législatives de 2009, le régime syrien a réussi à faire tomber le gouvernement le 11 janvier 2011 et à contrôler le pouvoir libanais par le biais d’un gouvernement qui lui est loyal. »


M. Frangié a ajouté dans ce cadre qu’avec la prochaine chute du régime syrien, « nous devons retourner à l’État et édifier notre vie commune aux conditions de l’État, et non pas aux conditions d’une communauté, d’un parti politique ou d’une milice armée ». « Nous devons restaurer le prestige et l’autorité de l’État qui doit avoir le monopole de la force armée », a déclaré l’ancien député qui a relevé que « la guerre du Liban en 1990 ne s’est pas achevée par un vainqueur et un vaincu, mais par le retour de toutes les factions à l’État et par l’abolition des mini-États édifiés par les milices. »
En conclusion, Samir Frangié a souligné que la chute du régime syrien constituera « une défaite pour la partie qui pensait pouvoir réédifier l’État aux conditions d’une communauté déterminée, en remplaçant le maronitisme politique, qui est tombé avec la guerre de 1975, par le chiisme politique, qui fait acte d’allégeance envers les deux régimes syrien et iranien ».

 

L’ancien député Samir Frangié, membre du directoire du 14 Mars, a donné à Tripoli une conférence sur le thème « Les options du Liban après la chute du régime syrien », à l’initiative de la section du courant du Futur à Tripoli.
Effectuant un survol macropolitique de la conjoncture présente et des développements survenus dans le pays au cours des dernières années,...

commentaires (4)

Ah oui, ça c'est VRAI.... ?!

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 34, le 15 janvier 2013

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Commentaires (4)

  • Ah oui, ça c'est VRAI.... ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 34, le 15 janvier 2013

  • Le malheur c'est que certains ne savent pas garder le silence...

    SAKR LEBNAN

    06 h 24, le 15 janvier 2013

  • Et tout ce beau monde s'est consciencieusement imprégné de ce "survol macropolitique" ? Bon, Frangié a le mérite de reconnaître la faiblesse de notre Etat depuis des décennies (heureusement qu'il a précisé que les années 70 appartiennent au siècle dernier), mais son flashback des événements n'apporte rien de nouveau. Quant à ses prédictions, il vend la peau de l'ours avant que le boucher ne soit dépecé, même si l'on sait que le régime syrien a toutes les chances de tomber. Cela dit, je ne comprends pas très bien sa logique lorsque, après avoir dénoncé l'armement des milices, il dit : "...la guerre du Liban en 1990 ne s’est pas achevée par un vainqueur et un vaincu, mais par le retour de toutes les factions à l’État et par l’abolition des mini-États édifiés par les milices". Faut-il comprendre que, depuis 1990, il n'y a plus de mini-Etats édifiés par des miliciens illégalement armés ? Ah bon. Et puis encore un qui veut restaurer ce qui n'existe pas. Nos orgueilleux politiciens doivent comprendre que le prestige et l’autorité de l’État sont à créer !

    Robert Malek

    10 h 32, le 14 janvier 2013

  • Avant on disait " c'est la faute aux Italiens", ensuite c'est devenu "c'est la faute aux Syriens", et pas plus tard que la semaine dernière c'était "la faute aux intempéries", eh oui, même la nature en a pris pour son grade ici, mais c'est jamais la faute aux Libanais, jamais. Et si les prévisions à la Cassandre de M. Frangieh ne se réalisent pas, ce sera la faute à qui? 3al telienn, évidemment!

    Tina Chamoun

    08 h 09, le 14 janvier 2013

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